Pendant le Printemps de Bourges, nous avons pu échanger avec le groupe Erotic Market sur sa vision des différents publics et son rapport avec ce dernier, mais aussi sur son parcours et son univers.
> Vous allez jouer dans une heure au Printemps de Bourges, comment vous sentez-vous ? Stressés ? Contents ?
Lucas : On est un peu dans une grosse journée depuis hier matin.
Marine : On jouait hier en Allemagne, du coup on est arrivés un peu en catastrophe. Donc non, on ne réalise pas. Mais c’est bien. Tant mieux.
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> Ce n’est pas fatigant d’enchainer des dates comme ça ?
Lucas : C’est plutôt grisant en fait. C’est la fatigue pour laquelle on fait ce métier.
Marine : C’est excitant.
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> C’est une bonne fatigue…
Marine : Ouais, c’est une bonne fatigue.
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> Vous étiez déjà venus au Printemps de Bourges en 2013, dans les iNOUÏS. Ca vous fait quoi de revenir par la grande porte ?
Marine : Je ne l’ai pas pensé comme ça moi.
Lucas : On ne l’a pas encore fait, on est en train de revenir là.
Marine : Ouais c’est ça, on ne sait pas encore.
Lucas : On n’est pas encore revenus tout à fait. Disons que le contexte est plus agréable en tout cas. Parce que les iNOUÏS c’est un peu particulier. C’est assez tendu. Il y a tout un contexte qui fait qu’on ne se sent pas forcément très à l’aise. On a quelque chose à défendre absolument. Un peu démesuré quoi… Il y a tout un contexte de tensions, qui fait que là on arrive, on est juste là sur une scène plutôt pas mal, pour un concert. Ouais c’est plus relax et à la fois c’est aussi plus propice à faire un gros concert que les iNOUÏS.
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> Du coup vous avez un peu appréhendé ce concert différemment ?
Marine : On appréhende tous les concerts de la même manière. Il s’agit de faire un spectacle pour des gens qui seront forcément différents du dernier spectacle qu’on a fait. Donc c’est la même chose, c’est le même menu pour tout le monde. C’est un plat du jour. Il n’y a pas de différence.
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> A quoi ressemble un de vos concerts finalement ?
Marine : Il n’y a pas de feux d’artifices, il n’y a pas de spectacle de clown, c’est un concert où on essaye d’emmener les gens dans la danse, le plus possible et aussi dans le lâcher-prise, mais ça se rejoint. Là c’est quarante minutes donc ça va être très court, il va falloir vraiment appuyer et « tarter » un peu. Il faut vraiment que les gens soient directement dans l’énergie. Ce n’est pas forcément facile quarante minutes, mais ça permet de ne pas tergiverser.
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> Surtout que dans les festivals, le public vient voir plusieurs groupes et pas forcément un groupe en particulier, donc c’est peut-être plus dur…
Lucas : Ouais c’est souvent un peu la guerre du son. Après, nous, on ne joue pas que la carte d’envoyer du gros son. Mais c’est sur que des fois on se retrouve en concurrence avec des groupes qui envoient la patate pendant quarante minutes. Une fois qu’un groupe a envoyé à 100%, derrière, envoyer de nouveau à 100%, je ne suis pas sur que ce soit le truc le plus intéressant. Des fois on se retrouve un peu confronté à ça. C’est là que c’est intéressant d’avoir quelque chose de plus recherché, d’avoir un univers un peu original. On peut se distinguer avec ce genre de chose. Si on considère que la patate qu’on envoie c’est le seul critère dans un festival, on est mort. Parce qu’il y a toujours plus fort que soi. Donc nous on essaye plutôt de jouer sur des éléments musicaux assez originaux, sur des façons de jouer la musique et de l’écrire plutôt originales. Il y a un univers un peu particulier.
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> Vous avez écouté les autres groupes qui jouent avec vous ce soir ?
Marine : Non.
Lucas : Moi j’en connais.
Marine : Ah oui, Poil on les connait, parce qu’ils sont de Lyon.
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> Du coup, ça va, vous le sentez bien ?
Marine : On ne fait pas du tout pareil.
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> Et au niveau du public, vous savez si ce sera plus ou moins réactif ?
Marine : On ne sait jamais.
Lucas : Le truc du festival et de la concurrence, c’est plutôt à l’échelle de l’événement que ça se passe. Quelqu’un qui voit du son pendant trois jours à raison de quinze concerts par jour, il y a un moment donné où c’est tout relatif quand même.
Marine : Tu ne sais vraiment jamais comment ça va se passer. Tu peux bien sentir les choses et en fait c’est une catastrophe. Et puis des fois tu te dis « ça va être pourri » et en fait les gens prennent et tu sais pas pourquoi, il y a une énergie commune, ça vient, ça repart et c’est fou. Mais tu ne sais jamais à l’avance.
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> Vous avez déjà eu des publics un peu difficiles à faire bouger ?
Lucas : Ouais.
Marine : Ouais, c’est clair !
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> Ça ne doit pas être évident du coup sur scène…
Marine : Ben non, t’as envie de leur cracher dessus quoi. Mais tu ne le fais pas.
Lucas : Après c’est bizarre aussi parce-que sur scène, des fois, on se sent très bizarres et on se dit que le public n’est pas dedans et au final les gens à la fin sont dithyrambiques et très enthousiastes.
Marine : Oui ça dépend des gens et de comment ils expriment leurs émotions. Par exemple, on avait joué en Italie, dans le Nord de l’Italie et on s’était dit que c’était un four, que ça n’avait pas marché et moi le lendemain j’ai reçu un message sur Facebook qui dit « mais c’était mortel et ne vous inquiétez pas, en fait, en Italie du Nord, si les gens ils font juste des petits mouvements de têtes c’est qu’à l’intérieur ils sont bouillants. » Donc ça dépend des pays, des régions… C’est très très différent. On ne peut pas se baser uniquement sur la réaction du public.
Lucas : Après, de la même façon que les musiciens s’expriment de façons différentes dans leur domaine, le public s’exprime aussi de façons différentes et de façons encore plus variées que les gens qui sont sur scène. Donc c’est aussi normal qu’il y ait des publics très différents, en sachant que comme il y a pas mal de monde généralement, on s’attend à avoir la même réaction, mais des fois c’est vrai qu’on peut être étonnés.
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> Quel est votre rapport avec le public ? Est-ce que vous êtes très en contact avec les gens qui vous suivent, votre communauté ?
Marine : Moi j’essaye de répondre beaucoup aux gens qui nous écrivent sur Facebook, j’essaye toujours de maintenir un bon contact. J’aime bien qu’on est un rapport simple. Je n’ai pas envie qu’on vienne vers moi en pensant qu’il y a un statut de « fan » et un statut de… je ne dirais pas de « star » parce que je ne suis pas une star, mais dès qu’on monte sur une estrade, c’est quand même comme s’il y avait une hiérarchie alors que c’est faux. Donc j’aime bien qu’on se mette tout de suite au même niveau et puis après il se passe des relations juste humaines et souvent ça se passe bien. J’aime bien ça.
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> Toi aussi Lucas tu aimes bien être en contact avec le public ?
Lucas : Oui, après j’ai un rapport différent. Moi je ne fais que jouer. Le fait que Marine utilise sa voix c’est déjà quelque chose de plus direct dans le contact. Après, de façon très concrète, j’aime bien me promener avant, voir ce qui joue avant nous, ce qui joue après, d’être au milieu des gens etc. Au moment du concert, le contact ne peut se faire que parce qu’on a le sentiment d’envoyer et de donner et ce qui nous revient, sachant que c’est quand même à travers un instrument, donc il y a quelque chose d’un petit peu moins organique que lorsque c’est avec la voix. Ce qui fait que pour ces musiques là, le chanteur a un statut un peu particulier auquel on peut s’identifier plus facilement en tant que public, parce qu’il utilise quelque chose que tout le monde a, concrètement.
Marine : Deux cordes vocales (rires).
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> Est-ce que toi aussi Marine tu ressens ça comme ça ? Le fait qu’être chanteuse puisse créer quelque chose de particulier.
Marine : C’est obligé. C’est la personne qui est devant, qui s’exprime ou pas. Moi j’ai tendance à un peu parler aux gens, mais pas trop non plus.
Lucas : Ça dépend des fois.
Marine : Ça dépend des fois oui. Ça dépend comment je sens le public. Mais oui, c’est tout à fait normal et je l’assume. Il y a peut-être une période où je ne l’assumais pas, je ne voulais pas être devant parce que je considère que tous les membres du groupe sont aussi importants que moi. Mais effectivement c’est juste la voix, donc la communication donc oui j’aime bien quand les gens s’adressent à moi pendant un concert. Ça me donne du grain à moudre. Même si c’est pour me dire que c’est nul, j’adore (rires). Alors là, les mecs ils m’amènent vraiment des choses à dire.
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> Ça te pousse un peu à te surpasser ?
Marine : Oui voilà. Ça me donne une occasion de parler sans dire « alors la prochaine chanson c’est… ». Ça on s’en fou. Le mec il te dit que c’est nul, tu lui dis « ben non, en fait c’est toi qui est nul ». Et puis ça fait rire les gens, après lui il est un peu vexé mais bon…
> On te l’a déjà dit que c’était nul ce que tu faisais ?
Marine : Non, on ne m’a pas que c’était nul, mais régulièrement il y a un « à poil » qui sort forcément, parce que quand c’est une fille sur scène, c’est « à poil ». Et du coup, ça c’est drôle, parce qu’après tu lui dis « viens, toi mets-toi à poil », puis le mec rentre dans lui-même et s’en va. C’est toujours très drôle. J’aime bien que les gens se permettent. Ce n’est pas parce qu’on est sur scène qu’on ne peut pas parler. Tu trouves ça cool, tu ne trouves ça pas cool, dis le. C’est bien, moi je saurais comment agir. De toute façon, je m’attends au pire quand je monte sur scène. Je m’attends au pire comme au meilleur, du coup je sais comment réagir.
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> Et quelle est la chose la plus folle qu’on ait pu vous dire lors d’un concert ?
Lucas : Je ne sais pas.
Marine : Ah mais justement, il y avait un mec, je croyais qu’il disait « la poire »… Tu ne te rappelles pas, à Toulouse ? Et en fait il disait « à boire ». Et moi je croyais qu’il disait « la poire » et je fais « c’est qui la poire en fait ? ». Le mec il voulait juste boire, il était saoul et après j’ai fini par lui dire « non mais c’est bon, va-t-en, il n’y a pas de poire ici » (rires). C’était horrible. Tout le monde après le concert m’a dit « mais en fait il ne t’insultait pas, il voulait juste boire » (rires). C’était trop drôle. Mais sinon des trucs horribles non. Il n’y a pas eu de trucs hardcore.
Lucas : Après il n’y a rien qui nous reste comme ça, il y a toujours des trucs rigolos mais…
Marine : A part les ados qui se mettent juste devant toi et qui racontent leur week-end, ça c’est chiant. Tu as envie de leur dire « franchement, fais le ailleurs ».
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> Est-ce que le fait que les gens crient souvent « à poil » serait lié au fait que l’aspect de votre duo tourne quand même autour de quelque chose d’assez érotique justement ?
Marine : Non, je crois que dès qu’il y a une fille sur scène de toute façon… Globalement les gens disent « à poil », c’est un truc qui revient, je ne sais pas pourquoi ils disent ça. Ça les fait rire.
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> L’ambiance des concerts, la folie, ça leur monte au cerveau (rires).
Marine : Oui, c’est bizarre et quand il y a une fille, encore plus. Ça a un petit côté misogyne. C’est crétin.
Lucas : Il vaut mieux le prendre en rigolant.
Marine : Ben oui, tu ne vas pas ouvrir un débat sur le féminisme (rires). Parce que là tout le monde va se barrer.
Lucas : C’est vrai qu’on est souvent spectateurs d’états rigolos.
Marine : D’états éthyliques avancés.
Lucas : On travaille à un moment où les gens se détendent donc ils sont dans des modes de fonctionnement des fois drôles, selon les heures, les contextes… Et c’est vrai qu’on en voit passer, c’est rigolo.
Marine : Ça donne vraiment du grain à moudre.
Lucas : C’est ça, au niveau sociologique c’est assez intéressant des fois.
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> En fait, eux ils viennent assister à un concert et vous vous assistez aussi à un spectacle !
Marine : Exactement ! C’est eux le spectacle !
Lucas : Après, le spectacle il est à grande échelle, parce que sur une seule soirée, ce n’est pas forcément le cas, mais par contre, si on prend à l’échelle d’une année ou d’un mois de concerts, c’est vrai que…
Marine : Il y a toujours un mec quand même ou une nana d’ailleurs, ce n’est pas que les mecs. Mais il y a toujours une personne complètement arrachée qui dit « plus fort » ou « plus vite ».
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> Et du coup, concernant cet aspect érotique qui tourne autour de votre duo, il existe beaucoup d’articles qui parlent de ça, vous n’en avez pas marre, à un moment, que ça revienne en permanence, que certains ne retiennent que ça ?
Marine : Pas du tout.
Lucas : Souvent les gens nous demandent pourquoi on s’appelle comme ça, parce que ça les interpelle un peu, surtout qu’ils ne voient pas forcément le lien évident. En tout cas, on nous le dit moins maintenant, mais à une époque c’était plus le cas. On ne peut pas dire qu’on soit vraiment victime du nom. Puis il y a souvent un certain paradoxe dans tout ce qu’on fait, qui se retrouve aussi dans le nom, qui est effectivement propre à l’identité du groupe.
Marine : C’est provocateur, c’est fait exprès. Mais pas provocateur dans le sens « on va montrer des images pornographiques », sinon on se serait appelé « Porno Market », mais provocateur dans le sens où ça peut provoquer des réactions ambigües.
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> Justement, il y a un de vos clips qui a été censuré, comment vous l’avez vécu ?
Marine : C’est rigolo. Ce n’est pas grave. Au contraire, ça a fait plus de buzz. C’est normal, il y a des gens qui peuvent être choqués. On continue.
Lucas : Ce n’était pas grand-chose, c’était juste quelques plans.
Marine : Ben non. En fait c’est le problème de l’hypocrisie globale de nos jours. C’est-à-dire qu’il y a Rihanna qui se frotte contre un poteau et personne ne dit rien et nous on montre juste des gens qui font l’amour, qui s’aiment et ça choque. C’est le problème d’hypocrisie autour du sexe et de l’amour. En fait, le sexe est plus toléré que l’amour. Donc la pornographie est un peu plus toléré que l’érotisme, qui gène.
Lucas : C’est l’histoire de la censure aussi. Ça a souvent donné lieu à pas mal de création et d’inventivité au niveau des artistes, pour la contourner. C’est pareil, par rapport au clip ça te fait réfléchir mais ça n’a pas fait de conflit.
Marine : Non, on a enlevé juste un plan, pas grand-chose. Ce n’est pas très grave.
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> Vous avez sorti un EP de remixes, réalisés par d’autres artistes, c’est bien ça ou c’est vous qui avez remixé ?
Lucas : Non. En fait, l’EP était sorti en vinyle et à côté on a sorti un CD à la fin duquel il y a eu des remixes, trois il me semble.
Marine : Les gagnants d’un concours.
Lucas : On avait réalisé un concours par rapport à notre premier single et on avait mis le titre en ligne et des gens pouvaient le remixer. On en a sélectionné trois.
Marine : Deux.
Lucas : Oui, deux, qu’on a mis à la fin du disque, parce qu’on les trouvait cool.
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> Et pourquoi avoir décidé de faire ce concours ? Pour faire découvrir d’autres artistes ?
Marine : Parce que c’est toujours intéressant d’être remixé. Comme nous on a une musique qui est très métissée, très hybride, il y a plein d’influences et en fait chaque personne, selon son background, va tirer sur une des influences, donc va emmener le morceau dans une des choses que nous avons mis, mais plus profondément. Donc ça c’est intéressant pour nous, parce qu’après on écoute le morceau différemment et puis parce que tout simplement, ça permet de diffuser la musique de façon plus large parce que la personne va porter ce remix. C’est quelque chose qui nourrit à la fois l’artiste qui remix et l’artiste qui est remixé.
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> En ce concerne vos influences, vous le dites vous-même, votre style est très hybride, du coup quelles sont ces influences ?
Lucas : C’est assez vaste et à la fois rien du tout. C’est plutôt vous qui êtes les mieux placées pour répondre, parce que nous on ne fait que composer la musique de la façon dont on l’entend, sans forcément se dire « on fait du hip-hop, on fait du zouk » et du coup les influences c’est ce que reçoivent les gens à travers leur prisme personnel et en fonction de leur culture aussi, au sens large de ce qu’ils ont écouté. Et puis ils font le rapprochement. Des fois c’est étonnant. Des gens nous disent « ça ressemble à ça » et on les regarde avec des gros yeux « ah bon, pourquoi pas ».
Marine : Moi j’écoute beaucoup de RnB et Lucas écoute beaucoup de rock. Voilà, en gros. On a mixé nos deux univers.
Lucas : Mais les influences, c’est quand même vraiment comment les gens l’entendent et eux quelles associations ils font, ce qui fait que ça va les marquer. Mais nous, dire nos influences… Si je vous dis n’importe quoi comme « on est très influencés par Léonard Cohen », c’est très intéressant, mais on va en faire quoi de cette information ? J’adore. A chaque fois on essaye de faire ses morceaux, on n’y arrive pas. Alors qu’un fan qui dit « ah oui, j’entends vachement bien Léonard Cohen dans leurs chansons » spontanément, ça veut dire qu’il retrouve quelque chose d’agréable ou de désagréable, en tout cas qui le marque de quelque chose qu’il connait déjà et ça lie un peu les neurones entre eux et du coup ça fait une photographie du truc, ça lui permet de se faire une référence, de s’appuyer dessus et c’est plutôt à ce niveau que c’est intéressant. Après, pour nous les influences, peu importe.
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> En parlant justement de la perception des gens qui vous écoutent, Marine on te compare souvent à M.I.A, t’en penses quoi ?
Marine : C’est normal (rires). Ça se comprend.
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> Ça te fait plaisir j’imagine ?
Marine : Ben oui, la fille a ouvert une route. Clairement. Au départ, les gens ils me disaient Björk, mais pour moi Björk c’est une grande dame et je la respecte mais je me sens plus affiliée à M.I.A effectivement, parce que c’est une autre façon de présenter sa féminité et ça c’est important. C’est important d’avoir des gens à qui s’identifier. Elle me montre une voie. C’est agréable.
Lucas : Et sans être dans le mimétisme.
Marine : Sans être dans le mimétisme oui. C’est pour ça que je ne parle pas vraiment de musique, c’est plus dans la façon de présenter sa féminité aux autres. C’est-à-dire, je ne suis pas forcément la plus jolie du monde, je ne suis pas forcément la plus douce, je ne suis pas celle qui chante le mieux, je ne suis pas tout ce qu’on peut vouloir d’une chanteuse jusqu’à environ les années 2000, je suis autre chose. On est autre chose. C’est important.
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Merci à Erotic Market pour cette entrevue particulièrement intéressante !
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Photo © Lucie Florentin