On avait quitté Mac DeMarco au début de l’été avec les deux premiers extraits de son mini-album intitulé Another One, entièrement consacré aux relations sentimentales, ou plutôt à la situation de post-rupture (suivez ces liens pour relire nos précédents articles sur The Way You’d Love Her et Another One). Le CD est désormais dans les bacs et il n’a pas échappé à notre écoute attentive.
Disque-récit nous contant les malheurs de l’amour dans la bonne humeur de ses douces mélodies à la mélancolie inévitable. Voilà comment nous pourrions définir cette dernière production de l’un des artistes les plus loufoques de ces dernières années. Mac DeMarco est un personnage simple, amusant, mais qui a comme tout à chacun connu sa part de souffrance, ce sont tous ces éléments qui constituent Another One. De la nostalgie et une belle leçon de positivisme sont au rendez-vous. Très loin de la sombre déprime que pourrait laisser entrevoir le thème, on se rapproche plus d’une certaine joie dans la tristesse, ou du moins d’une acceptation de ce que nous réserve le sort. C’est exactement ce point qui est mis en avant dans Without Me : « Will she love me again tomorrow ? I don’t know, don’t think so. And that’s fine, fine by me, as long as, long as I know she’s happy ». Insistons d’ailleurs sur le minimalisme de la rédaction de l’ensemble des paroles, elles vont à l’essentiel et cela sert parfaitement le propos, nous avons le droit à de nombreuses phrases courtes, dont la poésie est bien souvent appuyée par plusieurs rimes et répétitions. A chaque titre son sujet, Mac DeMarco traite des regrets de n’avoir pu exprimer réellement son amour, de l’évaporation des sentiments, du caractère unique de cette histoire et de l’espoir infini qu’il lui portait. C’est dans A Heart Like Hers que Mac confesse le plus son mal-être, sans aucune haine il fait la promesse de ne plus jamais croire en un cœur comme celui de son ex-amie, afin de se préserver. Outre le subtil travail réalisé sur le texte, le second élément déterminant est la légèreté des mélodies. Si les mots sont les représentants de ce qui est ressenti, alors les mélodies sont le parfait reflet de la personnalité du compositeur, entre simplicité, optimisme, sérénité et grain de folie.
L’écoute de ce mini-album se termine avec The House By The Water, bercé par le son des vagues et une mélodie sinistrement mal accordée. Nous sommes seuls comme Mac. Celui-ci, suivant toujours sa personnalité et ses valeurs, ne manque pas de nous inviter à boire un café chez lui, en nous confiant son adresse à New-York en toute fin de piste.
Et pour ceux qui trouveront que ces 24 minutes sont passées bien trop rapidement, Mac DeMarco propose de prolonger le plaisir avec Some Other Ones, une compilation entièrement instrumentale respectant l’univers du mini-album et venant compléter l’expérience proposée.
Another One est la démonstration intangible qu’un mini-album peut tout aussi bien faire un grand disque. Avec une palette émotionnelle très diverse, Another One est un incontournable pour relativiser en toutes circonstances.
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