Le 12 juin dernier, c’est dans l’atmosphère musicale du disquaire café Walrus que nous avons rencontré les trois membres du groupe français Midnight Locomotive pour une sympathique discussion sur le fonctionnement de leur projet et leurs idées futures.
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> Vous avez auto-produit vos deux premiers EP. Est-ce un choix de votre part, ou est-ce que c’est quelque chose qui s’est imposée comme ça ?
Sam : Au début il faut bien commencer par faire les choses par toi-même. Et puis c’est notre produit et on le fait par passion, alors c’est notre responsabilité de veiller à ce que les choses soient bien faites et empreintes de notre personnalité. Ça nous a beaucoup appris, du coup il y a une évolution entre les deux premiers EP, ainsi qu’entre eux et le premier LP actuellement en préparation.
Diego : Ça ne veut pas dire qu’on réalise les choses parfaitement, mais on a une idée très précise de ce qu’on veut, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde. Une personne peut très bien avoir envie de faire de la musique sans tout connaître, et donc avoir besoin d’être entourée dès le début pour les choses de base. Je ne dis pas qu’on n’a jamais besoin d’aide, mais on avait vraiment envie de gérer un peu tous les points, que ce soit au niveau du visuel ou de la composition.
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> Du coup, vous allez également auto-produire cet album ?
Diego : Il faut cerner un peu ce qu’est la production. On compose, on arrange, on produit le son, on enregistre nous-mêmes en home studio et s’il y a des choses à payer, on les paye nous-mêmes. Donc en ce sens on est vraiment producteurs de notre musique. Mais aujourd’hui, avec toute la technologie et Internet, c’est le cas la plupart du temps.
Sam : Aujourd’hui, le monde de la production est très différent de ce qu’il était il y a vingt ans. C’est vrai dans tous les domaines, mais particulièrement dans celui-ci car la musique concerne la création de l’objet artistique ainsi que sa promotion. Ces deux choses-là ont été révolutionnées et démocratisées de nos jours, car c’est plus facile pour quelqu’un de faire du son chez lui sur son ordinateur et de le promouvoir sur Internet. Alors qu’avant, on était obligés de passer par les grosses structures. Mais maintenant, on voit bien que les boites de production n’interviennent que dans les projets qui sont déjà existants et assez développés. Ils s’intéressent beaucoup moins aux découvertes.
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> Votre premier EP avait été mis en téléchargement gratuit. Pourquoi ce choix ?
Diego : C’était le début de notre discographie et on avait avant tout envie de se faire connaitre. On ne voyait pas l’intérêt de se faire de l’argent directement, même si on y avait passé beaucoup de temps.
Sam : Ce premier EP, on l’a fait très spontanément quand on était jeunes. Le but était vraiment que ça soit le plus diffusé possible, alors on ne le sentait pas autrement que de le sortir gratuitement.
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> Du coup, qu’est-ce qui a changé entre le premier et le deuxième EP ? Vous avez pris de l’assurance ?
Diego : On s’est expérimentés et on a acquis de nouvelles choses, que ce soit dans notre façon de travailler ensemble, dans la composition, le mixage… Et on continue encore d’évoluer dans la préparation de ce premier album.
Sam : Les deux EP nous ont permis de mieux appréhender nos outils et d’évoluer d’un point de vue de la maturité du projet, mais aussi de la direction artistique de l’album.
Diego : Il sera plus pop et un peu moins rock. On veut toujours garder les influences qui nous sont chères comme la soul, le jazz et le blues mais en moins présentes. On veut des chansons avec un peu plus d’accords et un format plus réduit. Même si on s’est beaucoup éclatés à faire les EP, on veut maintenant mettre tous nos instruments au service de la modernité et de ce qui se fait aujourd’hui. Donc électroniser un peu les sons, sans pour autant faire de la musique électro, ce qui n’aurait plus aucun rapport. Il faut trouver le juste milieu. Enfin après, tout est classé dans des catégories, mais en réalité chaque groupe est quand même unique et a son propre son, sinon il sombrerait dans la masse.
Sam : On est de vrais passionnés de musique, il y a beaucoup de choses qu’on aime honnêtement, qui font partie de nos personnalités, et qu’on a envie de mettre dans notre musique. Ça va des années 70/80 avec les Beatles, aux groupes modernes comme Jungle ou Gush qui ont développé une esthétique sonore très intéressante. Il s’agit de trouver la formule juste entre tout ça.
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> Est-ce que ce n’est pas un peu risqué justement d’orienter votre musique vers quelque chose de plus « moderne », vers un électro-rock-pop qui se fait beaucoup en ce moment ?
Sam : Je ne pense pas qu’on raisonne tellement en terme de risques. Ce ne sont pas des choix calculés, mais vraiment des choix artistiques honnêtes. On fait la musique que l’on a envie de faire.
Diego : Je pense qu’il n’y a rien de plus risqué que de vouloir calculer des trucs, essayer de faire une musique pour tel courant artistique, parce que ça ne sera jamais mieux qu’un truc qu’on a dans le cœur depuis longtemps.
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> Vous en êtes où pour le moment de ce premier album ?
Sam : Tout est quasiment composé. Mais pour nous, l’étape de composition n’est que 10% du processus. Après il y a une énorme phase très importante de peaufinage, l’enregistrement qui là est déjà bien avancé, et enfin le mixage. On prévoit une sortie dans environ un an.
Diego : On veut prévoir une vraie sortie qui sera de plus grosse envergure que pour les EP.
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> Vous avez déjà réfléchi à sous quel format le sortir : CD, vinyle… ?
Sam : On avait pensé aux disquettes ! (rires) On aimerait bien le sortir en vinyle, mais soyons honnêtes, c’est surtout pour l’objet qui matérialise un son qui aujourd’hui ne l’est plus du tout. On va en faire des exemplaires, mais les gens l’écouteront principalement en digital je pense car c’est comme ça que ça se passe aujourd’hui. On n’est pas contre le numérique. Même si peut-être que le son change un peu, qu’il y a une esthétique plus agréable sur vinyle qu’en streaming sur Deezer, ce n’est pas le format qui compte le plus, mais la musique qu’il y a à l’intérieur.
Diego : On est plus attachés à la recherche d’influences, à la composition, qu’à la qualité du son en soi. Alors bien sûr, c’est dommage que tout soit en MP3 dégueulasse, mais on entend quand même les accords et la mélodie et puis c’est pratique aussi. Il y a des pour et des contre, il ne faut pas blâmer complètement le truc. C’est juste bête que maintenant les minots du quartier découvrent la musique en MP3, dans un format hyper compressé et de mauvaise qualité. Sinon, Jean-Michel Jarre avait sorti son album à la radio et il disait aux gens qu’ils feraient mieux de l’enregistrer car l’album ne sera pas diffusé en dehors de la radio…
Sam : Ça serait cool, mais on n’est pas encore dans cette optique-là ! (rires)
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> L’intérêt de sortir votre album en objet aussi, c’est qu’il y a une pochette d’album et les vôtres sont quand même très travaillées. D’ailleurs, vous les faites comment ?
Sam : Les deux pochettes ont été faites par Théophile Bouchet Galliano, un très bon ami qui est artiste/graphiste. D’ailleurs on le remercie !
Diego : On discute avec lui, on fait le squelette, et ensuite c’est lui qui fait le reste car il dessine super bien.
Sam : Et que moi je dessine comme un gamin de six ans… (rires) Par contre, en ce qui concerne les autres visuels qu’on peut trouver sur Internet, c’est notre acolyte Jean qui s’en occupe car il a un peu plus cette fibre artistique que moi.
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> Et vous allez retravailler avec Théophile pour la pochette de votre album ?
Sam : Ça serait avec plaisir, mais ce n’est pas encore décidé. Le visuel prend sens quand c’est un objet physique, mais je pense que c’est encore plus le cas sur Internet car tout y est dématérialisé. Il faut une image sinon ce n’est que de l’informatique et rien d’autre.
Diego : On accorde beaucoup d’importance au visuel car on s’est rendu compte qu’il faut vraiment créer une ambiance. Je trouve que les visuels de Théophile sont très beaux et donnent peut-être encore plus envie d’écouter la musique que si on avait eu un visuel bâclé.
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> En parlant de visuels, votre dernier clip Try Me Now est sorti fin mars. Comment s’était passée la réalisation ?
Sam : Comme tous les autres clips qu’on a fait, on était très présents dans le processus car c’est notre passion de s’occuper de notre petit « bébé », mais tout en faisant appel à d’autres personnes dont Fabio Caldironi, un ami d’enfance de l’équipe Sekta Films. Les choses se sont faites assez naturellement. On est avec lui pour tout ce qui est la conception du clip, l’imagination et l’organisation et après c’est son travail.
Jean : On a la chance de très bien se connaître Fabio et nous, ce qui permet de travailler en proximité et ça facilite le travail.
> Sur scène, vous êtes accompagnés par des vidéos ou autres installations visuelles ?
Sam : Pour nous le live, c’est quelque chose qui est autant visuel que sonore. Même en tant que spectateurs, comme hier au concert de Paul McCartney, le moment où j’ai eu le plus de sauts au cœur c’est quand il y a eu les feux d’artifice.
Jean : Pour pousser le truc encore plus loin, on a la volonté d’insérer de la vidéo ou du Vjing plus tard dans nos concerts. L’idée c’est aussi de déporter notre univers sur nos habits, nos instruments… Donc pour le moment on a commencé à décorer notre propre scène.
Sam : Oui regarde (montrant leurs vestes), on se décore même nous-mêmes en se mettant des tapisseries ! (rires) Là tu vois par exemple, on a beaucoup d’habits dans cet esprit orientalisant, mais encore une fois c’est parce que c’est ce que l’on est. On s’habille un peu comme ça tous les jours, aussi ridicule que ça puisse paraître.
Diego : Oui on ne s’est pas dit « Tiens on va mettre tel costume ça fera bien ». Comme dans le punk, où ils ont souvent leurs costards un peu débraillés avec leurs cravates…
Jean : Justement, peut-être que les gens qui aiment le punk, c’est leur personnalité de s’habiller comme ça.
Diego : Oui bon d’accord, mais si je prends Daft Punk par exemple. Je suis sûr qu’ils ne se baladent pas dans la rue avec leurs casques ! (rires)
Sam : Ce projet, on ne l’imagine pas autrement que honnêtement et humainement donc on ne pourrait pas se forcer à faire quelque chose qui ne nous plairait pas. Je pense que ça devrait être comme ça pour tous les projets : que les gens s’investissent personnellement. Sinon on sent que c’est creux.
Diego : Après, je vais sortir le cliché, mais si tu es un artiste qui est seul, qui ne connaît pas forcément tous les points pour développer artistiquement ton projet, c’est normal. Ce n’est pas du tout méprisant ce qu’on dit par rapport à ceux qui se font entourer dès le début, qui se font composer et arranger la moitié des morceaux et se mettre sur le devant de la scène. Mais en tout cas, je pense que nous on kiffe quand même plus qu’eux, parce que ça vient vraiment de nous et depuis longtemps. On a ça dans le cœur.
Sam : On est des amis d’enfance. Ce n’est pas comme si on avait monté un truc de toute pièce, c’est vraiment venu naturellement.
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> Être des amis d’enfance c’est bien, parce que vous vous connaissez vraiment, vous savez comment chacun fonctionne. Mais ça n’a pas aussi des mauvais côtés ? Est-ce qu’on est vraiment totalement honnêtes avec ses amis qu’avec de simples « collègues » musiciens ?
Jean : Si, si, ça a ses côtés compliqués.
Sam : C’est pour ça que des fois on se tabasse. (rires)
Jean : C’est un équilibre à trouver entre l’aspect humain et l’aspect un peu professionnel du projet parce qu’on a envie de faire quelque chose de sérieux même si on est potes.
Sam : Je ne pourrais pas avoir un projet professionnel avec tous mes potes. Alors qu’avec eux deux c’est possible. Et de la même manière, je ne m’imaginerais pas avoir un tel projet avec des gens avec qui je ne suis pas hyper proche.
Diego : Vu qu’on est potes, on a moins de mal à se dire les trucs qu’on n’aime pas. Si parfois on n’est pas d’accord sur un point artistique, alors deux zigotos vont massacrer l’autre et tout va s’arranger. Donc c’est aussi un avantage.
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> D’ailleurs comment se passe le processus de composition ?
Jean : C’est plutôt Diego qui va travailler le noyau de la composition. Ensuite, on va travailler ensemble autour de cette base.
Diego : Après c’est en répétitions que chacun apporte ses qualités d’instrumentistes et d’autres idées qui se développent de par la personnalité instrumentale.
Sam : Mais il faut savoir qu’en amont de ça, il y a beaucoup de discussions entre nous sur la direction artistique qu’on va prendre.
Jean : Le temps passe vite alors l’idée c’est aussi de maquetter vite, de ne pas rester des mois en studio. Dès qu’on a fini ça, on joue en live ou au moins en répétitions entre nous pour qu’on puisse vraiment se rendre compte de ce que ça donne.
Diego : Et pour que la musique soit plus naturelle et organique, et non une simple partition. C’est aussi notre façon de voir le rock : une énergie.
Sam : Les morceaux qu’on prépare pour l’album sont composés depuis déjà presque un an. C’est comme ça qu’on procède, d’autres font autrement. David Bowie a composé et enregistré un album en une semaine. Brassens, qui est une de nos idoles aussi, met deux ans pour écrire dix chansons et ne peut pas aller plus rapidement.
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> Depuis le début de l’interview, vous revendiquez beaucoup d’influences comme Brassens, Paul McCartney… alors que certains artistes n’aiment pas parler d’influences.
Sam : On a des influences car on est des vrais passionnés, on écoute de la musique 24/24h depuis qu’on est petits. Mais il y a tellement de choses qu’on aime que du coup, est-ce que se sont vraiment des influences ?
Diego : Je pense que c’est faux et malhonnête quand un artiste dit qu’il n’a pas d’influences parce que si tu fais de la musique, c’est que tu es un passionné de la musique. Le gars qui dit, et en ce moment c’est à la mode, qu’il est un autodidacte et qu’il n’a jamais regardé de solos de musiciens sur Youtube, ça ne veut presque plus rien dire. Et pareil au niveau des influences, elles sont de partout. Tu allumes la télé, tu vas à la supérette et tu entends tous les « supers tubes » du moment, de Black M…
Sam : Oui, Black M c’est une de nos influences majeures du moment d’ailleurs ! (rires)
Diego : Après, la difficulté en tant qu’artiste est de mettre toutes ces influences au sein de son propre projet, de les manier pour que ça sonne cohérent, pour que ça soit notre musique.
Jean : Je ne sais pas si tout le monde fonctionne comme ça, mais quand une musique nous touche, on essaye de chercher à comprendre si c’est par son style, par la cadence harmonique du morceau ou par les arrangements et de toucher les gens à notre tour. C’est dans ce sens-là qu’on a des influences.
Diego : C’est là que rentrent en jeu les compétences musicales. Il ne s’agit pas juste d’écouter quelqu’un qu’on adore, mais de faire de l’analyse musicale en décortiquant les caractéristiques techniques. On essaye de se servir de tout ça sans pour autant copier, pour créer une chose unique. Et puis, ça ne nous fait pas peur non plus quand on lit des interviews des Beatles, d’Elvis ou de Mozart qui disent avoir une tonne d’influences et qui ne s’en cachent pas.
Sam : Je ne sais pas où tu l’as lu ton interview de Mozart ! (rires)
> Vous venez de publier un remix de votre titre Slow March When You Are Gone par Bengale. Comment ça s’est passé, c’est vous qui avait démarché le groupe ?
Jean : L’idée du remix était de réinventer un de nos morceaux, de le faire penser par d’autres artistes, alors on a demandé à Bengale.
Sam : Ils ont vraiment eu carte blanche. Et d’autres remixes très différents vont aussi sortir.
Diego : Même si on s’attend un peu à ce que ça va donner puisqu’on connaît les musiciens à qui l’on demande, ça nous fait toujours plaisir de recevoir un remix et de voir ce que notre titre est devenu.
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> Vous faites des reprises vous aussi, dont celle du titre Hallelujah.
Sam : Oui on a repris cette chanson, Don’t Think Twice, It’s All Right de Bob Dylan, et les génériques de James Bond et de Tintin. En live, on joue souvent Roxanne de Police.
Jean : Ça part d’une chanson qu’on écoute, qu’on adore et on s’amuse à jouer deux trois accords.
Sam : Pour le générique de Tintin, on avait même sorti un clip il y a deux ans en collaboration avec le rappeur Jazzy Bazz. La famille de Diego a une petite maison à Barcelone dans laquelle on aime bien passer l’été. On était sur la terrasse et on faisait un blind-test. Je mettais des génériques et ils devaient trouver le dessin animé, et à un moment on a mis celui de Tintin. On s’est dit qu’il était vraiment magnifique, alors pour rigoler Diego s’est mis à rapper dessus et on s’est dit qu’il fallait faire une reprise. Le soir même on était en train de composer et de mettre des paroles dessus.
Jean : C’est drôle parce que c’est un thème qui est assez ancré dans l’inconscient collectif et pourtant il n’y a pas vraiment de réarrangements ou de reprises de cette musique.
Sam : Et puis quand on a fait les premiers tests, on s’est dit que ça allait, ça pouvait passer pour une chanson pop, ce qui ne serait pas le cas si on reprenait le générique de Pokémon.
Jean : Pour Hallelujah, il y a eu énormément de reprises, et on s’est dit qu’on voulait faire la nôtre. Pas spécialement en partant dans des folies, juste en la réinterprétant à notre façon.
Sam : C’est aussi un hommage à cette chanson qu’on adore.
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> Vous aimez bien l’univers cinématographique ?
Jean : Oui, on adore. Et plus généralement, on aime s’attarder sur notre univers visuel. Il me semble qu’on a une musique assez cinématographique. Par exemple, notre clip de Slow March When You Are Gone est assez cinématographique car on trouvait que la musique s’y prêtait bien.
Sam : Et puis le cinéma et la musique sont très liés parce qu’une bonne musique te fait un bon film et un bon film te fait connaître une musique. Il faut garder en tête que pour tout le monde, la musique est très attachée à une image. Il y a certaines musiques qu’on aime que parce qu’elles sont associées à un film. Je vais prendre l’exemple le plus extrême, la musique de Game of Thrones n’aurait jamais intéressée personne s’il n’y avait pas la série, pourtant tout le monde l’a dans son iPod. C’est une musique médiévale, qui est très bien composée, mais si on sort ça de son contexte, ça n’a aucun sens. C’est le cas pour toutes les musiques. La musique de Star Wars est magnifique, mais avec tout l’univers qu’il y a derrière, ça rend le truc encore plus grandiose.
Diego : On veut faire de la musique pour tout le monde, même des non-mélomanes. On ne fait pas ça juste pour que les gens se disent «T’as vu la cadence harmonique là, avec le contre-point c’est beau » . Bon, ça ne veut pas dire pour autant qu’il faut faire de la musique facile comme Justin Bieber. Quand c’est au sein d’un film, ça touche mille fois plus parce qu’il y a toute une histoire derrière. C’est pour ça que sur scène on veut mettre des visuels, parce que peut-être que quand le gars va sortir il va se dire que c’était beau ces images.
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> Vous allez jouer le 17 juin à la Gaîté Lyrique dans le cadre du 19h19 des Inrocks Lab.
Diego : On a trop hâte parce que c’est un lieu magnifique, assez mythique et qui transmet des messages assez modernes. On aime sa démarche aussi, parce que la Gaîté Lyrique fait aussi des expositions.
Sam : Le fait d’être invités par les Inrocks, c’est super pour nous. C’est un concert gratuit. Je pense que ça va vraiment être une bonne soirée et qu’on va bien s’amuser. Donc il faut y être !
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> Vous avez fait et gagné des tremplins. Est-ce qu’aujourd’hui, avec le recul, vous avez l’impression que ce sont des choses qui vous ont vraiment aidés ?
Sam : Il y a des côtés positifs et d’autres négatifs. Ça permet de faire des salles, de se faire la main, de s’initier dans le monde de la musique et de rencontrer des gens.
Jean : Quand on gagne, on est contents parce qu’on est récompensés à l’instant t. Mais au final c’est très éphémère comme joie, ce n’est pas ça qui va nous rendre connus, il faut reprendre le travail après.
Sam : On a gagné pas mal d’heures d’enregistrement, on a fait nos premières maquettes, mais elles ne sont pas présentes dans le premier EP. En fait, ça sert pour apprendre des choses, mais après il ne faut pas s’imaginer non plus que ça te projette sur le devant de la scène, parce que la seule chose qui compte au final c’est le travail. Il n’y a pas de coup de baguette magique. C’est peut-être le cas pour certains, mais c’est extrêmement rare.
Diego : Mais concrètement parlant, par rapport au soutient et au développement artistique, tous ces types de tremplins restent des petits tremplins même si on les gagne. Après, il y a tremplin et tremplin. Les iNOUïS du Printemps de Bourges par exemple, c’est d’une toute autre envergure.
Sam : C’est un parcours et il y a des étapes nécessaires, alors il faut prendre du temps pour monter un projet. C’est une maturation, comme un bon vin ou un bon fromage ! (rires)
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> Votre date à la Gaîté Lyrique sera la dernière de la saison ?
Jean : Alors on a une autre date de festival à la rentrée, ça sera Les Vendanges Musicales. C’est l’un de nos premiers festivals, donc on est hyper excités. Pendant les grandes vacances on va essayer de se retrouver, faire quelques résidences, quelques tournages de clip et du maquettage. C’est du temps précieux qu’on peut avoir à trois, donc on va en profiter.
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Merci au trio d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !
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Photos © François Berthier / Laure Clarenc