Une fois n’est pas coutume, nous allons aujourd’hui nous intéresser à la bande-originale d’un film, et plus particulièrement celle de Lost River, le premier film de Ryan Gosling en tant que réalisateur. La musique tient une place primordiale au cinéma, notamment dans le but de planter le décor et d’instaurer une ambiance précise. C’est aussi un excellent vecteur de mémorisation pour le spectateur : quelques notes suffisent à nous rappeler le thème de quasiment tous les Disney, ou encore de James Bond, Requiem for a Dream…
Aux manettes Johnny Jewel signe la grande majorité des morceaux, l’homme qui a rencontré Ryan Gosling sur le film Drive a rapidement était charmé par le scénario de Lost River. Le compositeur révélera en interview avoir tout de suite imaginé des sons de métal et d’eau pour illustrer le film, et c’est bien ces sonorités qui forment le fil rouge de la BO. L’ensemble participe à mettre en place une atmosphère pesante, mystérieuse, inquiétante (Echoes)…mais jamais terrifiante. C’est là toute la force de cette composition, le sentiment qui prédomine est celui de la rêverie, l’angoissant laisse toujours place à des morceaux plus planants et angéliques (Behind The Mask), et c’est le premier titre (Tell Me) qui comme une berceuse nous porte dans les bras de Morphée dès l’ouverture. L’absurde est aussi présent, comme lorsqu’on se lève et qu’on relève toutes les incohérences formant le non-sens de nos rêves de la nuit passée, ce ressenti nous est donné par des titres comme le latino Moliendo Cafe ou le swing de Deep Purple et sa voix de crooner. La playlist contient la participation d’autres groupes, dont Chromatics, Glass Candy, Desire, Symmetry.
La BO de Lost River est dépourvue d’un thème fort (bien qu’elle fourmille de hits en puissance), un mal pour un bien car cela évite qu’un morceau vampirise les autres. Johnny Jewel nous offre une leçon de composition, son œuvre est la définition même d’une bande-originale réussie, où la musique vient renforcer l’interprétation du film et met en avant son message. Une chose est sûre, que ça soit au niveau des images ou de la musique, l’esthétisme n’est jamais négligé par Ryan Gosling. Pour rappel, le film est en projection depuis le 8 avril dernier.
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