Avec son deuxième album îLeL, Hildebrandt surprend. Dès Docteur, le premier titre, l’artiste éveille notre curiosité. Et les onze autres titres qui constituent cette nouvelle production prendront la même direction. Avec îLeL, Hildebrandt interroge. Il remet en question les normes, les idées préconçues, il déconstruit.
Mais les textes, percutants, ne sont pas les seuls à créer la surprise. îLeL est également un condensé de sonorités différentes : rythme afro-caribéen pour un, touches électro pour l’autre, pop teintée de post-punk pour un troisième, sans oublier des couleurs blues, des percussions tribales… en plus d’entrainer une réflexion sur le monde qui nous entoure, îLeL est également d’une passionnante richesse sonore.
îLeL n’est pas de ces albums qui s’écoutent en fond sonore pour passer le temps. îLeL est l’opposé. Il est plutôt de ces productions auxquelles on prête l’oreille avec attention, cherchant à analyser, à comprendre, à se souvenir aussi. Avec sa musique Hildebrandt ne raconte pas d’histoire, il incarne ses histoires, avec sincérité et aussi avec émotions. Le titre Attends est justement l’occasion de reprendre légèrement son souffle, grâce à cette mélodie délicate au piano et à la participation de Kate Stables (de This is The Kit), qui font de ce morceau une bulle qui explose délicatement avec l’arrivée de Je Suis Deux. Des petites bulles d’émotions, il y en aura d’autres : Emilienne, dédié à sa grand-mère, qui dévoile la présence si peu commune d’un clavecin, mais aussi Qui de nous, morceau cette fois destiné à sa fille et qui clôt l’album avec brio.
Dans îLeL il est question des corps, des hommes, des femmes, des normes, de la morale… Il est aussi question d’assumer, d’oser. Mais il est surtout question de nous bouleverser.
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