C’est en 1994 que le groupe mené par Gaëtan Roussel voit le jour. Trois ans plus tard, Louise Attaque sort son premier album éponyme. Pour ce 45ème flashback, retour sur cette première production qui propulsa la formation sur le devant de la scène musicale.
Louise Attaque est d’abord et avant tout un groupe de scène, ce qui ne manque pas de marquer l’instrumentation dépouillée mais efficace de ce premier album. Sur la base d’une rythmique de balais et d’une basse acoustique viennent se greffer les accords d’une guitare, véritable chevauchée musicale dès le titre d’ouverture Amours. Mais la pointe d’originalité de cette formation n’est rien d’autre que le violon. Parfois strident (Arrache Moi), parfois déchirant (Cracher Nos Souhaits), souvent entraînant (Savoir), voire valsant (J’T’Emmène au vent), ses cordes nous font vibrer, virevolter et dérailler.
Sur ce folk rock endiablé, Gaëtan Roussel nous hypnotise par son timbre de voix grave, traînant et lancinant. Les textes nous percutent de plein fouet par leur côté cru et dénudé. Empreintes d’un cynisme déconcertant, les chansons oscillent entre amertume (Cracher Nos Souhaits) et rancœur (Tes Yeux Se Moquent), nous enivrant par leur ironie singulière. Les mots se font échos, s’interpellent et s’intervertissent comme sur le très exquis Lea. Les phrases nous déroutent par leur franchise, ce qui n’est pas sans rappeler le franc-parler de Jacques Brel.
Véritable ronde de refrains tous plus entêtants et fous les uns que les autres, Louise Attaque ne tarde pas à marquer les esprits par son habile mélange de légèreté et d’humour noir. Avec plus de 2,8 millions d’exemplaires vendus, ses titres phares tels que J’T’Emmène Au Vent et Les Nuits Parisiennes continuent, aujourd’hui encore, leur petit bout de chemin dans la tête des gens, faisant fredonner les lèvres et remuer les corps.
louiseattaque.com
