HomeChroniquesThe Libertines, l’hymne d’une résurrection

The Libertines, l’hymne d’une résurrection

The Libertines

Silhouettes et visages déformés par les excès. Le temps n’épargne personne et ne trompe pas, déjà onze années que les anglais de The Libertines n’avaient pas enregistré un disque ensemble. En paraphrasant leur dernier single sorti en 2004, nous étions en droit de nous demander ce qu’étaient devenus nos likely lads préférés. Durant cette période les deux leaders à la forte personnalité ont lancé leurs propres projets : Babyshambles pour Pete Doherty, Dirty Pretty Things pour Carl Barât (accompagné par Gary Powell, batteur des Libertines) puis The Jackals, et enfin Yeti pour le bassiste John Hassall. Une reformation avant tout pour des motifs financiers, le groupe ne l’a jamais caché d’ailleurs, mais cela ne vient en aucun cas entacher la qualité de ces retrouvailles.

Bien que le spectre d’une éventuelle reformation du groupe phare de la scène britannique des débuts 2000 a longtemps plané, l’hypothèse tournait à l’arlésienne tant les rumeurs se succédaient d’années en années dans les tabloïds anglais. Et pourtant, l’album Anthems for Doomed Youth marque bel et bien l’arrivée de cet événement tant attendu.

Le style est reconnaissable parmi mille, les accords de guitare, les voix de Pete et de Carl, cette écriture atypique, on se croirait en plein voyage temporel. Les fans de la première heure s’y retrouveront sur plus d’un titre, on pense par exemple à Fame & Fortune et Glasgow Coma Scale Blues qui auraient pu aisément trouver leur place parmi les premières réalisations du groupe. A la différence près que l’on constate que la production se révèle bien plus propre que par le passé, lorsque le groupe était plus orienté punk/garage qu’aujourd’hui, et que les albums semblaient avoir été enregistrés d’une seule prise avec un matériel des plus rudimentaires. Pour ceux qui découvriront le groupe, certaines pistes très accrocheuses vont venir rapidement capter leur attention, on pense à Gunga Din qui a déjà eu son petit succès en étant le premier clip de l’album, et à Heart of the Matter qui est peut-être le morceau le plus pop et qui se rapproche beaucoup du dernier album de Babyshambles, Sequel to the Prequel. The Libertines fait avec Anthems for Dommed Youth la part belle aux ballades calmes et poétiques qui ont une place toute particulière dans ce troisième opus : Iceman, The Milkman’s Horse, Anthem for Doomed Youth, mais aussi la reprise de You’re My Waterloo (ancien titre du groupe) qui fait preuve d’une grande originalité avec sa surprenante interprétation au piano qui lui confère un caractère inattendu. Il s’agit également de l’un des titres les plus touchants de ce nouvel album, lorsque l’on connait le passé tumultueux des deux leaders et du groupe, la phrase « Because you are the survivor of more than one life » a un écho tout particulier. La conclusion de l’album va dans ce sens également, avec le sublime et sombre Dead for Love, qui s’achève sur une récitation de poèmes russes.

A noter la présence d’autres reprises d’anciens titres du groupe, exclusives à la version deluxe de l’album, à savoir :  Love On The Dole, Bucket Shop, Lust of the Libertines, 7 Deadly Sins.

La complicité retrouvée entre les deux fortes têtes du groupe fait plaisir à voir, on est bien loin des conflits et des répétitions à l’ambiance tendue de l’époque. Anthems for Doomed Youth marque une véritable résurrection, celle d’un groupe mythique, de ses membres, et d’une amitié.

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 Photos © Rock En Seine 2015 – Bertrand GUAY/AFP.

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Étudiant, et bien évidemment passionné de musique. Écoute un peu de tout depuis toujours. Joueur de ukulélé à ses heures perdues.

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