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Terres du son 2019 : Rencontre avec Oktober Lieber

Les interviews de notre deuxième journée au festival Terres du son, se sont terminées sur la rencontre avec Charlotte Boisselier et Marion Camy-Palou du duo Oktober Lieber. Un échange dans le cadre duquel on a évoqué leur travail avec le label Le Turc Mécanique, et leurs perspectives futures.

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> Ce soir vous jouez sur la scène du Chapit’Ô. Votre musique se situe beaucoup dans l’instant live, est-ce que ce n’est pas trop difficile de devoir l’adapter à un album, et inversement ?
 Marion Camy-Palou : On ressent plutôt l’inverse ; on a créé des morceaux qui sont écoutables à la maison. Le disque a quand même une structure assez pop, chanson, quelle que soit la longueur.
Charlotte : En fait, ça a été un jeu de ping-pong entre les deux. Le live est assez proche du disque, mais on se laisse plein de libertés dedans pour qu’il y ait de l’énergie dans le jeu. Là, on joue vraiment, on s’amuse.
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> Ce qu’on aime bien avec votre musique, c’est qu’on ne peut pas mettre d’étiquettes. Ce n’est pas de la pop, ni de l’électro ; c’est un peu tout à la fois. Or, on vit à une époque où on aime bien mettre des étiquettes. Est-ce que cela ne vous pose pas problème parfois ?
Marion : C’est souvent ce qu’on nous demande, comment on se situe dans la classification de la musique électronique. Et on ne sait jamais trop quoi répondre.
Charlotte : Oui, ça peut partir très loin, on peut donner plein de noms différents. C’est tellement hybride, plein de choses qu’on aime, et d’époques aussi car ça fait référence aux années 80 tout en sonnant actuel. C’est protéiforme. La dernière fois on avait cité tous les wave ; cold wave, minimal wave, etc. Avec du kick club.
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> Cet album, vous l’avez sorti sous le label Le Turc Mécanique ; un label qui s’est développé autour de sa propre logique que certains considèrent comme désordonnée. Comment se passe le travail avec eux ?
Charlotte : C’est cool, assez familial en fait.
Marion : Ils sont plutôt organisés ; quand ils décident quelque chose, ils le font en temps et en heure. A l’époque où on est arrivées, Charles commençait à lorgner pas mal du côté de l’électro et a créé le label Magic Dancer. Il a suivi un peu la vague de la dark wave.
Charlotte : En fait, ce label est un bordel organisé ! (rires) Ils sont assez forts Charles et Thomas.
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> Ils décrivent les artistes de leur label comme des artistes inadaptés à la société. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette description ?
Charlotte : Le mot inadapté est peut-être un peu fort. Ce qu’ils voulaient dire par là, c’est que ce sont des gens qui ont un esprit un peu punk, ou rock ou familial, et non un esprit business, contrairement à d’autres labels. Ce sont des gens hors système qui jouent dans des lieux underground.
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> Vous continuerez à travailler avec le Turc Mécanique ?
Charlotte : On a sorti un premier disque avec eux, mais on ne sait pas pour le prochain. A priori on ne le sortira pas avec eux, car on voudrait s’ouvrir à l’international et eux nous encouragent à le faire. On pourra revenir chez eux pour un prochain disque. Ils ont l’habitude que des artistes partent sur des labels plus gros et reviennent. La fidélité restera quand même là.
Marion : On est toujours en contact, ce sont des potes. Quand il se passe quelque chose avec le label, ils nous invitent ; quand ils veulent faire un DJ set avec nous, on le fait. Ce n’est pas un rapport de travail, c’est un projet commun. De toute façon, ils aiment bien sortir de nouveaux artistes, donc je ne pense pas que ça soit dans leurs plans de sortir quatre albums d’Oktober Lieber, quand bien même ils y trouveraient leurs comptes. Là ils nous disent un peu « Allez y, allez voir ailleurs » et peut-être qu’à un moment ils nous diront « Revenez », et on reviendra.
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> Vous pensez déjà à de nouvelles compositions ?
Charlotte : C’est en cours de travail. On laisse un peu passer les festivals, et on s’y remettra à la rentrée.
Marion : Oui, parce que c’est dur de faire les deux. Quand on joue tout le temps les mêmes morceaux, c’est difficile de s’en détacher. Pour faire un disque, il faut un temps de « vide sanitaire ».
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> Quand vous dites que vous voulez vous ouvrir à l’international, vous avez un pays en particulier en tête ?
Charlotte : Pour le moment, on s’ouvrirait bien à l’Europe ; l’Allemagne, l’Angleterre, la Scandinavie.
Marion : On aimerait bien aller en Russie aussi.
Charlotte : Et au Canada, potentiellement.
Marion : Oui, on a des relations au Canada. On n’y aurait pas pensé mais là il y a des gens qui veulent bien nous inviter. En fait, ce qui est génial avant tout, c’est de bouger ; tu rencontres des gens, tu vois du paysage, c’est l’idéal.
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> Terres du son, vous connaissiez déjà ?
Marion : Pas du tout ! On ne savait même pas qu’on arrivait dans une forêt, on est super contentes.

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 Merci Oktober Lieber !

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www.facebook.com/pg/oktoberlieber

Photo © Titouan Massé

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Etudiante, je suis une passionnée d'art, et plus particulièrement de musique et de cinéma. Attirée par le milieu du journalisme et de la communication, j'aime partager mes petites découvertes artistiques avec les autres.

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