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Rockomotives 2019 : Rencontre avec Richard Gauvin, programmateur du festival

La 28ème édition du festival des Rockomotives de Vendôme débute ce samedi 19 octobre ! Et quoi de mieux, pour lancer les festivités, que de discuter avec le programmateur de l’événement ? À quelques heures des premiers concerts, Richard Gauvin nous dit tout sur les Rockomotives !

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> Les Rockomotives s’étendent sur une semaine, comment pense-t-on une programmation sur une aussi longue durée ?

C’est une tradition. Le festival a toujours eu lieu sur la première semaine des vacances de Toussaint et dure une semaine. Aussi, rien ne se juxtapose sur cette semaine. Il n’y a jamais deux propositions en même temps. Quarante-cinq artistes vont se produire en huit jours. Il est important de noter que les trois derniers jours du festival représentent 80% du festival.
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.> Les Rockomotives offrent une belle vitrine à la ville de Vendôme, notamment grâce à la programmation dans différents lieux culturels de la ville. Est-ce que vous pensez le festival en terme de territoire ? Est-ce que vous réfléchissez à l’importance de mettre tel ou tel lieu en lumières avec tel ou tel concert ?

Oui, à titre personnel, je suis vendômois depuis quasi toujours et il est important d’entremêler un volet culturel, à travers notre programmation, et une belle mise en valeur de ce qui nous paraît être des lieux emblématiques du territoire.
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> Tous les publics peuvent se retrouver dans la programmation. Comme le jeune public avec un spectacle qui lui est dédié… Est-ce important pour vous de toucher ce public spécifique et d’avoir une cible familiale ?
Jeune public, vieux public, public « branchouille », public « découverte », public « fêtard »… Tout ce qui peut unir les gens autour d’un concert ou autres, est pour moi primordial. A titre personnel, je déteste les soirées à thèmes (soirée Rock, soirée Hip Hop, soirée électro…). Nous sommes engagés dans une lutte pour l’ouverture d’esprit et la sociabilité au sein du festival.
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.> Les Rockomotives sont portées par une association, Figures Libres, créée en 2003. Après seize années d’existence, quels sont aujourd’hui les objectifs de l’association ? De manière globale mais aussi vis à vis du festival ?

L’association Figures Libres existe depuis 2003 mais le festival existe depuis 1992. En 1994 pour moi. Chaque année est une nouvelle expérience : nous avons le devoir d’éviter le « copier/coller ». Au delà du festival Rockomotives, nous avons développer nos activités avec notre événement Gare à la Rochette, un festival de musiques improvisées Charivari festival en collaboration avec des artistes de Détroit et Pierre Lambla, un jazzman fou du vendômois, la création d’un label avec les sorties à venir de Geysir, Stuffed Foxes, Primevere…, énormément d’actions culturelles.
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> Il existe peu de festivals dans le 41, les Rockomotives se placent donc comme un acteur majeur du territoire. Est-ce qu’il existe un enjeu double à la tenu d’un tel festival  ? Un enjeu musical et artistique mais aussi un enjeu territorial ?
Bien sûr, l’enjeu territorial est prépondérant. Par contre, nous sommes tous conscient que le festival doublerait son potentiel public dans une métropole (étudiante)… ce qui parfois est frustrant. Explications : souvent les financeurs « privés » (mécènes) vont préférer soutenir des événements urbains, faciles et très « communication ». Nous respectons ce fait : ces privés sont libres. Par contre, je pense que financeurs « publics » (État, Région…) oublient ce rôle de régulation que devrait avoir le service public. Ceci est d’ailleurs généralisé à d’autres secteurs économiques et sociétale. Pour moi, la montée de l’extrême droite dans le milieu rurale est juste une conséquence de l’abandon des politiques sur les « ruraux ou semi ruraux » et de la disparition des services publics sur ces territoires.
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> La programmation est très diversifiée, comment arrêtez-vous le choix final ? Est-ce une programmation collégiale ? Vous programmez des groupes très singuliers, à l’image de Uma Chine, comment découvrez-vous ces artistes ?
J’assiste à énormément de concerts, je connais le public fidèle du festival. Par contre, nous misons vraiment sur un éclectisme total. Encore une fois, les soirées à thèmes m’emmerdent. Nous faisons très attention à l’environnement artistique, la « manière de faire »… Quand on sent une sorte de « surdopage marketing » sur un projet, on doute, souvent à raison, du fond artistique de celui-ci. Pour Uma Chine, par ex, Nele, l’une des membres de ce groupe est aussi dans le projet BRNS présent l’année passée sur notre festival. Je les ai vu à Bruxelles en début d’année sur une première partie de Namdose.
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> Le mardi 22 octobre, vous proposez une soirée spéciale Québec. D’où vient cette idée ?
Nous avons des liens très forts avec le FME, festival des musiques émergentes au Québec. Énormément de projets canadiens, francophones ou anglophones, ont été programmés ces 12 dernières années sur les Rockomotives (Dear Criminals, Karkwa, Clues, Caribou, Julien Sagot, Zach Zoya, Random Recipe…) Avec la venue de Lydia Kepinski, Loud et Rymz, c’était une manière de concrétiser quelque chose.
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> Est-ce qu’il y a un groupe ou un artiste que vous rêveriez de programmer aux Rockomotives ?
Oui bien sûr. De nombreux projets. Aller un rêve : Arcade Fire et les projets solos des membres actuels ou passés, avec Sarah Neufeld, Richard Reed Parry, Owen Pallett… ceci complété par une venue massive des projets du label Montréalais Constellation Records avec Godspeed You! Black Emperor, Esmerine, Colin Stetson, Fly Pan Am
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> 28ème édition cette année, avez-vous des souvenirs marquants du festival ?
Des souvenirs incroyables que je dois garder pour moi, comme beaucoup de collègues, copains etc… En ce qui concerne les concerts : The Notwist (Ger) en 20014 reste mon top.
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> Quel bilan pouvez-vous tirer de 28 éditions ?
De belles avancées et la satisfaction de voir cet événement perdurer auprès de vendômois et autres bien fidèles. 28 ans, le même âge que nos (énormes) cousins de coeur des Vieilles Charrues.
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> Et si vous deviez choisir un mot pour définir la programmation de cette nouvelle édition ?
ÉCLECTISME
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Un grand merci à Richard Gauvin d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! C’est parti pour les 28èmes Rockomotives, rendez-vous à Vendôme !
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www.rockomotives.com/rockomotives
www.facebook.com/Rockomotives-Festival-Figures-Libres-418849448136018
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Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

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