HomeInterviewsRencontre avec Puts Marie ! #pdb15

Rencontre avec Puts Marie ! #pdb15

recoup_1

Pendant Le Printemps de Bourges, nous avons eu la chance d’interviewer le groupe Suisse Puts Marie. L’occasion pour nous de revenir sur son absence, la réalisation de son EP Masoch, mais aussi ses projets et ses particularités.

.

     > Vous avez été absent du devant de la scène pendant un petit moment, vous étiez partis chacun sur des projets solos, est-ce que vous envisagez plus tard de repartir vers vos projets solos ?

Ça dépend. Je pense que si ça marche là, on va rester un petit peu. Il faut prendre la vague quand elle vient. Tout le monde a d’autres projets, mais on essaye de mettre le plus sur ce projet, je ne sais pas, dix mois par année de faire ça puis le reste, chacun fait un peu ses trucs.

.

     > Vous arrivez à tout faire cohabiter ensemble ? Ce n’est pas trop difficile ?

Des fois c’est un peu difficile, il y a des projets qui se croisent. Ça devient un peu embêtant, mais le focus pour l’instant il est sur la musique. Tout le monde essaye un peu de se caler là-dessus.

.

     > Vous avez mis deux ans pour travailler sur votre dernier EP sorti, Masoch, ce qui est un peu plus long, pour faire un EP, est-ce que vous aviez besoin de vous retrouver, de retrouver une alchimie ?

On l’avait fait pendant cette pause, pendant que chacun faisait ses propres trucs. Au milieu, on avait enregistré ça. Et puis, après, il y en avait qui étaient à l’étranger donc le groupe n’était pas vraiment ensemble pour continuer à travailler, à se mettre en route. C’est pour ça que ça a mis du temps. On a laissé trainer un peu les bandes.

.

     > Vous travaillez déjà sur un autre projet, album ou EP, ou pour le moment vous vous consacrez aux concerts ?

Oui, on a enregistré un autre EP, qui est fini et qui va sortir en Suisse en août.

.

     > Il y aura aussi une sortie française prévue après ?

Oui je pense mais on ne sait pas encore quand, mais je crois que ce sera en automne.

.

     > On peut en savoir un peu plus sur cet EP ?

C’est un peu la suite du premier. Il s’appelle Masoch II. C’est de nouveau le même format, avec six titres dessus. Sur le premier quand on avait fait les enregistrements, on avait plus de matériel et dans le processus, il y a des morceaux qui se sont perdus, qu’on a « foutu dehors », qu’on a retravaillé maintenant et qui font la suite.

recoup_2

     > Sur votre dernier EP, il y a beaucoup d’influences diverses. Il y a des titres un peu plus doux, d’autres qui sont très énergiques, plus brutes. Il y a même un peu de rap… Comment avez-vous abordé le travail de réalisation ?

Tout s’est fait de manière assez simple. On n’avait pas énormément de temps, on s’est isolés dans une cabane dans les montagnes en Suisse pendant une semaine et on a créé. Du coup ça a été un processus assez rapide. Puis après on a enregistré, pareil, en une semaine, quelque chose comme ça. Ça s’est fait d’une manière assez naturelle. On n’a pas trop pensé à ce qu’on voulait exactement. C’est pour ça aussi qu’on avait enregistré plus de titres et qu’à la fin ils n’allaient pas trop dans le concept de l’album. Donc on a sorti ce qui faisait moins de sens et on a gardé ce qui faisait plus de sens, ce qui donnait un peu un fil rouge. Puis ça a donné ce disque-là.

.

     > Du coup vous avez gardé le même fonctionnement pour le deuxième ?

Oui pour le deuxième… En fait, on a sorti le premier, Masoch, on a fait une tournée en Suisse, du coup on a du mettre en marche un live. Puis, à ce moment-là, on a retravaillé un peu les titres qui ne sont pas sur le premier disque, on ne les a pas tous gardé mais il y en a quand même quelques-uns. Puis ça s’est adapté.  Après on a joué live ces trucs, ce qui aide aussi à trouver le même feeling. A chaque concert tu trouves un peu des trucs « ah ouais, il y a ça, et ça, ça devrait être comme ça » etc. On commence à tourner un peu, à adapter les choses puis au bout d’un moment ça tient la route.

.

     > En parlant de vos concerts… Vous êtes connus pour vos performances travesties. Il n’y a pas longtemps vous avez dit que vous arrêteriez ça…

Oui, à l’époque on se déguisait souvent. Ce n’était pas forcément que du travestissement mais toujours un peu du déguisement. Puis il y avait quand même ce truc d’être une femme, ces choses-là…

.

     > Dans votre dernier clip Pornstar on retrouve aussi l’idée du travestissement. C’est un univers qui vous intéresse ?

Oui, c’est surement un univers intéressant. Je pense qu’en nous il y a une femme, en vous il y a un homme aussi. Il faut rester ouvert là-dessus. Il y a beaucoup de gens qui sont pas ouverts là-dessus. Ce n’est pas qu’on veut faire une propagande avec ça, mais ça se met à disposition comme ça, puis moi j’aime bien le fait de montrer qu’on puisse être ouvert.

.

     > Mais vous pourriez toujours revenir à cette idée de travestissement sur scène plus tard ?

Oui, c’est un truc d’occasion je trouve. Il y a des moments où ce sont les meilleurs occasions de le faire et puis on le fait. Mais c’est vrai que depuis qu’on a recommencé à jouer, il y a deux ans, on a dit qu’après toutes ces années où on s’est toujours déguisés, ce serait intéressant aussi de ne pas être déguisés, d’être plutôt nous-mêmes un peu, se faire une petite bulle, faire de la musique. C’est un peu autre chose que nos déguisements, ça change. C’est un masque en fait. On a commencé comme ça, mais c’est comme mettre un masque, se cacher derrière un costume, de faire des performances, d’avoir peut-être un peu moins peur… Tu te caches quand même un peu, même si c’est toi. Puis un moment donné, après quinze ans, on se dit que là c’est plutôt nous. C’est aussi intéressant de ne plus toujours se déguiser et d’être un peu plus nous-mêmes.

.

     > Du coup maintenant, sans ce déguisement, à quoi ressemblent vos concerts ?

Moi je n’ai jamais vu les Puts Marie. (rires) C’est dur à dire. Il faut le voir toi-même pour dire à quoi ça ressemble. On n’est pas une référence. Mais je crois qu’il y a une énergie.

.

     > Du 18 au 29 mai, vous êtes en tournée avec le festival Europavox et cinq autres groupes. Est-ce que vous connaissez déjà les autres groupes avec lesquels vous allez tourner ?

Moi je ne suis allé voir qu’un truc, c’est Mountain Bike et ça m’a paru assez intéressant. Sinon je n’ai pas trop regardé.

recoup_3

     > Concernant le clip Pornstar qui possède un côté assez absurde, est-ce que vous avez eu des réactions choquées ?

On a fait une interview à la télévision allemande et comme c’est un night late show, à 10h ou 11h du soir, la journaliste a dit « on peut le montrer mais en journée on ne peut pas montrer ça ». Puis nous on était là, on s’est dits « oui bon, pourquoi pas ». Je veux dire, si tu mets MTV un midi, tu en vois aussi des seins. Là on voit rien, c’est juste tout prêt… Mais je crois que le fait que ce soit un peu plus réaliste, les gens ne sont pas tous beaux, ce n’est pas fait comme le truc qui brille à la télévision… Du coup les gens disent « ça ouais non on ne peut pas ». Tout le business, la mode, c’est un décalage assez énorme je trouve aujourd’hui. Parce qu’il y a tout qui est tellement refait. C’est bizarre. C’est que du sexe qui se vend aujourd’hui donc c’est étonnant que notre clip ne puisse pas être montré quand aujourd’hui il n’y a presque que ça qui se vend. C’était la réaction la plus bizarre là-dessus. Sinon dans notre créneau, dans notre genre de gens, ils aiment bien. Mais en général, ça a bougé quelque chose chez les gens, créé quelque chose. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que c’est très réaliste, avec des gens qui pourraient être n’importe qui, n’importe où. Ça pourrait être tout le monde, c’est très réel. Puis il y a eu une autre réaction qui était super. On a fait une tournée en Allemagne et il y a une fille qui est venue au concert à Hambourg, elle était obèse et très très sympa, elle est venue et elle a dit « ouais, j’ai vu la vidéo et tout puis je me suis dit « mais ils sont comme moi »! ». C’est l’identification qui est très forte. Les gens ils arrivent parce que ça pourrait être eux. C’est quelqu’un qui n’est pas forcément dans ce créneau super réglo, mais elle se sent concernée. Ça a dégagé un truc.

.

     > En parlant de clip, vous avez réfléchis à d’autres vidéos concernant l’EP Masoch ?

On va sortir des clips pour Masoch II. Pour Masoch on a fait deux clips. Il y a un deuxième titre qui est live, qui a été fait un peu comme un outil. Tu peux le montrer aux gens. C’est vraiment jouer en live. Du coup les gens ont une référence pour voir à quoi ça pourrait ressembler en live. Parce qu’aujourd’hui avec les ordinateurs, tu peux tellement tricher sur les productions qu’après le live, ça ne marche pas du tout. Du coup c’est un peu pour ça aussi qu’on l’a fait.

.

Un grand merci au groupe Puts Marie pour sa disponibilité !

www.putsmarie.com
www.facebook.com/putsmariefans

.

Photos © Laure Clarenc

.

Written by

Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

No comments

leave a comment