HomeInterviewsRencontre avec NACH ! #pdb15

Rencontre avec NACH ! #pdb15

recoup_2

Pendant le Printemps de Bourges, nous avons eu la chance de rencontrer NACH lors d’une conférence de presse. Au programme : son ressenti sur le festival, sa tournée, celle avec sa famille, mais aussi son disque, ses collaborations…

.

     > Est-ce que lorsqu’on joue pour un festival, on joue différemment que lorsqu’on joue pour des gens qui ont acheté une place ?

NACH : Moi je ne crois pas, moi j’ai l’impression que jouer et faire un concert, c’est faire un concert et quoiqu’il arrive, où qu’on soit, c’est-à-dire que là je sors d’un showcase Fnac , j’ai fait un concert, je me suis pas dit « bon bah c’est un showcase donc je vais faire ça ». Quand je suis sur une scène et que j’ai mes instruments et mes musiciens à côté de moi et qu’on partage la musique je suis dans une énergie du moment et je ne m’adapte pas à un univers. J’y vais, tout simplement.

.

     > En ce moment tu as deux tournées, ce n’est pas un peu compliqué à gérer ?

NACH : Oui exactement. J’aime bien aussi justement, parce que ce n’est pas la même énergie. NACH ce sont mes morceaux, c’est moi qui suis sur scène, c’est mon disque, donc ce n’est pas la même énergie et c’est très intéressant de faire les deux et c’est une vraie chance de pouvoir à la fois être dans un groupe et être vraiment lead et porter son projet et à la fois être dans un groupe avec des gens et partager aussi l’énergie et monter un spectacle à plusieurs. Ce sont deux expériences très enrichissantes et très intéressantes.

.

     > A 16 ans, est-ce que tu allais à l’école ou tu passais ton temps avec la musique ?

NACH : J’allais à l’école mais je rêvais pas mal et en cours, je me souviens, j’écrivais des textes, des poèmes ou je pensais à des trucs, je regardais un peu par la fenêtre. Après, il y a des choses qui m’intéressaient beaucoup mais je rêvais un peu.

.

     > Et avec les professeurs, les amis, ça se passait bien ?

NACH : Oui, ça va. Ça allait parce que le partage et la connexion avec les gens, les rencontres, m’ont toujours très émue et intéressée.  J’ai toujours aimé ça donc j’ai toujours été ouverte à ça. Mais voilà, j’étais un peu rêveuse et j’aspirais aussi à être un peu dans les nuages je crois, parfois.

.

     > Comment as-tu découvert ta passion pour la musique ?

NACH : J’ai toujours fait de la musique. Depuis que je suis petite la musique fait partie de ma vie, du milieu dans lequel j’ai grandi et j’ai appris à faire de la musique en même temps qu’à marcher, qu’à parler, donc la musique fait partie de moi, vraiment. Après je ne pensais pas forcément en faire mon métier et ça s’est imposé. Ça m’a rattrapée, je me suis rendue-compte que c’était mon moyen d’expression et le médium qui me permettait vraiment de m’exprimer et d’évoluer en tant qu’être humain. Donc je l’ai fait.

.

     > Et l’alternative c’était quoi ?

NACH : La psychologie. J’étais très intéressée par ça, par les êtres humains et le théâtre, les personnages, l’écriture aussi. Mais tout ça se rejoint en fait. Quand j’écris des textes, je parle de moi, c’est la première personne, mais ce qui m’intéresse c’est la communication avec les autres.

.

     > Quel est le sujet qui t’inspire le plus pour écrire une chanson ?

NACH : Il y a plein de sujets. Dans mon disque par exemple, il y a vraiment plusieurs sujets, mais je crois que tout tourne autour de l’amour au final, parce que je me suis rendue compte, en tout cas personnellement dans ma vie, que la chose la plus importante pour moi c’était l’amour : l’amour de l’autre, l’amour en général avec un grand A, l’amour de la vie, l’amour de l’inconnu, l’amour de tout ça… Donc c’est l’amour sous toutes ses formes, la déclinaison de ce sentiment mais sous plein de formes différentes. C’est assez large finalement, même si ce n’est qu’un sujet.

.

> Je trouve que l’album est très moderne. C’est de la chanson moderne dans le sens où la voix est vraiment mise en avant mais que la rythmique est hyper importante. Est-ce que tu as travaillé, composé des chansons à la base, à partir de la rythmique uniquement ?

NACH : C’est très important pour moi. Je suis au piano, j’ai préparé mon album aussi pas mal dans mon home-studio avec mon ordinateur et je compose le morceau au piano, je trouve la ligne de voix, la mélodie et j’appose le rythme tout de suite. Le rythme c’est la pulsation du morceau, c’est la pulsation du cœur. Pour moi, le rythme c’est le squelette du morceau. Donc c’est très important et puis j’adore jouer de la basse, de la batterie, j’adore faire programmer des rythmes. C’est un truc qui me parle vraiment et qui m’anime beaucoup. Et quand je joue du piano, c’est très rythmique. Je n’ai pas fait d’études classique au piano donc c’est assez instinctif et c’est assez percussif la manière dont je joue du piano. Je crois que je rêverais d’être une batteuse.

.

     > Donc tu as toujours été dans la musique, mais quand a eu lieu ton premier vrai concert ?

NACH : Mon premier vrai concert avec mes chansons, j’avais 18 ans. Donc c’était il y a dix ans maintenant.  Et je m’en souviendrai toute ma vie de ce concert. C’était dans une cave à Paris et j’ai commencé à chanter mes premiers morceaux… c’était très bizarre. C’était à la fois traumatisant parce que ça fait super peur et à la fois, c’est là où ça m’a libéré et je me suis dit qu’il se passait quelque chose de fou. Il se passe un truc qui me fait plus de bien que tout ce que j’ai vécu dans ma vie, donc ça a servi à quelque chose.

.

     > Ça va super vite pour toi, je t’ai rencontré cet été dans le cadre du festival Fnac Live, le projet c’était cet album qui est sorti le 6 avril. Et maintenant je vois qu’il y a la tournée familiale, avec trente dates, dont huit à l’Olympia…

NACH : Ça va vite mais en même temps ça fait longtemps, ça fait dix ans que je fais de la musique et après j’ai fait plein d’expériences : j’ai fait du chant lyrique, j’ai fait du jazz, j’ai accompagné des gens, j’ai fait un peu de théâtre… mais ça fait longtemps que je fais de la musique et longtemps que j’écris et que je chante mes morceaux, donc ça va vite mais en même temps c’est plutôt modéré comme rythme. Là effectivement c’est un peu tout en même temps, la sortie du disque, la tournée NACH, la tournée avec la famille… mais voilà c’est un peu comme la vie. Il se passe plein de trucs et puis après on va écrire, on va chanter dans son coin et puis on revient. La vie d’artiste c’est ça aussi. C’est des périodes très intenses sur le terrain d’action totale et d’énergie, puis des périodes où on se cache, on est dans la cave, on fait des trucs… C’est la vie d’artiste.

recoup_1

     > Ça a l’air d’être un super bonheur cette tournée familiale, j’ai vu que tu avais posté un petit extrait de la répétition. Tu as envie de le partager, de le faire vivre…

NACH : Oui oui, bien sûr. C’est exceptionnel vraiment ce qu’on vit et ce qu’on va faire. Je crois que c’est vraiment bien. En tout cas on en est très contents. C’est une chance incroyable dont on se rend compte, de pouvoir échanger ça avec sa famille. C’est un truc unique. La musique c’est un langage. On se dit beaucoup de choses quand on fait de la musique et on est des gens assez pudiques en fait et timides, un peu réservés aussi, sensibles. Et le fait de faire de la musique, on échange beaucoup de choses en ce moment, en jouant ensemble et c’est très très fort.

.

     > Est-ce qu’il en sort une couleur musicale qui serait une espèce de mélange de tous vos styles ?

NACH : Je pense que ce qui est génial avec ça c’est qu’on est un groupe. Il se passe un truc qui fait que ça marche. Quand on joue ensemble, ça marche et en même temps toutes les personnalités sont différentes et tout le monde existe. Ça révèle vraiment la personnalité de chacun. C’est ça qui se passe en fait. C’est très homogène et ça fait une boule d’énergie et ça marche. Et en même temps, c’est quatre personnes très très différentes.

.

     > Il y a des choses insoupçonnées qui en sont sorti ?

NACH : Oui. Il y a des choses insoupçonnées oui, et puis surtout on a voulu aussi un peu jouer avec ça, c’est-à-dire ne pas faire des choses attendues. On a voulu s’essayer à des choses qui ne sont pas notre univers justement. Prendre des morceaux, interpréter des morceaux des autres et aller un peu loin là dedans. Il y a plein de matières entre la musique de Matthieu, de Louis, Joseph et la mienne. Donc on s’est amusés avec ça et on en a créé un truc tous les quatre.

.

     > Pendant la genèse de l’album, tu as beaucoup associé les fans sur les réseaux sociaux, en diffusant pas mal de contenus sur l’avancement du projet. Depuis que le projet est sorti il y a des choses qui t’ont spécialement touchée, des retours de leur part ?

NACH : Oui, c’est fou. Tous les jours, je reçois des messages, vraiment, tous les jours en ce moment. Je reçois un ou plusieurs messages de gens qui écoutent mon disque et qui me disent « ça fait du bien, je l’écoute en boucle, merci, tes chansons me font du bien ». Pour moi c’est la chose la plus touchante et ça me fait du bien aussi. C’est un métier où on travaille beaucoup et c’est parfois un peu dur de se confronter à la violence du jugement des gens. Et tous ces gens là qui te rattrapent, ça aère tout ça et ça porte, donc sans ces gens là on ne pourrait pas faire ça.

.

     > Tu aimes aussi beaucoup l’écriture, est-ce que tu as déjà pensé écrire pour quelqu’un ou tu préfères, pour l’instant, écrire pour toi ?

NACH : Mes éditeurs Warner Chappell, organisent des séminaires avec pas mal d’auteurs-compositeurs et on écrit ensemble pour des gens, donc en tout cas, je l’ai déjà fait. Après, il y a des morceaux qui ne voient pas le jour ou d’autres qui voient le jour. Mais je l’ai déjà fait et j’adore faire ça. Ça met dans une autre énergie d’écrire pour quelqu’un d’autre je trouve. C’est intéressant aussi de se dire « bon allez, on va essayer de… ». C’est comme un couturier qui fait une robe sur-mesure pour quelqu’un, moi je ne la porterai pas parce qu’elle ne m’irait peut-être pas mais en tout cas, pour cette personne, je la vois bien et je trouve que c’est un exercice intéressant et en plus ça te fait évoluer. Par exemple, j’ai quand même eu la chance de rencontrer Orelsan lors du premier séminaire, on a écrit un morceau ensemble, qui est sur mon album, qui s’appelle Ce Qu’ils Deviennent et écrire avec ce garçon alors que j’écris normalement toute seule, ça m’a appris plein de trucs, parce qu’il m’a donné des clés, des trucs, on a échangé ensemble et c’était super intéressant.

.

     > Pour ce qui est des collaborations, l’album se termine par un remix qui est fait par Polo & Pan, qui commencent à se faire connaitre un peu. Pour le coup l’aspect rythmique de la musique est assez facile à remixer. C’était une expérience assez marrante de se faire remixer ?

NACH : Ben oui, moi j’adore ! Moi je trouve ça génial de donner son morceau et de dire « bon allez, qu’est-ce qui va se passer ? ». Il passe au shaker, ils vont prendre des trucs, enlever des trucs… Ils vont se faire leur dessin du morceau. Je trouve ça super bien et puis j’aime beaucoup ce qu’ils font. Ils ont vraiment une personnalité sonore. J’aime bien la couleur. J’adorerais qu’il y ait d’autres personnes qui prennent un de mes morceaux et qui le triturent dans tous les sens et qui fassent un truc. Je trouve ça génial et assez émouvant d’ailleurs, de dire qu’ils ont été inspirés par un de mes morceaux pour faire quelque chose d’autre.

.

     > Du coup l’intervention des autres c’est uniquement quand le morceau est terminé ?

NACH : Non, parce que je suis ouverte à toutes les collaborations. Peut-être que sur mon prochain disque je demanderai à quelqu’un de venir co-composer un truc. Je ne me ferme à rien.

.

     > Tu es passée du disque au live, tu as fait appel à des musiciens, comment ça s’est passé ? Tu es une directrice musicale ?

NACH : C’est vrai que je sais ce que je veux entendre et j’ai une vision assez claire de ça et donc j’ai adapté mon disque en live, mais en même temps je travaille avec des musiciens, ça enrichit, ça apporte. Moi je veux partager la musique, je ne veux pas la garder pour moi donc je la partage ma musique et je leur dis « voilà ce que je ressens, voilà ce que je sens ». Et après ça communique, c’est-à-dire que moi je vais t’apporter ça, tiens si on faisait ça… Ça communique, ça évolue. C’est vrai que je n’arrive pas en disant « je ne sais pas trop quoi faire, on va essayer de faire un truc ». Je dis « bon bah voilà, je pense qu’on pourrait faire ça » et puis après on le fait ensemble.

recoup_3

     > Je t’ai découverte en première partie de Thomas Dutronc, tu aimerais collaborer davantage avec lui ?

NACH : Comme je l’ai dis tout à l’heure, je suis ouverte à toute proposition. Il y a plein d’artistes avec qui j’aimerais travailler. Plus les artistes sont différents aussi, plus ils peuvent faire des choses assez surprenantes et intéressantes. J’aimerais bien faire un duo avec Winston McAnuff, ça fait longtemps. C’est vraiment une idée qui me trotte dans la tête. Et puis j’ai fait aussi des trucs avec d’autres gens. Donc oui pourquoi pas un jour.

.

     > Est-ce que c’est ta première fois au Printemps de Bourges ?

NACH : J’ai déjà accompagné mon frère ici au clavier mais pour NACH c’est la première fois oui.

.

     > Et qu’est-ce que ça représente pour toi le Printemps de Bourges ?

NACH : C’est un festival de musique, c’est génial. J’ai croisé des amis musiciens, je croise des gens que j’aime beaucoup. Les festivals c’est une énergie très particulière que j’adore parce que justement il y a beaucoup de musique, les énergies circulent et s’échangent. Les gens sont là pour faire un beau festival et c’est ça qui est important je crois, que les gens soient ensemble dans ces moments-là et quand c’est comme ça, le festival est réussi. Donc j’aime bien.

.

Merci à NACH d’avoir répondu à nos questions !

www.nach.fr
www.facebook.com/nachofficiel

Photos © Laure Clarenc

Post Tags
Written by

Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

No comments

leave a comment