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Rencontre avec Husbands ! #pdb15

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Composé de Mathieu Hocine (Kid Francescoli), Mathieu Poulain (Oh!Tiger Mountain) et Simon Henner (Nasser), le récent trio Husbands nous a accordé un peu de son temps lors du Printemps de Bourges pour une petite entrevue.

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     > Vous venez tous les trois de projets différents. Comment vous êtes-vous retrouvés au sein de Husbands ?

Simon Henner : On travaillait tous les trois dans un studio qu’on a à Marseille. A l’époque, on bossait sur l’album de Kid Francescoli, Tiger préparait son album et on venait de finir l’album de Nasser. Donc on avait beaucoup de choses à faire ensemble. Du coup le soir c’était un peu quartier-libre à boire des verres, à faire plein de choses… Puis finalement, vu qu’il y avait tous les instruments qui nous entouraient, on s’est quand même retrouvés à faire de la musique, et de ça sont sorties pas mal de choses qui nous ont paru intéressantes à développer. On a décidé de ne pas jeter à la poubelle ce qu’on avait fait le soir ou la nuit et d’en faire de vrais morceaux. C’est comme ça qu’est né Husbands.

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     > Chacun a dû emmener ses influences et expériences diverses. Du coup, comment s’est passé le travail de composition ?

Mathieu Hocine : C’est un peu tout aussi bordélique que l’album je pense ! (rires) Sauf le début des compositions qui part toujours des boucles de Simon, après on n’a vraiment pas de rôles clairement établis parce qu’il nous est tous arrivé de faire sur cet album des choses qu’on ne fait normalement pas dans nos projets respectifs. J’ai joué de la guitare électrique par exemple, alors que je ne l’ai jamais fait avant. Mathieu a joué des thèmes, Simon faisait des lignes de basse… Et puis Simon s’est mis à chanter alors qu’il ne chantait pas sur les albums de Nasser. Donc c’est un peu un mélange de tout ça, sans règle précise, parce qu’on s’est dit qu’il ne fallait surtout pas qu’on essaye de se trouver une façon de faire qui soit toujours la même sinon on allait rapidement s’ennuyer.

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     > C’est un peu une sorte de « récréation », de pause dans vos projets ?

Mathieu Hocine : Oui, et en plus tu as toujours ce truc en studio « Ah oui moi aussi je veux faire ça ! », « Mais moi aussi ! ». C’est pour ça que ça a ce côté récréatif, presque enfantin.

Mathieu Poulain : Oui enfin, on a quand même fini avec beaucoup de travail avec cet enregistrement !

Mathieu Hocine : Bon alors c’était une récréation 8h-12h, 14h-17h ! (rires) Non plus sérieusement, comme le disait Mathieu ça nous demande aussi beaucoup de travail et d’énergie, que ce soit dans nos projets respectifs ou Husbands. La seule différence, c’est qu’on prend beaucoup de plaisir à le faire. C’est un travail qu’on adore et je pense que pour rien au monde on voudrait le changer. Donc il y a ce côté « rêve éveillé » qui fait qu’on a l’impression qu’on prend du plaisir, et on en prend beaucoup, mais ce n’est pas non plus les vacances.

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     > Dans les médias, les journalistes vous comparent souvent à Hot Chip. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Simon Henner : Ça nous fait plaisir parce que c’est un groupe qu’on apprécie tous les trois. On le retrouve d’ailleurs dans nos DJ sets. On a beaucoup joué ensemble à faire les pitres derrière nos platines dans des bars et on a toujours balancé un Hot Chip. Ce n’est pas une comparaison qui nous agace parce que c’est quand même un bon groupe. Et puis je pense que c’est aussi un groupe de copains qui s’amusent, ce qui est aussi notre cas. Donc on comprend que pas mal de journalistes nous comparent à Hot Chip. Enfin nous comparent…On ne peut pas non plus se comparer à Hot Chip

Mathieu Poulain : Par exemple : jamais de t-shirts fluo dans ce groupe. (rires)

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     > Ne jamais dire jamais…

Mathieu Poulain : Oui, parce que c’est vrai que si on nous le demande en vrai, on va être obligés de le faire ! (rires)

Mathieu Hocine : Et après on dira « Tu te souviens de l’interview où on nous avait dit de ne jamais dire jamais ? ».

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     > Sinon si j’ai bien compris, vous avez rencontré Laurent Garnier qui a fondé le label pour vous, c’est bien ça ?

Mathieu Poulain : On ne l’avait pas rencontré avant le festival Yeah!, mais discographiquement on le connaissait.

Mathieu Hocine : Oui, il a fondé un label qui s’appelle Sounds Like Yeah! qui découle du festival Yeah! que trois personnes organisent chaque année. Il s’est avéré qu’on a été le premier groupe avec Mathieu de Oh!Tiger Mountain à être programmé. De là ils nous ont suivis parce qu’ils voulaient produire des artistes, sortir des disques en tant que label. Et comme on était assez proches et qu’ils ont aimé les premiers titres de Husbands, ça s’est fait assez vite.

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     > Du coup vous devez quand même avoir assez de libertés au sein du label ?

Mathieu Poulain : Une liberté totale.

Mathieu Hocine : Oui, ils sont super cools. Ce qui est bien c’est qu’il y a un peu la même histoire entre eux et nous parce que ce sont trois potes qui viennent d’horizons différents et qui veulent faire un truc un peu nouveau. Donc ils le font avec assez de fraicheur et en essayant de ne pas trop se prendre la tête. C’est à peu prés ce que l’on a fait.

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     > Ce label vous permet sûrement d’accéder à de nouvelles choses aussi ?

Mathieu Hocine : C’est sûr que c’est toujours bien d’avoir un bon tourneur, un bon label et un bon attaché de presse ! Et toi la première tu en parles, Laurent Garnier c’est quelqu’un qui fait réagir les gens, donc forcément ça fait plus de répercussion sur les sorties.

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     > Là vous êtes programmés pour pas mal de festivals (festival de Dour en Belgique, festival Paléo en Suisse…). Ce sont de beaux festivals. Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir réussi à en arriver là ?

Mathieu Poulain : On prend la grosse tête et nos amis nous détestent ! (rires) Non, simplement c’est le plaisir d’être dans une affaire qui roule, ce qui est très nouveau pour moi ! (rires)

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     > En mars vous avez fait un concert à la Maroquinerie qui était complet. Comment ça s’est passé ?

Mathieu Hocine : C’était super, il y a eu un très bon accueil. Il y avait beaucoup de pression parce qu’on n’a pas fait beaucoup de concerts avec Husbands, c’était notre quatrième ou cinquième seulement. Mais après, même quand tu n’es pas super au point, si les gens te renvoient toutes ces bonnes vibrations, c’est cool.

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     > Après le concert, vous avez pris le temps de discuter un peu avec le public ?

Mathieu Hocine : C’est mon moment préféré.

Mathieu Poulain : Oui, et puis ça serait bête de ne pas en profiter. Ça fait partie du plaisir du boulot. En plus les gens viennent avec des aprioris 100% positifs pour nous dirent des choses gentilles ou juste échanger quelques mots.

Mathieu Hocine : Puis c’est important quand tu passes beaucoup de temps en studio pour répéter, avec toute la pression que tu te mets pour les concerts. Alors quand tu relâches et que tu reçois des compliments, c’est top.

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     > L’ambiance du festival du Printemps de Bourges aujourd’hui va sûrement changer de l’ambiance en salle du concert à la Maroquinerie ?

Mathieu Hocine : C’est un peu comme la différence entre le studio et le live.

Mathieu Poulain : Ça dépend de quel jour tu joues en festival. Par exemple quand tu joues le deuxième jour, ça fait déjà deux jours qu’ils sont dans un bain de musique donc ce n’est pas là où tu as le moins de réactions. Nous, il y a seulement les mauvais concerts que l’on n’aime pas, sauf que c’est quelque chose que tu ne sais qu’après. On n’anticipe jamais négativement les choses.

Mathieu Hocine : En plus tu ne peux pas adapter ta façon de jouer en te disant « Alors là il va falloir conquérir les gens parce qu’ils ne viennent pas exactement pour nous » ou « Là on peut être tranquilles parce que les gens ont acheté leur place pour nous voir ».

Mathieu Poulain : Dans l’esprit, on fait toujours la même chose. Si jamais il se passe un truc de fou, c’est vraiment sur le moment que ça va arriver. Donc que ce soit un petit club ou un truc énorme, on y va toujours de la même façon.

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     > Mais l’ambiance dans un concert parisien doit quand même différer de celle d’un public du sud ?

Mathieu Hocine : C’est sûr que c’est toujours particulier de jouer à la maison, à Marseille. Mais ce n’est pas vraiment par rapport à la scène, c’est juste que c’est devant nos amis, notre famille.

Simon Henner : Il y a une moitié de salle qui te voit évoluer depuis le début.

Mathieu Poulain : Ils sont plus dans l’analyse de ce qui est en train de se passer. Alors que quand tu vas dans un endroit où tu ne connais personne dans la salle, tu es juste un groupe.

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     > Est-ce que les gens qui suivent Husbands, ce sont déjà des gens qui vous suivaient sur vos projets respectifs ?

Simon Henner : J’ai l’impression qu’on a quand même de nouvelles personnes. Beaucoup, oui. Même parmi nos trois projets respectifs c’est celui qui marche le mieux à l’étranger. Il y a beaucoup de gens des pays de l’Est qui apprécient Husbands. Aux Etats Unis aussi, ce qui ne nous arrivait pas beaucoup avant, on est passés dans quelques belles radios là-bas.

Mathieu Poulain : On ne perd pas de gens en tout cas. Il n’y a pas de personnes qui aimaient le projet de l’un ou de l’autre, qui se sont retrouvées face à Husbands et ont trouvé ça vraiment pourri.

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     > Vous êtes passés dans des radios aux Etats-Unis mais vous avez déjà joué là-bas ?

Mathieu Poulain : Non pas encore, quand même pas !

Simon Henner : Mais on aimerait bien, notre tourneur va y travailler.

Mathieu Hocine : D’ailleurs je pense que c’est pour ça qu’il vient de quitter la pièce ! (rires)

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     > Et il y a d’autres pays, à part les Etats-Unis, où vous rêveriez d’aller jouer ?

Mathieu Hocine : L’Asie j’aimerai bien, le Japon surtout.

Simon Henner : Oui le Japon. En plus c’est vrai qu’il n’y a aucun de nous trois qui y ait déjà joué… Après l’Amérique du Sud c’est toujours bien…Partout en fait !

Mathieu Poulain : Moi j’aimerais bien jouer en Angleterre !

Mathieu Hocine : L’Angleterre c’est bien mais c’est dur !

Mathieu Poulain : Oui c’est vrai qu’ils ont déjà tout ce qu’il faut…

Mathieu Hocine : Après dans les concerts à l’étranger il y a aussi le voyage qui compte. Je sais que j’avais eu la chance d’accompagner Nasser en Amérique du Sud et, au-delà du plaisir de jouer à l’étranger, il y avait aussi l’intérêt pour la découverte du pays et d’une nouvelle culture. C’est pour ça que je te parlais du Japon parce que j’y suis déjà allé une fois et j’aimerais beaucoup y retourner car c’est un pays qui m’avait impressionné.

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     > Vous avez le temps de visiter et découvrir un peu les endroits dans lesquels vous jouez ?

Simon Henner : On s’arrange toujours pour rester un jour ou deux de plus.

Mathieu Hocine : A l’étranger on s’est quand même fait plaisir les fois où on y est allés. En France non car on y arrive quasiment la journée, on joue le soir et on repart le matin.

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     > Sur les réseaux sociaux, beaucoup de vos fans sont déçus de ne pas vous voir passer dans certaines villes de France. Vous avez de nouvelles dates de programmées dans l’Hexagone ?

Mathieu Poulain : Là c’est vraiment le tout début. Mais en automne on va refaire un bon gros tour je pense ! On me dit dans l’oreillette que 60 dates sont déjà bouclées ! (rires)

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     > Effectivement, vous en êtes qu’au début. Votre premier album vient tout juste de paraître. Pouvez-vous nous en parler ?

Mathieu Poulain : Si j’étais vous je l’achèterais tout simplement ! Il est suffisamment long, suffisamment varié pour que tout le monde puisse l’apprécier. Je pense que c’est ma plus grande fierté.

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     > Vous réfléchissez déjà à une suite où vous préférez vous consacrer pleinement aux concerts ?

Simon Henner : On essaye de ne pas trop en faire. Je pense qu’on a fait notre premier album très vite contrairement à tous nos autres projets. On a tout fait en cinq mois. Et là on sent que dès qu’on se met un peu en studio on fait vite de nouvelles choses et quand on appelle notre entourage professionnel, il nous calme un peu en nous disant que ça ne sert à rien d’essayer de sortir des inédits maintenant alors que l’album est sorti il y a trois semaines. Je pense qu’ils ont raison. Donc pour le moment, on essaye de bien travailler le live. Il faut d’abord faire vivre notre album pour qu’il dure quelque temps. Mais bon, on est encore actifs en studio. On ne va pas en parler maintenant, mais il y a plein de choses de prévues.

Mathieu Hocine : On est quand même très axés sur le live en ce moment parce que ce sont les premiers concerts. On n’a pas fait un concert égal au précédent depuis qu’on a commencé, parce qu’à chaque fin de concert on fait la liste des choses à revoir au niveau du matériel, de la structure des morceaux… On essaye de faire progresser le live. Du coup, le premier truc qui nous vient à l’esprit quand on arrive en studio pour l’instant, c’est de retoucher tout ça.

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     > Vous les retravaillez beaucoup pour le live vos morceaux ?

Mathieu Poulain : Oui, beaucoup ! C’est justement ça qui prend du temps en ce moment. Certains doivent être extrêmement fidèles et c’est très important, mais d’autres au contraire nous permettent justement d’ouvrir les portes et de faire un peu ce que l’on veut.

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     > Est-ce que vous travaillez aussi des sessions acoustiques ?

Simon Henner : On en a fait beaucoup pendant la promotion de l’album, on était un peu obligés. Mais ce n’est pas ce que l’on préfère, c’est toujours un exercice un peu bizarre.

Mathieu Poulain : On peut tout faire, mais ce n’est pas aussi adapté à notre style de musique. C’est mieux quand il y a du rythme dans Husbands.

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Merci à Husbands d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.

www.wearehusbands.com
www.facebook.com/wearehusbands
 

Photo © Laure Clarenc

 

 
 
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Etudiante, je suis une passionnée d'art, et plus particulièrement de musique et de cinéma. Attirée par le milieu du journalisme et de la communication, j'aime partager mes petites découvertes artistiques avec les autres.

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