Pendant le Printemps de Bourges, nous avons eu l’occasion de rencontrer le groupe Colours in The Street. Au programme de la discussion : concerts, premier album, clips, univers visuel, collaborations…
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> C’est la troisième fois que vous venez au Printemps de Bourges, vous commencez à être un peu des habitués…
Tout à fait, c’est un peu la maison. Non non, c’est la troisième. Première fois en 2009, avec Alexis et un ancien line-up et après en 2012 on l’a fait, Noé et Lucien nous ont rejoints et puis cette année.
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> Du coup, vous abordez le concert comment ? De manière pas trop stressés ?
On est contents. On l’aborde plutôt sereinement. Je suis un peu stressé moi perso. Le Printemps de Bourges c’est toujours un peu stressant. Mais on est pressés.
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> Il va ressembler à quoi votre concert de ce soir ?
C’est beaucoup plus rock que sur le CD. Il y a un côté un peu plus sale, ça dégueule un petit peu. C’est un peu plus intense, un peu moins lisse que sur l’album.
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> Et vous avez d’autres dates de prévues ?
Pour l’instant on est encore dans une démarche de promo. On fait quelques dates au cas par cas. On va avoir une date en mai à La Rochelle, donc pas loin de chez nous aussi. Puis après on réserve le gros de la tournée plus sur l’automne prochain. Là on fait vraiment plus de la promo sur l’album, avec de jolies dates comme celle du Printemps de Bourges.
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> Vous êtes pressés de commencer une bonne tournée ?
Grave ! On est impatients.
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> Et niveau concerts en salle, concerts en festival, vous abordez les choses différemment ?
Ce n’est pas la même chose de toute façon. C’est différent. Après, nous on prépare de la même façon. On fait le même concert dans un festival que dans une salle, une SMAC (Salle de Musiques Actuelles) en général. Après on sait que le rendu est toujours différent. C’est toujours plus gros, plus ouvert, plus massif. Du fait que ce soit enfermé ou non, la musique prend plus ou moins l’espace et c’est vrai qu’il y a des musiques qui demandent à respirer plus que d’autres. En salle tu as la proximité. Nous, pour la musique qu’on fait, on trouve que ça sonne peut-être mieux sur des trucs hyper ouverts. Maintenant on adore le côté hyper proche, intime, d’une salle.
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> Puis vous savez que dans les salles, c’est votre public, qui vient pour vous…
C’est ça. C’est encore autre chose aussi. Mais dans les deux cas c’est fun, quand t’es bien accueilli et quand t’es accueilli en mode où les gens observent plus qu’ils n’agissent. Du coup c’est toujours cool aussi.
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> Vous êtes là pour défendre votre premier album, qui est sorti tout récemment. Vous êtes satisfaits des premiers retours ?
Carrément ! A fond oui. Pour le moment, ça a plutôt bien marché pour un premier album. On a eu que des bons retours. Il y a eu beaucoup de ventes. Et puis sur les concerts l’album plait aussi, donc c’est le principal pour nous.
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> Vous êtiez assez sereins avec sa sortie ?
C’était l’horreur. C’est le premier donc on a aucune expérience par rapport à ça et puis ça faisait deux ans qu’on n’avait rien sorti. On a passé un an à composer et un an dans l’ombre donc en fait on avait aucune idée de comment ça allait se passer. Aucune idée des retombées. C’était l’horreur. On ne pouvait plus se supporter au bout d’un moment. C’était compliqué. Au final, ça nous a vraiment libéré, une fois que tout était sorti. Mais il y a toujours une peur de sortir ça, parce que forcément, tu y tiens à cet album. C’est ton bébé. Tu te poses des questions, tu te dis « ah mais est-ce que ça va plaire ou pas ? ». Parce-que nous ça nous plait, mais faut 50% que ça nous plaise et que ça plaise au public aussi. Mais du coup on a bien flippé mais on est plutôt contents du résultat. Franchement, c’est cool.
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> Vous avez sorti un clip pour le titre A Thousand Candles, puis le 20 avril vous avez sorti un nouveau single, où il n’y a qu’une lyric video de disponible. Est-ce que vous envisagez de réaliser un autre clip ?
Carrément, c’est prévu. On est en plein dedans.
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> Vous travaillez avec un autre réalisateur ?
Un autre réalisateur oui. Ce sera un clip où on nous verra plus dedans, parce que l’autre on nous aperçoit sur une seconde. Mais là ce sera vraiment un clip filmé sur nous. On est en train de bosser sur l’univers, tout ce qu’on va développer autour de tout ça.
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> Et vous savez pour quand il est prévu ?
Tout dépend comment on avance. Mais le plus vite possible. Il ne faut pas trop traîner non plus et on essayera au moins avant l’été, ce serait cool.
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> Vous gérez pas mal la réalisation des clips, ou vous laissez un réalisateur tout prendre en charge ?
– Ça dépend. En général on est très impliqués. Disons qu’on participe beaucoup au travail, dans les idées de base, comment ça va se dérouler et dans quel cadre. Par contre après, au niveau de la réalisation, on n’est pas réalisateur, on ne s’y connait pas du tout, donc c’est vrai qu’ on ne participe pas du tout au travail pur de réalisation par contre dans le clip en amont, l’histoire, le scénario, tout le travail qui est fait avant, là par contre… Mais on est comme ça pour tout. Même pour la pochette d’album, le graphiste s’arrachait les cheveux parce qu’on aime bien avoir un œil sur tout ce qui gravite autour du groupe, même ce qui nous concerne pas forcément. C’est un peu notre petit bijou cet album, du coup on n’a pas envie de tout faire, mais on a envie d’être un peu partout pour être fiers jusqu’au bout et donc jusqu’au clip.
> Au niveau de la pochette de l’album, qui est le graphiste ?
C’est Quentin Hourdebaigt. C’était une relation du label en fait. Et ça l’a fait. On a mis du temps à la faire la pochette parce que justement il y avait plein d’exigences différentes. On pouvait avoir des idées, lui n’était pas forcément d’accord puis après, à un moment, on s’est calés sur quelque chose qui plaisait à tous et on a travaillé autour de ça.
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> Et tous les quatre vous arrivez à vous mettre d’accord ?
Non. C’est compliqué, mais après de manière générale on y arrive bien. On y arrive au final. C’est compliqué mais on aime bien que tout le monde soit d’accord. On ne peut pas faire quelque chose sans que tout le monde soit d’accord. En fait je pense qu’on a tous notre personnalité, on a tous notre caractère mais en même temps, je trouve qu’on a tous envie d’aller dans la même direction. Même si parfois il y a des conflits, parfois on n’a pas du tout envie de faire la même chose, au final on veut quand même aller dans la même direction. Après une bonne discussion, ça se règle souvent très vite. On a tous des idées différentes mais à la fin on est tous contents du résultat. Du moins, on arrive à être tous contents. En fait ce n’est pas très compliqué de travailler ensemble. Je trouve quand même, que de manière générale, on veut tous la même chose. Ça va quand même assez vite. Par rapport au nombre de décisions qu’on a à prendre, c’est quand même rare qu’il y ait des conflits.
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> Sur l’EP Paper Child vous aviez un univers graphique très travaillé, c’était hyper coloré… C’est important pour vous tout ce travail visuel autour de votre image ?
Ça fait partie du jeu. Dans la musique c’est hyper important d’avoir une image autour du groupe. Ça conditionne à fond. C’est pareil pour tout, pour la nourriture… Il y a un univers visuel aussi que les gens associent à ta musique et quelque part, un clip peut complétement changer la vision que tu auras d’un morceau et donc que ce soit au niveau de la pochette de l’album, au niveau des clips, au niveau de l’image qu’on essaye de donner en général, oui on bosse vachement là-dessus.
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> Sur scène vous essayez aussi de mettre en place un côté visuel ?
On y travaille. Pour l’instant on est sur une démarche assez classique. C’est sobre au backdrop, et on a notre belle fleur de notre pochette d’album qui est en gros, en fond, bien centré derrière le batteur. On est sur cette formation là pour l’instant. Après, par contre, on y pense, pourquoi pas. Petit à petit on travaille sur le truc. On avance au fur et à mesure. C’est hyper important tout le côté visuel, artistique, du groupe, au-delà de la musique. C’est en tout cas autant important que la musique. C’est le nerf de la guerre.
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> En parlant de Paper Child, c’est un peu le titre qui vous a lancé… Il est sorti une première fois intégré à un EP trois titres, ensuite dans une réédition format EP sept titres, puis vous avez de nouveau ré-intégré le morceau à l’album Royaume. Pourquoi ce choix ?
C’est la dernière fois, je te rassure. La première fois, c’était la vraie sortie officielle, la deuxième fois c’était parce qu’on avait gagné le tremplin Ricard SA Live Music et on avait signé, via la récompense du tremplin, avec le label Believe Recording. Et du coup, eux avaient pour projet de ressortir l’EP avec un titre bonus et puis des remix et donc il fallait ressortir la même chose, avec un peu plus. C’était un peu une sorte de collector. Et sur l’album, on s’est dit « c’est un peu le seul morceau que les gens connaissent de nous » et que ça pouvait être intéressant d’avoir un repère pour eux dans l’album et puis on avait envie de le mettre dans un album. Ça aurait été bête qu’il soit juste dans l’EP. C’est assez significatif, on aime beaucoup ce morceau. Il faisait partie de nous. Mais en tout cas on ne va pas le remettre sur le deuxième album.
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> Ce titre a été remixé par Jabberwocky, comment s’est passée la collaboration, c’est le groupe qui a voulu remixé le titre ?
On connait bien les Jabberwocky, parce qu’on vit tous à Poitiers et les Jabberwocky sont de Poitiers. Et puis ils ont un peu commencé en même temps que nous et du coup on s’est dit « pourquoi pas faire une collaboration ». On leur a demandé et ils ont dit « ok ». Et voilà, ça s’est fait comme ça. Puis le remix a bien marché et eux ça a bien marché aussi. Du coup c’est cool. Mais je pense qu’il y aura peut-être moyen de refaire une collaboration par la suite, parce qu’on se connait bien et que ça le fait « grave ».
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> Vous aimeriez être remixés par d’autres groupes ou artistes ? Il y a des noms qui vous viennent à l’esprit ?
Pas forcément des noms, mais on est ouverts à tout et l’idée nous plait bien de faire d’autres collaborations, pourquoi pas. Après des noms en particulier, je ne pense pas qu’on en ait. En tout cas au niveau des remixes, on n’a pas de désirs précis, sinon un gros remix des Shoes, par exemple.
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> Et hors remix, il y aurait des collaborations qui vous tenteraient ?
– Plein. En choisir une c’est très compliqué. Si on prend très gros on va prendre toutes nos influences : Coldplay, Phoenix… Et puis après, je ne sais pas. Ibrahim Maalouf, ce serait sympa, un petit coup de trompette sur Paper Child. Mais c’est dur de se fixer sur un artiste. On écoute tellement de musique, donc c’est compliqué. Mais oui ce serait cool.
> Et le mot de la fin ?
L’album. C’est vraiment le plus important pour nous, c’est pour ça qu’on est là. En ce moment c’est vraiment défendre notre album sur scène, défendre notre album par la promo, le mieux possible. Là on attend pour le clip. La prochaine grosse étape c’est le clip de ce single qui, on l’espère, prendra la place de Paper Child.
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> Et du coup où allez-vous tourner le clip ?
On ne sait pas encore. On est vraiment en train d’en parler en ce moment. On veut vraiment prendre notre temps. On ne veut pas faire un truc moyen, ou un truc juste cool, on veut faire un truc énorme. Avec Paper Child, les gens nous assimilent un peu au groupe de tremplin, le jeune talent qu’on était avant, maintenant on a beaucoup grandi et avec ce premier album on a vraiment envie de passer, de couper cette image-là et du coup avec ce single là, qui s’appelle The Gods Of Wonder, on a vraiment envie de montrer qu’on a passé un cap.
Un grand merci au groupe d’avoir répondu à nos questions !
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Photos © Laure Clarenc