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Rencontre avec Balthazar ! #pdb15

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Le Printemps de Bourges a été l’occasion pour nous de rencontrer un des membres du groupe belge Balthazar, Jinte Deprez. Un échange qui a permis de revenir sur l’ensemble de la carrière du groupe, de ses débuts à son troisième album, tout en évoquant la suite.

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     > Balthazar a été créé en 2004 mais votre premier album n’était sorti qu’en 2010. Qu’avez-vous fait pendant ces six années ?

Quand nous avions commencé en 2004, nous n’étions que des adolescents avec un groupe de musique au lycée. On allait en cours, on faisait un peu de musique le week-end mais on n’avait pas du tout l’intention à cette époque de devenir ce que nous sommes devenus. Ce n’est qu’en 2008 que nous avons décidé de faire un premier album. On était devenus assez vieux pour ça et on cherchait de nouveaux sons. Du coup ce n’était pas vraiment une question de prendre le temps de travailler, mais plutôt de profiter de notre jeunesse. Et puis, quand on a commencé à enregistrer notre premier album, on se disait comme ça « c’est fun, peut-être qu’on pourra devenir un gros groupe ! », et on a vraiment été surpris par les réactions. Du coup, on s’est dit « ok, on doit faire un deuxième album rapidement ».

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     > Votre deuxième album, Rats, a d’ailleurs été un succès. Comment avez-vous ressenti ça ?

C’est drôle parce que ce n’était pas un album si commercial. Quand on l’a fait, on avait vraiment envie de faire ce genre d’album. On était très influencés par Lou Reed, Nick Cave… Mais aussi beaucoup par Serge Gainsbourg et son album Histoire de Melody Nelson. Je l’écoutais tout le temps pendant qu’on enregistrait Rats. Donc je pense qu’indirectement, ça a joué un rôle. En France, peut-être parce que Melody Nelson est un album français, les gens ont beaucoup aimé la subtilité du truc. On a été très surpris par les réactions, surtout qu’on l’a fait pendant qu’on tournait, car ça a toujours été très important pour nous de traduire nos musiques en live parce que c’est là qu’on fait la différence.

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     > Et comment avez-vous travaillé pour ce troisième album ?

Rats nous avait donné l’opportunité d’aller dans beaucoup d’autres pays. On a fait le tour de l’Europe à plusieurs reprises, on est allés au Japon, en Amérique… On commençait un peu à s’inquiéter parce qu’on n’était jamais chez nous pour commencer à travailler sur un nouvel album. On n’avait pas assez de temps. C’est pour ça qu’on a commencé, surtout sur la tournée européenne, à faire de la musique dans le tourbus. Mais la vie pendant une tournée est très chaotique, tu ne sais jamais quel jour on est et tu es toujours dans un état d’esprit étrange. Mais on a quand même essayé, et les chansons nous sont venues vraiment différemment de d’habitude. C’était beaucoup plus instinctif et moins réfléchi, moins mathématique. Du coup, nous étions vraiment contents de pouvoir enfin écrire des chansons sur la route. Je crois qu’on a arrêté de tourner avec Rats à la fin de l’été dernier, et deux mois plus tard on était en studio pour l’enregistrement. C’était la première fois qu’on faisait appel à un producteur, Ben Hillier. On a passé trois semaines en studio pour finir l’album et avant même de le savoir, on était de nouveau en tournée ! (rires)

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     > Pourquoi avoir choisi de travailler avec un producteur ?

Quand on a commencé le groupe, on avait vraiment une idée de comment le groupe devait être et on avait peur qu’un producteur « ruine » nos sons. On avait vraiment envie de faire ça nous-mêmes, pour Rats aussi, et on a enregistré dans nos chambres. J’ai des vidéos du groupe assis sur mon lit, dans ma chambre, en train de jouer ! C’était sympa, c’était vraiment du DIY. Mais là, c’était notre troisième album et on avait vraiment envie de faire quelque chose de différent. On était assez confiants pour se dire qu’un producteur, quand tu parles avec lui, ne va pas ruiner tes sons ou ton idée générale et que nos sons étaient assez forts pour être arrangés. C’était aussi cool pour nous de ne pas avoir à nous inquiéter à propos de tous les détails techniques dans le studio. Du coup, on était juste là dans le studio, comme des musiciens très naïfs attendant de pouvoir faire quelque chose, de pouvoir jouer notre musique. Et c’était bien, je ne regrette pas cette décision.

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     > Donc finalement, le producteur vous a quand même laissé beaucoup de liberté ?

Oui. Ce n’est pas un producteur qui est là à dire « on va tout faire comme ça » car il savait qu’on avait produit nos précédents albums. Du coup, c’était plus comme un partenaire de travail avec qui on parlait beaucoup, et c’est ce qu’on trouvait important. Et puis, quand tu regardes tous les albums sur lesquels il a travaillé, ils sont tous très différents. C’est un producteur qui écoute beaucoup les artistes.

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     > Le dernier clip en date pour ce dernier album est Bunker. Le décor semble peint. Comment a-t-il été réalisé ?

Ce n’est pas peint, c’est un décor réel, en papier. Pour le premier album, les pochettes et tout l’aspect visuel ont été réalisés par un bon ami à moi. C’est un peintre, photographe, un artiste. On avait perdu un peu contact et puis un jour, on s’est revus et je me suis dit qu’il fallait qu’on refasse quelque chose ensemble. Du coup on a eu cette idée d’une vidéo qui serait réalisée en une seule prise. Il fallait que ça colle avec notre manière de faire les morceaux. Il a pensé à créer un paysage. Et c’était vraiment fou de voir que tout était fait en papier. C’était tellement gros ! Tout est réel, sauf le soleil qui est en fait une lampe.

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     > Vous êtes déjà en train de travailler sur de nouvelles vidéos ou sur de nouvelles chansons ?

Ce n’est encore que le début de l’épisode Thin Walls. Nous sommes déjà en train de réfléchir au prochain single mais ça sera une chanson de l’album. Donc pour le moment, on essaye de trouver la bonne chanson. Ça va aussi dépendre du pays comme la France, l’Allemagne, l’Angleterre… Ça sera sûrement des chansons différentes. Mais on ne se prend pas trop la tête. On a fait notre boulot avec cet album et j’espère juste que les gens l’achèteront et l’aimeront. Après, on est déjà en train de travailler sur de nouvelles chansons pour le prochain album parce qu’on adore faire ça.

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     > Là vous êtes actuellement en train de faire plein de dates. Ce mois-ci vous avez d’ailleurs joué à Paris. Comment ça s’est passé ?

Oui au Bataclan et c’était super ! On m’a dit qu’il y avait 1 500 personnes, du coup on était très contents. La France a toujours été très importante pour nous, surtout Paris. Mais la chose la plus improbable a été le lendemain de notre concert sur Paris. On jouait à Nantes devant plus de 1000 personnes et c’était la première fois qu’on avait autant de monde à un concert en-dehors de la capitale !

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     > Et là vous allez jouer à Bourges. Comment vous sentez-vous à l’approche de votre concert ?

On vient juste de voir la salle et c’est un petit théâtre vraiment magnifique ! Ce qui va être drôle c’est que toute la tournée a été très rock’n’roll parce que le dernier album est un peu plus puissant, et là ce soir les gens vont être assis dans cette ambiance de théâtre. On verra bien mais je pense que ça peut être cool !

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     > Pour le moment il n’y a qu’une seule date de programmée en France après le Printemps de Bourges. Pensez-vous qu’il y en aura d’autres ?

Oui, je pense qu’il y aura des festivals, on est en train de travailler dessus. Après, on devrait revenir en automne.

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Nous remercions Jinte Deprez pour avoir accepté de répondre à nos questions.

www.balthazarband.be
www.facebook.com/balthazarband

Photo © Laure Clarenc

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Etudiante, je suis une passionnée d'art, et plus particulièrement de musique et de cinéma. Attirée par le milieu du journalisme et de la communication, j'aime partager mes petites découvertes artistiques avec les autres.

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