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Rencontre avec Alexis and the Brainbow !

AlexisAndTheBrainbow

Quelques heures avant leur concert aux Trois Baudets de Paris, nous avons pu échanger quelques mots avec le chanteur d’Alexis and the Brainbow.

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     > Votre premier EP vient tout juste de sortir en début de mois. Comment vous sentez-vous ?

C’est cool, on se sent plutôt bien et on a hâte d’enregistrer le prochain. C’est un peu comme une petite page qui se tourne, mais en même temps il y a une autre page blanche qui arrive. On est déjà sur la pré-production des prochains titres. Là on est vraiment contents car le visuel de l’EP est cool, on est satisfaits de l’ensemble des titres et de la cohérence de l’EP. Ce sont des morceaux qu’on adore jouer et faire évoluer en live maintenant.

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     > Comment l’avez-vous composé ?

Il y a notamment Haircut, Flow et Young Gun que j’avais composés en MAO tout seul et puis qu’on a ensuite bossés et réarrangés ensemble. Après, il y a All The Way qu’on a composé tous ensemble. Donc il y a eu différentes phases de composition, d’arrangements, après il y a aussi l’endroit où l’on a enregistré, le studio Mikrokosm à Lyon chez Benoit Bel qui a aussi apporté sa patte avec quelques idées d’arrangements. Donc ça s’est un peu construit comme un mille-feuilles, par étapes successives.

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     > Tu as dit que vous avez déjà commencé à bosser sur les prochains titres. Ça sera pour un album ? Un deuxième EP ?

Ça va dépendre des finances tout simplement parce que c’est vrai que le studio, ça a un coût. Notre ambition serait de faire un album parce qu’on pense avoir assez de titres. Et puis, ça laisse plus de place pour développer une idée et une cohérence à travers les titres. Alors qu’un EP, c’est un peu restreint dans l’agencement des titres parce que c’est une histoire assez courte à raconter, ça laisse moins de liberté au final. Donc on aimerait beaucoup avoir la possibilité de faire un album pour pouvoir exprimer ce que l’on a envie de raconter sur une plage un peu plus longue.

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     > Le groupe est formé depuis 2012. Pourquoi ne pas avoir sorti ce premier EP plus tôt ?

C’est vrai qu’on aurait pu enregistrer dans notre cave et sortir des titres plus tôt, mais on n’aurait pas eu le même produit fini avec un enregistrement de cette qualité-là, pareil pour le mastering, les visuels… Ça prend du temps d’enregistrer, de caler des sessions d’enregistrement car le studio que l’on voulait n’était pas disponible tout de suite, de développer et d’arranger les morceaux… Tout ce travail préparatoire est long.

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     > Cet EP, vous l’avez également sorti dans une version deluxe au concept original, avec notamment un pistolet en plastique et plein de goodies. Vous accordez beaucoup de place à l’image, au merchandising et à l’univers visuel autour de votre musique ?

Oui. Je pense que ça va de pair aujourd’hui, même depuis tous les temps. Ça fait partie d’un tout, il faut que la musique et le graphisme soient assez cohérents, ou alors aux antipodes, ça dépend de ce que l’on veut. Mais c’est vrai qu’on est dans une culture très visuelle, et nous sommes très intéressés par tout ce qui touche au graphisme, à l’art, à la photographie…. On a des proches qui sont dans ces milieux-là alors on est très sensibles à ça et on y accorde de l’importance.

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     > Comment s’était passée la conception de la pochette de l’EP ?

J’ai eu l’idée du pistolet parce que je voulais illustrer Young Gun, le titre éponyme de l’EP. Et puis il y avait cette similarité entre « gum » et « gun », je voulais aussi un truc un peu pacifique. J’avais commencé à faire un photo montage, et puis le dessinateur Todd Borka a redessiné le uzi et la bulle à la main et a composé la pochette. Ça s’est fait assez rapidement. C’est comme le coup des clés usb en fait. Je me suis réveillé un matin avec cette idée en tête. On a eu de la chance de trouver cette clé usb qui correspond exactement à la pochette. Du coup, quand le packaging est venu on a remplacé la bulle par un chewing-gum.

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     > Vous comptez refaire ce type d’édition deluxe pour vos prochaines productions ?

Ca dépend. On aimerait beaucoup le faire pour l’album, même si c’est vrai que c’est moins accessible. Pourquoi pas refaire un format original. On aimerait beaucoup faire du vinyle sinon. Mais après c’est pareil, ça a un prix. Nous on est indépendants, donc on fait tout nous-mêmes.

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     > Le financement participatif peut être un bon compromis pour faire des formats comme ça.

On a financé l’EP comme ça, mais seulement l’enregistrement car on n’avait pas du tout pris en compte le fait qu’il faille presser les disques, acheter des supports et payer les envois postaux pour les contributions. Ce qu’on a réussi à avoir c’est quand même bien parce qu’on a eu l’avance des fonds nécessaires pour payer tout le studio d’enregistrement et le mastering. Après le reste a été à notre charge.

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     > Ce mode de financement, ça doit permettre de construire une relation plus privilégiée avec le public.

Oui carrément, c’est là que c’est intéressant. Après, il faut que tout soit bien calculé et paramétré. On a eu beaucoup de soucis par rapport à certains délais, à des contributions. C’est un peu galère toutes les différentes adresses, ça demande beaucoup d’organisation. Il y a pas mal de colis qui nous sont revenus. C’est un vrai boulot, mais pourquoi pas le refaire plus tard. Il faudrait vraiment y réfléchir.

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     > Pour en revenir à l’aspect visuel, vous semblez accorder de l’importance à la couleur. D’ailleurs le nom de votre groupe, Brainbow correspond à une technique de neuroscience consistant à révéler les cellules du cerveau grâce à des couleurs. D’où vous vient cet intérêt pour la couleur ?

Je ne sais pas. Je ne me rappelle plus du nom, mais il y a des gens qui ont cette facilité à associer des notes à des couleurs. Pour nous la couleur va de pair avec la musique. On estime que la musique que l’on fait n’est pas complètement sombre, donc c’est un univers qui nous correspond. Mais ce n’est pas forcément calculé, on ne s’est pas demandés si on allait axer sur le noir, le blanc ou la couleur. C’est juste qu’on aime bien les choses un peu colorées, psychédéliques. Et le mot brainbow colle bien avec cet univers visuel, alors on essaye d’être en accord avec ça. Bien que nos morceaux ne soient pas non plus Polly Pocket ou Petit Poney !

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     > Sur scène vous aimez bien ajouter un aspect visuel, des vidéos à votre musique ?

Alors il fut un temps où effectivement on avait un architecte Nicolas Paolozzi. On avait fait une installation de LED au sol, d’ailleurs on peut la voir sur la Mikrosession de Flow. Mais en fait, c’est une infrastructure qui était un peu trop ambitieuse en termes d’installation, de désinstallation et du travail que ça comportait. Donc on a fait quelques concerts avec, mais là on s’est laissés le temps, on a mis ça de côté. On pourrait y revenir plus tard. Mais Nico a du travail à côté et  pour nous c’est une installation très lourde et complexe alors quand on fait des changements de plateaux ou des premières parties, ce n’est vraiment pas pratique. Mais à long terme, si on a l’occasion d’avoir plus de temps pour installer un vrai plateau, de vrais décors, on y reviendra sûrement.

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     > Ce soir vous allez jouer aux Trois Baudets. Trois concerts sur Paris en un mois, c’est assez dingue, non ?

Oui carrément ! Ça nous fait très plaisir. C’est vrai que ces dernières années, on a plus joué à Paris qu’ailleurs. On devient presque familier avec cette ville. On connait les rues, les quartiers. Ça se passe bien en général. Puis en terme de visibilité, c’est aussi bien d’avoir cette récurrence-là, de venir jouer à peu de temps d’intervalle sur Paris.

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     > Comment ça peut s’expliquer que vous jouez autant à Paris ? Est-ce que c’est parce qu’il n’y a pas autant d’opportunités à Lyon ?

Je ne sais pas, c’est une bonne question… Mais c’est vrai que mise à part là en octobre où on va faire une grosse tournée et un tour de France, depuis qu’on fait de la scène ça a toujours été en grande majorité à Paris et à Lyon. On n’a jamais été appelés de manière spontanée à Bordeaux ou à Toulouse, des villes que l’on va faire à la fin du mois. On va essayer de s’étendre un peu plus.

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     > En ce moment, ça décolle pas mal pour vous. Vous avez tourné pour l’émission Monte le Son, vous avez fait partie de la compilation « été » des Inrockuptibles, votre année s’annonce chargée en dates…

Oui c’est vrai ! En même temps au début, il y avait déjà eu quelques compilations avec les inRocks Lab même si on n’était pas allés jusqu’au bout des auditions. Mais là c’est génial ce qui se passe. On a eu de la chance aussi il y a un an ou deux de vivre quelques petits événements qui nous ont permis d’avancer, et de faire parler de nous et de notre musique. C’est assez encourageant, donc j’espère que ce n’est que le début.

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     > Oui justement, il y a quelques années vous avez été lauréats Pression Live, ce qui est un beau prix. Est-ce que maintenant, avec un peu de recul, vous voyez vraiment cet événement comme quelque chose de décisif ?

Oui en termes de référence et de visibilité. Mais bon depuis, le prix s’est amélioré. Je sais que les lauréats de l’année dernière ont fait toute la tournée de The Shoes en première partie. Nous on avait gagné le droit de jouer à l’Olympia ce qui était cool car c’est une très belle grande scène et donc une belle expérience, mais il n’y a pas eu plus de suivi que ça derrière. Bon, même si c’est vrai qu’après ils nous ont rappelés. Le 17 juin à La Flèche d’Or, c’était en partenariat avec Pression Live. Et on a aussi joué à Bourges grâce à eux. C’était la première fois qu’on mettait les pieds là-bas et c’était un super concert. Donc il y a quand même une sorte de fidélisation qui s’est créée.

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Merci à Alexis d’avoir répondu à nos questions !

www.alexisandthebrainbow.net
facebook.com/alexisandthebrainbow

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Etudiante, je suis une passionnée d'art, et plus particulièrement de musique et de cinéma. Attirée par le milieu du journalisme et de la communication, j'aime partager mes petites découvertes artistiques avec les autres.

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