HomeInterviewsRencontre avec Alexandre Delano & The Delano Orchestra ! #pdb15

Rencontre avec Alexandre Delano & The Delano Orchestra ! #pdb15

recoup_1

A l’occasion du Printemps de Bourges, nous avons échangé avec Alexandre Delano et Emilie, compagne de l’artiste et également pilier de son univers. Retour sur ses deux projets : The Delano Orchestra et Alexandre Delano et The Delano Orchestra.

 .

     > Pouvez-vous nous expliquer en détail la différence entre le projet The Delano Orchestra et le projet Alexandre Delano & The Delano Orchestra ?

Alexandre Delano : On a enregistré en décembre deux albums, dont un en anglais qui va être une suite à un sixième album de The Delano Orchestra et on a enregistré un album en français, qu’on va sortir en juin, chez Vicious Circle qui est un label bordelais. On le joue ce soir et on va le jouer aux Francofolies de La Rochelle et on est accompagnés par le groupe en fait.

Emilie : C’est ce projet en français qui est sous le nom d’Alexandre, qu’il a fusionné avec son nom de groupe, donc Alexandre Delano, accompagné avec les mêmes musiciens que sur le Delano Orchestra, mais dans un projet qui est différent.

  .

     > Pourquoi avoir décidé de continuer d’être accompagné par les musiciens du groupe ?

Alexandre : Parce qu’ils sont bons, parce que c’est facile et qu’on se comprend très bien. On travaille ensemble depuis longtemps. C’est très agréable.

  .

     > C’est la première fois que vous travaillez ensemble, Emilie et toi ?

Emilie : Non.

Alexandre : On travaille sur plein de choses ensemble. On vit ensemble. On travaille sur un livre, sur une vidéo.

Emilie : Avec le Delano Orchestra aussi, par le passé. On avait fait quelques chœurs, comme ça, sporadiquement. Et on a écrit un livre ensemble, une collection. On a monté une maison d’édition ensemble. Et on a fait une création de lectures musicales autour de notre livre qui traite de la baignade, dont on retrouve aussi le titre de l’album qui s’appelle Eau, d’Alexandre Delano, où il y a quelques parallèles et où il y a des chansons qui ont été écrites à quatre mains. Voilà le lien du fait de vivre ensemble.

  .

     > D’où vient tout ce thème autour de l’eau ?

Alexandre : Ça vient d’une attirance pour l’eau, pour la baignade. Ça dépend de quoi en parle, mais pour notre livre Le cahier bleu c’était vraiment une façon d’écrire des nouvelles et d’écrire des textes en prenant le prisme de la baignade pour l’écriture. On voyait qu’il y avait des choses très intéressantes à révéler, liées à la baignade en fait. Et pouvoir faire de la fiction, faire de la nouvelle, c’était assez intéressant.

Emilie : Et de la photo… C’est très photogénique l’eau. Que ce soit en milieu naturel ou en milieu de piscine. En fait on voyage par la baignade. Quand on arrive dans une ville et qu’on voyage on ne regarde pas où sont les musées bien que ça nous intéresse aussi, on demande où sont les piscines et les coins de baignades pour rencontrer les gens d’ici. Piscines municipales, les bains… Et quand on est sur des milieux plus naturels, bien sur c’est un moyen d’appréhender la nature qui nous entoure.

Alexandre : Et culturellement, la baignade révèle beaucoup sur une population et sur un pays. C’est énorme en fait. Voilà, il y a plein de choses à raconter via la baignade. Il y avait plein de différentes façons d’en parler, c’est très intéressant pour nous. Et après, sur ce disque, non seulement il reprend un petit peu des thématiques du livre et des textes du livre et après il y a d’autres choses qui faisaient que c’était assez logique de l’appeler ainsi.

  .

      > Vous venez de sortir le clip d’ Orage il n’y a pas longtemps, comment s’est passée la réalisation ?

Alexandre : En fait, c’était un titre qui devait être diffusé par le label. Et je me suis dit qu’on avait une photo qui représente le lieu. C’est un titre pour lequel je suis parti d’un texte du Cahier bleu, donc pour moi il y avait une image très précise. Et sur le texte du Cahier bleu, on parle d’un lac qui s’appelle « Le Lac Bleu » en Haute-Loire et dont j’avais une photo qu’on avait prise ensemble qui représente vraiment, pour moi, cette chanson et ce texte. Et du coup l’idée, au départ, je me suis dit « pour le mettre en musique, on va juste prendre un point de la photo et descendre et prendre la photo en entier ». Ce qui est le fond du clip. On part juste d’un point bleu.

Emilie : Du ciel.

Alexandre : Du ciel en fait. On part et finalement on voit tout l’espace.

Emilie : Et cette photo, c’est le moment de l’orage qu’on a vraiment vécu. Quand on dit « une corneille d’un cri annonce » et on l’a dans le livre aussi, c’est qu’il fait beau, on est fin mai, on se baigne et là d’un coup il y a un corbeau qui frôle l’eau et qui cri, mais vraiment un gros cri et juste là un orage monumental avec des grêlons et on est dans un endroit qui est déjà assez incroyable parce que ce bleu on ne le voit jamais, on est au milieu de pierres… Et on a écrit là-dessus et c’est devenu une chanson et donc le clip s’est vraiment imbriqué par rapport à notre projet de livre. La photo vient du livre, c’est une photo qu’on a en grand chez nous. C’est un moment très fort pour nous. Et Orage, le titre, c’est vraiment cet instant là. C’est un moment vécu et dans le clip, qui a été fait maison par Alexandre, le background c’est cette photo, de ce moment. On ne peut pas être plus dans le moment que ça en fait.

Alexandre : Voilà, c’était juste une illustration qui était très logique puis après on s’est dit « tiens, on va chanter la chanson derrière ». Et on a fait ce petit montage. Mais au départ ça n’avait pas du tout la prétention d’être un clip et c’en est devenu un finalement.

Emilie : Ce n’est pas une grosse réalisation, c’est du fait maison (rires).

  .

      > Il y a tout un aspect visuel autour de votre projet, ce n’est pas juste de la musique. Il y a tout un lien avec plein d’autres arts.

Alexandre : Oui, je pense que c’est le cas pour beaucoup de musiques. Il y a toujours un aspect visuel dans la musique. Je pense que c’est aussi lié au fait qu’on aime manier plein d’aspects artistiques différents. On aime écrire, on aime ajouter des vidéos aux musiques, j’aime projeter des vidéos quand on joue. Ce ne sera pas le cas ce soir mais…

Emilie : Oui, il n’y a pas de frontières.

Alexandre : Avec le Delano, on a toujours fait une musique très cinématographique.

Emilie : Ce qui déploie beaucoup d’images. C’est une musique qui laisse prétendre au déploiement de l’image et là, d’avoir écrit, c’est encore prendre le temps de créer des images par l’écrit et puis de les créer par la photo, par la vidéo. Tout est en expansion en fait et les choses se nourrissent. Orage, la chanson, elle a été nourrie par des textes écrits à un moment vécu mais parfois ce sont les chansons qui nourrissent un univers visuel. Tout ça fonctionne ensemble pour qui apprécient plusieurs disciplines.

Alexandre : Ça peut être beaucoup plus mélangé que ça ne l’était pour Delano, où je partais souvent d’images pour écrire des musiques ou des chansons. Même, je le faisais beaucoup en regardant des films.

  .

     > Donc ce soir il n’y aura pas de projections pour des raisons techniques ?

Alexandre : Non. Ce sont quand même des conditions où là on arrive, on ne balance pas. Ça va très vite.

Emilie : Notre premier contact sur la scène qu’on aura c’est : on arrive à 19h30/20 sur scène, on installe le matériel et on joue immédiatement. On n’a pas été sur scène, on n’a pas de techniciens avec nous, ça va être du brut. C’est un peu un concert sauvage pour nous.

Alexandre : On débute avec ce projet donc on le fait découvrir. L’album sort en juin et puis après on montera une tournée, ce sera différent. Mais voilà, c’est bien.

Emilie : Ce sera montré dans des conditions vraiment différentes, puisqu’on a le Théâtre de l’Odéon qui a invité Alexandre Delano, donc cette formation là, pour le concert du lancement de saison. Donc c’est important, ce sera dans un contexte très codifié, très différent en tout cas. Puis il y aura les Francofolies, donc encore autre chose, un autre festival in. L’album va commencer à vivre.

  .

      > C’est beaucoup de gros festivals et de gros événements avant la sortie du premier album de ce projet…

Emilie : Oui, on n’a fait qu’un concert à La Coopérative de Mai, qui était un concert de présentation.

  .

     > Donc là ça ne va être que la deuxième fois que vous présentez le nouveau projet ?

Emilie : C’est le deuxième concert. Donc là c’est un peu sauvage (rires).

  .

     >  Et c’est juste Eau que vous présentez ?

Emilie et Alexandre : Oui.

  .

     > Pour le deuxième album, celui de The Delano Orchestra, vous allez refaire une tournée après ?

Alexandre : On verra oui, ce serait bien. C’est aussi l’idée. Et puis peut-être que nous allons essayer de mêler les deux projets en concert aussi. Pas de les mêler directement, je pense qu’il faut les séparer mais en deux parties.

Emilie : Et donc l’album Eau sort chez Vicious Circle et chez Kütu Records, un label dont Alexandre est le directeur artistique et dont je suis associée également. C’est assez rare que des labels se serrent les coudes comme ça. C’est une sortie commune et donc il y a une édition limitée des disques qui sera cousue main. Il y a aura les disques chez Vicious Circle et les disques chez Kütu Records qui eux seront cousus. Il y aura deux vies.

  .

     > C’est vraiment du fait maison…

Emilie : Oui oui. On a cousu pas mal de disques depuis le début.

Alexandre : Plus de vingt milles depuis la création.

  .

     > Il faut des mains (rires)

Alexandre : Oui et il n’y en a pas beaucoup en fait. Il y a plein de bénévoles qui participent à l’emballage, mais la couture il faut une pratique et du coup on n’est pas beaucoup.

recoup_3

     > Pour cet album vous chantez en français, pourquoi avoir décidé de passer au français et de chanter en anglais sur l’autre album ?

Alexandre : C’est un album en français parce qu’il y avait des chansons en français qu’on avait enregistré. Ce n’est vraiment pas plus compliqué que ça. Il y a eu des choses qui ont fait que. C’est plein de choses différentes en fait. Par exemple, parmi elles le fait d’avoir enregistré un album avec Jean-Louis Murat, ça a pu inspirer une chanson. Mais il n’y a pas de déclic en fait.

Emilie : Ça a été encourageant en tout cas. Il a poussé pour passer le relai. Ça fait longtemps que tu avais envie d’écrire en français, donc il t’a aidé à dire « allez, fais le ».

  .

      > C’est difficile de passer d’une langue à l’autre, c’est une gymnastique de l’esprit non ?

Alexandre : Ça doit être difficile d’écrire des bonnes chansons, mais je trouve que ce n’est pas forcément difficile d’écrire des chansons et c’est différent. Il y a une langue qui est une langue maternelle et l’autre qui ne l’est pas. Peut-être qu’il y a aussi une exigence qui n’est pas la même non plus. Ce n’est pas particulièrement compliqué en tout cas.

Emilie : Ça se fait assez naturellement. C’est une envie que tu avais depuis longtemps. Ça a infusé et c’est juste que tu t’es lancé à les enregistrer. En fait Alexandre enregistrait l’album de The Delano Orchestra en anglais, il avait une semaine de studio, il avait tous ses morceaux en français et il les a répétés avec son même groupe et il s’est dit « on va se lancer le défi d’enregistrer deux albums en une semaine ». Ça a marché et le résultat sur le français était au-delà des attentes initiales et du coup c’est presque l’album que tu as eu envie de défendre le plus vite, parce qu’il est inédit dans ta discographie. Les musiciens ont été supers bons sur ces arrangements, ça leur a beaucoup plu et ils se sont éclatés et on a fait qu’une scène mais en répétitions on s’éclate avec ce projet. Je pense qu’il y aura une vie qui sera fraiche autour de cet album et nouvelle par rapport à l’atmosphère plus détendue du Delano Orchestra et du coup ça donne envie de le jouer, de le partager.

  .

     > C’est une expérience qu’il vous plairait de retenter à l’avenir ?

Alexandre : De réécrire en français ? Oui je pense qu’il n’y aurait pas de problème. C’est difficile à dire en fait. Mais je pense oui.

  .

     > Cela vous permettra peut-être de toucher un autre public aussi, un public différent ?

Alexandre : Oui je pense que ce ne sera pas du tout le même public. C’est aussi pour ça qu’on n’a pas nommé cet album The Delano Orchestra. Ça aurait pu être un album de The Delano Orchestra en français, mais cela me dérangeait un petit peu parce que pour moi ça ne ressemble pas à The Delano Orchestra, ça devient de la chanson d’un seul coup et c’est différent, même si c’est de la chanson pop. Donc on ne pouvait pas l’appeler comme ça. Il fallait que je le porte un petit peu plus en fait.

  .

     > Tout à l’heure, vous avez évoqué le travail avec Jean-Louis Murat, comme est arrivée cette collaboration ?

Alexandre : Il nous avait demandé de l’accompagner sur un concert qui était programmé pour les 50 ans de France Inter et on avait joué des morceaux de son précédent album et ça lui a beaucoup plu. Puis il est parti en studio et il nous a dit « est-ce que vous voulez enregistrer avec moi ? » et voilà. Et c’est pareil, lui il avait des chansons, on les a joué avec lui, on a arrangé comme on pouvait, chaque musicien a apporté sa touche. Il savait qu’en réserve, de toute façon, ces morceaux là il pouvait les jouer seul ou les arranger seul. Mais ça lui a beaucoup plu, il a tout gardé. Peut-être qu’il ne s’y attendait pas mais il s’est trouvé aussi dans le fait de se dire « dans l’album, il y a vraiment une participation forte du groupe » donc c’est pareil, c’est un album qui s’appelle Jean-Louis Murat & The Delano Orchestra parce qu’il y avait une participation importante qui donnait une couleur à l’album. Même si je ne sais pas si on peut parler de couleur pour la musique.

  .

      > Est-ce que le fait de collaborer avec des artistes est quelque chose que vous aimeriez bien retenter ? Est-ce que c’était une expérience qui vous a plu ?

Alexandre : Oui. Après ce que je pense surtout c’est que les musiciens du groupe sont de très très bons musiciens donc je pense qu’il y a plein d’artistes qui seraient inspirés de travailler avec eux.

  .

     > En 2010, avec The Delano Orchestra, vous avez enregistré un album en une seule prise de 46 minutes, est-ce que c’était une expérience assez compliquée à réaliser ?

Alexandre : Oui, mais j’aime beaucoup les expériences, les contraintes. Là au départ c’est aussi une contrainte financière de se dire « plus on fait une prise en un seul coup, moins on fait de jours au studio ». Oui il y a une vraie contrainte financière derrière. On se dit « oui on va aller dans un bon studio, mais on va faire ça en une prise » et puis il y a un défi aussi. Ça demande de travailler beaucoup les répétitions et de réussir à faire la prise d’un bloc et qu’elle soit bonne. On en a fait trois, je crois et on en a choisi une après. Il y avait un album que j’aimais beaucoup et j’avais l’impression qu’il était fait comme ça. En fait c’est un leurre. Il donne l’impression d’être fait comme ça, mais ce n’est pas le cas, je ne crois pas. Je n’avais pas forcément écouté d’albums qui étaient comme ça mais je me disais  « ça doit quand même être assez génial de se dire qu’à l’écoute, c’est un album de studio certes, ce n’est pas un live mais on est en temps réel avec les musiciens ». Je me dis qu’il y a une plus-value qui est assez intéressante et qui créée des choses qui peuvent être un peu plus des défauts, parce que, par exemple, les morceaux les plus calmes on les entend beaucoup moins dans l’album, il faut presque monter le volume.

  .

     > Est-ce qu’il y a d’autres contraintes, d’autres défis que vous aimeriez vous imposer ?

Alexandre : Là je n’ai pas d’idées.

Emilie : Des lieux d’enregistrement.

Alexandre : Je ne sais pas, il y a plein de trucs à imaginer. La contrainte simple : je me rappelle de Jérémy de Kim Novak qui a fait ça aussi ; je l’ai déjà fait pour un album, c’est de prendre sa guitare et de la désaccorder. Et, du coup, de se retrouver avec une guitare que l’on ne connait pas et composer complètement sur cette guitare inconnue, finalement, c’est hyper intéressant. Ça amène de nouveaux accords et c’est super.

  .

     > Et au niveau de la contrainte de lieux, par exemple, ce serait quoi ?

Emilie : Jean-Louis Murat a fait ça et je trouve ça génial. Il a enregistré dans une chapelle, haut perchée, en Auvergne, dont l’accès est vraiment difficile, donc il faut imaginer toute l’équipe technique avec des gros flys qui passent les pierres, parce qu’il y a une montée déjà. Elle n’est pas dure, mais elle n’est pas évidente et t’es là-bas, t’es comme sur le toit du monde et c’est une immersion totale.

Alexandre : C’est super.

Emilie : Je trouve que c’est vraiment beau de faire ça.

Alexandre : Mais là sur le coup, c’est une contrainte de live. C’est encore un peu différent.

Emilie : Là aussi, tu joues avec l’acoustique du lieu et c’est comme si tu honorais un peu le lieu. En même temps, il donne aussi de lui dans le son qu’il te renvoie et puis tu t’achètes un souvenir et ton disque il est celui-ci et il ne ressemble à rien d’autre, au moins pour toi, parce que peut-être que dans les bacs c’est un disque parmi tant d’autres, mais ça donne des histoires aux objets alors que les objets ont de moins en moins de valeurs. Ça donne quelque chose de vivant et ça rend les artistes humains aussi, c’est-à-dire que Murat il peut avoir de grands fans, des fanatiques qui le déifient, mais à un moment c’est un mec qui est monté avec sa guitare et qui a été essoufflé lui aussi dans une montée pour accéder à un lieu où il y a plein de gens qui sont allés mais pas tant que ça non plus parce que c’est un peu secret et ça donne de lui, avec des envies…  Je trouve que c’est très émouvant de mettre de vrais lieux qui sont accessibles aux gens et de ne pas être confinés que dans des studios, dans des espaces presse… Je trouve que ça humanise beaucoup. Et c’est ça que j’aime dans le fait d’aller dans un lieu qui n’est pas fait pour.

Alexandre : La prochaine contrainte, j’y pensais, c’est d’écrire des musiques à partir de quatre livres d’un auteur.

Emilie : La contrainte de composition.

Alexandre : Oui la contrainte de composition. C’est la prochaine.

Emilie : Sur un prochain projet.

Alexandre : Je ne sais pas s’il y aura un disque issu de ce projet là, mais on peut l’imaginer.

recoup_2

     > Vous avez plein de projets, de quoi tenir des années encore avec toutes ces idées (rires).

Emilie : Les projets ça ne manque pas, ce qu’il manque toujours, c’est le temps !

Alexandre : C’est difficile de se retenir d’en avoir des projets.

Emilie : Il faut. Pour ceux qui ont été menés, il faut les faire vivre aussi. Il faut leur laisser le temps de la découverte parce que ce n’est pas seulement de les exploiter mais si tu fais un projet et que tu ne prends pas le temps d’en parler, même si ce n’est pas la plus grande réjouissance… Une fois qu’on l’a fait on a envie de passer à autre chose sauf qu’il faut en parler parce que sinon tu ne vas pas toucher les gens qui peuvent peut-être intéressés par ce que tu as fait. Tu n’auras pas d’échange avec ça. Et il va être là, il va exister que pour toi. C’est un peu ce qu’on a fait avec le livre. On a fait un objet égoïste un peu. On a fait un objet pour nous, qu’on revient à défendre deux ans plus tard, parce qu’on veut l’exploiter sur scène. Voilà, on fait des choses, parfois juste pour soi, parce qu’on a envie de les faire et de se lancer des défis. Pour le livre, par exemple, on a fait une création musicale autour de ça, et on a des gens qui nous ont dit ce que nos baignades évoquaient chez eux, qu’on leur a lu et chanté et ça fait quand même deux ans qu’on les a écrites et elles sont loin derrière. On s’est dit « tiens ces gens là, ils n’avaient jamais vu » parce qu’on n’a jamais eu les moyens de les exposer assez, ou pris le temps. Mais c’est vrai que c’est bien de laisser le temps aux projets de vivre un peu. Même quand on en a beaucoup.

  .

     > Vous aimeriez en refaire des livres comme celui-ci ?

Alexandre : Oui on va en refaire.

Emilie : Le premier était sur la baignade en Auvergne. Donc ce sont les piscines, les milieux naturels, un peu de tout. On va faire les îles Méditerranéennes, donc Corse, Elbe, Sardaigne, Sicile… Et les grandes villes Européennes, donc on a fait Budapest, Berlin…

  .

     > Et où pouvons-nous trouver vos livres ?

Emilie : On n’a pas énormément bossé la distribution et la diffusion, c’est surtout sur notre site lecahierbleucollection.com. Notre site se construit comme un petit blog et ça donne un avant-goût, avant les livres. Dans les livres, ce sont vraiment des nouvelles littéraires, c’est écrit. En tout cas c’est notre première expérience avec l’écriture littéraire, mais sur le site c’est plus genre blog, on montre quelques baignades. Mais ça donne un peu l’univers et il y a une boutique. Mais de toute façon le livre est presque épuisé.

  .

Merci à Alexandre et à Emilie d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et de nous avoir confié leurs envies, leurs projets et les secrets de la réalisation de l’album d’Alexandre Delano et The Delano Orchestra ainsi que celui de The Delano Orchestra.

www.facebook.com/alexandredelanoeau
www.facebook.com/pages/The-Delano-Orchestra
www.lecahierbleucollection.com

Photo © Laure Clarenc

Written by

Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

No comments

leave a comment