A l’occasion du Printemps de Bourges 2018, nous avons eu la chance d’échanger avec Sandra Nkaké !
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> L’inspiration et la phase de création te viennent par quel processus ?
C’est plein de choses, une démarche associative, de la peinture, une expo, du ciné, mes enfants, la radio, la vie quoi ! Comme je la traverse et comme elle me traverse. Et ensuite essayer, grâce à la musique et en étant le plus poétique possible, de transformer cela en questionnement, faire que nos spécificités se nourrissent mutuellement, et qu’on transmette le fait que l’on peut grandir sans écraser les autres.
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> Et justement garder cette sensibilité dans l’art et dans la vie, cela n’est pas difficile quand il y a des notions de temps, de coût etc ?
Il faut se répéter ses fondamentaux comme un mantra, ce n’est pas parce que l’on a une philosophie de vie quelle est pérenne. Il faut se protéger du cynisme, c’est pour ça que j’ai voulu monter une structure pour me produire, pour être maitresse du temps et garder cette déontologie, j’ai envie d’écrire des chansons qui me ressemble, j’aime de plus en plus chanter, c’est tellement beau et fou de vivre son rêve.
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> Quel est ton premier souvenir concernant un disque ?
Après une mini formation j’ai eu le droit d’utiliser la platine vinyle de ma maman, et j’avais été attiré par la pochette de Tea for the tilleman de Cat Stevens. J’adorais cet album, sans savoir pourquoi, je ne comprenais pas l’anglais, mais j’étais émue, avoir uniquement du ressenti, du lâcher prise c’est là que c’est juste.
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> Nous savons que tu es une amoureuse du cinéma, aurais-tu aimé faire une BO d’un film précis ?
Sans hésiter Il était une fois la révolution. Ennio Morriconne un maître, rien à jeter !
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> Quel métier aurais-tu exercé si tu n’avais pas été chanteuse ?
Un métier ou j’aurais aidé les gens, peut être médecin, prof ou assistante sociale. Un métier d’échange, de transmission.
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> Comment vient le déclic de se dire « je vais devenir chanteuse » ?
C’est la confiance des autres, des proches, le fait qu’ils ressentent et comprennent des choses que toi tu ne perçois pas forcément, c’est la bienveillance qui m’a porté. Mais même au bout de 15 ans de métier, je ne prend rien pour acquis, tout pourrait s’arrêter et l’envie pourrait disparaitre ! Mais la première fois que je suis montée sur scène j’ai su que c’était ça.
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> Peux-tu nous raconter ?
C’était sur Les sorcières de Salem, quelque chose de puissant m’a traversé, j’avais la sensation d’être dans un moment de vérité intense, en un instant j’ai compris que c’était là ma place. Ma mère est venue me voir dans les loges, elle n’a parlé à personne, puis m’a dit « c’était vraiment nul, si c’est vraiment ça que tu veux faire il va falloir bosser » et elle est partie, elle avait tellement raison, on a rien sans rien, il faut bosser bosser et bosser. J’ai envie qu’on sente le plaisir dans ce que je fais et pour cela il faut des heures de pratiques, comme un pâtissier ou l’on mange un gâteau en se disant whaouuu !
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> Pour finir ton dernier disque coup de cœur ?
Sans hésiter Raphaele Lannadere (dixit L) j’ai pleuré comme une madeleine, c’est magnifique!
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Un grand merci à Sandra Nkaké pour cette interview