A l’occasion du Printemps de Bourges, nous avons également échangé avec La Pietà !
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> J’ai vu lors de ton concert que tu avais écrit des phrases sur ton corps, comme pour marquer l’instant à travers une fulgurance ?
Le fait d’écrire sur ma peau remonte à l’enfance, comme une première approche du tatouage, cela me permet de transmettre une émotion qui sera « one shot ».
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> Un petit coté Basquiat ?
J’ai fait des études dans l’art, Basquiat évidement m’a inspiré, le coté mélange texte, dessin, je me nourris de l’art !
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> Tes influences c’est qui, c’est quoi ?
Plein de choses, Bukowski, Nirvana, Eminem et puis Fincher et Lynch pour le ciné…
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> Justement, quelle est la BO de film que tu aurais aimé faire ?
J’ai un style musical qui ne passe pas partout, mais un morceau dans 8 miles bien sur !
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> Ressens-tu la difficulté pour trouver l’équilibre entre l’art et la production ?
Je viens d’un milieu qui m’a écœuré. Aujourd’hui j’en suis partie pour faire quelque chose qui me ressemble. Je ne suis pas là pour plaire, pour divertir. Le but de ma musique est de faire réagir, il y a quelque chose de viscérale dans ma démarche. Il ne faut pas vider les têtes mais les remplir !
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> C’est réellement une forme d’engagement ?
Oui dans le sens où le propos n’est pas « est-ce-que La Pietà doit marcher », mais « est ce que La Pietà doit exister » ? On ne se rend pas compte, mais il y a des musiciens qui continuent d’œuvrer pour une liberté. C’est un vrai combat culturel face à des produits de plus en plus lisses.
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> La résistance se fait finalement par une forme de contre-culture ?
Oui comme dans le cinéma, les livres etc mais c’est presque malgré moi, c’est juste pour garder une forme de liberté dans la création. C’est difficile d’être à la marge, aujourd’hui le poids des réseaux sociaux et le retour à la morale sont une vraie barrière à la liberté. On vit dans un monde où la violence est cachée par la bienséance.
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> Sur scène, justement, tes paroles sont choquantes. Comment est-ce perçu ?
Cela dépend du public. J’ai presque plus de jeunes choqués que des personnes de l’âge de mes parents. Le puritanisme c’est un peu nouveau, alors que des gens de 60 ans comprennent le message derrière le poids des mots.
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> A propos de mots, j’ai lu que tu écris également, est-ce un exutoire ?
Oui bien sur. La Pietà c’est un concept qui devait durer 3 ans. Pour l’instant j’ai encore l’envie mais peut être qu’un jour je stopperai net. La musique c’est comme un tableau, il faut savoir s’arrêter. L’écriture permet de divaguer, de partir sur des choses différentes. Et puis j’écris aussi des textes de hip hop, et demain on verra vers quoi l’encre nous mènera…
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Un grand merci pour cet échange à La Pietà !