HomeInterviewsPrintemps de Bourges 2017 : rencontre avec Warhaus !

Printemps de Bourges 2017 : rencontre avec Warhaus !

Lors de l’édition 2017 du Printemps de Bourges, nous avons pu discuter avec Maarten Devoldere (membre du groupe belge Balthazar) après son concert sur la scène du Théâtre Jacques Cœur. L’occasion pour nous de discuter de son nouveau projet solo, Warhaus.

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> Tu voulais faire un album solo pour faire une pause avec le rythme de folie de Balthazar. Maintenant que c’est fait, comment te sens-tu ?

Je pense toujours que c’était une bonne idée ! (rire) En fait, Warhaus existait déjà en moi depuis près de cinq ans ; j’ai commencé à écrire des chansons en solo après le premier album de Balthazar. J’attendais juste le bon moment pour pouvoir le sortir. Et là j’ai senti qu’une partie de moi voulait une pause, ou plutôt en avait besoin, parce que ça faisait cinq ans qu’on tournait non-stop avec Balthazar. Je crois qu’on avait besoin d’une année sabbatique, et ça m’a vraiment fait du bien, même si j’ai aussi hâte de retrouver Balthazar.

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> Cet album, tu l’as enregistré sur un bateau.

En fait, j’avais déjà presque tout l’album mais je n’arrivais pas à le finir parce qu’au même moment je tournais avec Balthazar sur des festivals. Et quand je rentrais chez moi, je faisais la fête avec mes amis parce que c’était l’été ; donc j’étais toujours dans la foule. Et je me suis dit que j’avais cette date limite pour l’album mais que je ne serais pas capable de le finir si je n’arrivais pas à trouver des moments pour que je puisse me concentrer et réfléchir seul. Et comme un de mes amis avait un bateau, une sorte de péniche, et était parti pour six mois au Brésil, je lui ai demandé si je pouvais le lui emprunter. Du coup le week-end je tournais en festival, et quand je rentrais, je prenais le bateau et je faisais un tour en dehors de la ville. J’avais installé une sorte de petit studio d’enregistrement à l’intérieur. Et j’étais là sur l’eau, et c’était très calme ; il n’y avait que moi et l’enregistrement. Ça a bien fonctionné mais en fait, ça aurait pu être tout autre chose car je ne cherchais pas forcément à être sur un bateau ; j’avais juste besoin d’être « isolé » (NDT : en français dans l’interview).

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> Est-ce que tu as trouvé de nouveaux sons sur la péniche ? Parce que la musique doit sûrement sonner différemment dans la nature comparé à dans un studio.

Oui. Le bateau était très petit, c’est ce qu’on peut voir d’ailleurs dans le documentaire que mon ami Wouter Bouvijn a réalisé. Donc le son était peut-être un peu plus dense. Mais comme j’avais déjà enregistré les percussions et d’autres éléments avant, je n’avais plus qu’à enregistrer la voix et les petits instruments donc ça n’a pas eu un énorme impact.

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> Le titre de cet album, We Fucked A Flame Into Being, est tiré du roman Lady Chatterley’s Lover de D. H. Lawrence. Pourquoi ce livre ?

En fait, ça n’a rien à voir avec le livre, mais juste la phrase en elle-même. Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup lire. Je devais avoir près de vingt ans quand j’ai lu ce livre, et je suis tombé sur cette ligne et je me souviens que je m’étais dit que quelqu’un devrait faire un album pop avec ce nom. Ça m’avait vraiment marqué car cette phrase parle d’amour et de passion, mais c’est assez brutal en même temps. Et justement, avec Warhaus je voulais vraiment faire se rencontrer la musique plus ancienne avec la musique moderne et je trouve que cette phrase représente bien ça ; « We fucked a flame » c’est très moderne, hip-hop, alors que « into being » fait plus dépassé. Donc je me suis dit que cette phrase collerait bien, alors je l’ai piquée ! (rire)

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> Et est-ce qu’il y a une autre phrase qui t’a marqué et pourrait être un titre pour un deuxième album ?

Peut-être « We Sucked A Shame Into Being » ! (rire) Non, je ne sais pas.

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> Pour cet album, tu as collaboré avec Sylvie Kreusch. Tu penses continuer à travailler avec elle dans le futur ?

Oui sûrement, tout comme le reste de l’équipe. C’est aussi le cas de Jasper Maekelberg qui est le guitariste mais aussi le producteur de l’album et qui est donc un élément très important dans ce projet. Car même si c’est un enregistrement solo, il dépend aussi du talent d’autres personnes pour des choses que je n’aurais jamais pu faire seul. Il faut être réaliste ; ils ne vont sûrement pas rester avec moi pour toujours, ils vont évoluer et peut-être que l’équipe va changer, mais pour le moment je suis très heureux de pouvoir travailler avec eux. Et j’espère que c’est le cas pour eux aussi et qu’ils auront envie de rester, parce que je suis un boss gentil ! (rire) Pour en revenir à Sylvie, je pense qu’elle a une influence un peu mystérieuse sur l’album ; elle chante et elle a inspiré beaucoup de chansons. Mais je ne sais pas vraiment comment dire… Disons que c’est un peu une « muse » (NDT : en français dans l’interview), même si je ne crois pas vraiment en ce mot ; sa façon de danser, de bouger, ça m’a vraiment inspiré pour l’écriture.

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> Et il y a-t-il d’autres personnes qui t’ont inspiré pour l’album ?

Oui ! J’aime beaucoup tous les grands auteurs-compositeurs comme Bob Dylan, Leonard Cohen, Lou Reed, Gainsbourg, etc. Et ça se retrouve dans ma musique. Mais je pense que tout ce que je peux entendre à la radio, comme Rihanna quand je fais mes courses, m’influence d’une certaine manière.

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> Et en parlant inspiration ; comment est-ce que tu écris tes chansons ? Tu as besoin d’être seul ou au contraire de sortir pour trouver l’inspiration ailleurs ?

Je crois que je peux écrire dans n’importe quelles circonstances, même les plus chaotiques. Je me rappelle que pour l’album de Balthazar, j’ai écrit dans le bus et il n’y avait pas vraiment d’intimité. Alors je me suis enfermé dans les toilettes avec ma guitare pour réussir à écrire ! Donc je pense que je peux écrire un peu comme je veux. (rire)

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> Est-ce que c’était vraiment différent d’écrire cet album par toi-même par rapport aux enregistrements avec Balthazar ?

C’est surtout plus personnel. Quand j’ai voulu faire ce projet c’était avant tout parce que tous mes albums préférés étaient ceux qui permettaient de rentrer dans l’esprit de l’artiste du début jusqu’à la fin. Alors que pour Balthazar ce n’est pas le cas car on est deux à écrire les chansons ; Jinte et moi. Et par exemple, si je romps avec ma copine et que lui se met en couple, il va y avoir tout ça dans le même album. En fait, quand tu écris dans un groupe, tu réfléchis à ce que tout le monde a en commun, alors que là avec Warhaus j’avais envie d’exagérer tout ce qui fait ce que je suis. C’est un peu une sorte d’ego trip !

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Merci à Warhaus d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

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www.warhausmusic.com

www.facebook.com/warhausmusic

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Etudiante, je suis une passionnée d'art, et plus particulièrement de musique et de cinéma. Attirée par le milieu du journalisme et de la communication, j'aime partager mes petites découvertes artistiques avec les autres.

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