Après quatre ans d’attente, les Islandais Of Monsters and Men sont de retour avec un troisième album studio intitulé Fever Dream. Un opus à contre-courant de ce qu’ils ont l’habitude de faire, et qui ne fait pas l’unanimité. On vous en dit un peu plus…
Premier single, Alligator nous avait surpris par la rupture avec l’univers folk et acoustique du groupe. Voix modifiées et son rock ; un parti pris risqué mais qui nous avait convaincus par l’énergie électrisante des guitares et le rythme sauvage et entraînant des percussions. Dans l’attente de cet album, se mêlait donc une impatience grandissante et un petit doute car la chanteuse Nanna Bryndis Hilmarsdóttir l’avait annoncé ; Fever Dream serait un virage à 180° qui pourrait séduire autant que déplaire. Et pour nous, ça sera une légère déception.
Chaque nouvel opus est un cap de plus à franchir, avec toujours cette même interrogation : comment le public réagira-t-il ? Comme le déclarent certains artistes, ce qui importe avant tout est de faire la musique qui leur plaît, sans forcément se plier aux désirs du public. Or, on ne peut pas enlever ça aux Islandais ; Fever Dream est une vraie prise de risque, un saut dans le vide qu’ils souhaitaient faire. Si My Head Is an Animal avait séduit la presse et le public par le monde folk, féerique et touchant qu’il mettait en place, son successeur Beneath the Skin n’avait pas mis tout le monde d’accord. Nombreux sont ceux qui reprochaient au groupe d’avoir recopié la formule du premier opus sans innover. Mais à la rédaction, nous avions adoré ce deuxième album qui témoignait d’une grande maturité musicale et qui alternait énergie sauvage et déferlante d’émotions ; un opus à mille lieues de Fever Dream.
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Passé Alligator qui ouvre l’opus avec dynamisme, les dix autres titres se perdent dans une trop grande quantité d’arrangements ; l’album ayant été composé directement sur ordinateur. Un choix qui nous laisse perplexes, mais qui sonnait comme une évidence pour Nanna Bryndis Hilmarsdóttir qui ressentait le besoin de changer pour retrouver un élan créatif. C’était aussi l’occasion, comme elle l’a confié, de prouver que le domaine de la production n’est pas exclusivement réservé aux hommes.
Pour la première fois depuis leurs débuts, les membres ont écrit séparément, ce qui peut expliquer l’absence de profondeur de cet album. On ne peut pas dire qu’il manque de cohérence ; au contraire, chaque morceau correspond à cette même volonté de proposer un son synthétisé, et l’alternance de chansons planantes et de titres pêchus est efficace. Mais en repoussant l’énergie brute qui les caractérisait, les Islandais ont perdu en puissance. Les titres sont loin d’être mauvais, et certains comme Vulture, Vulture ou Wild Roses sont même entêtants, mais aucun ne sort véritablement du lot, excepté Alligator.
Fever Dream est un peu trop plat, et ressemble parfois à de la pop commerciale. Malgré ça, l’album reste sympathique à écouter. Et autant dire qu’on a hâte de savoir ce que l’avenir réservera à la formation. En attendant, vous pourrez découvrir les nouveaux morceaux en live le 04 novembre au Trianon de Paris.
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