Huit, c’est le nombre d’années qu’il a fallu attendre après le tout dernier album de Fiona Apple. Mais l’attente en valait clairement la peine. Le cinquième album de la chanteuse est extrêmement puissant. Le titre, Fetch the Bolt Cutters, est une phrase empruntée à la série The Fall et prononcée par une enquêtrice spécialiste des crimes sexuels, jouée par Gillian Anderson.
Fiona Apple a composé, écrit et enregistré les 13 titres dans sa maison de Los Angeles et s’est entourée de trois musiciens : Amy Aillen Wood, Sebastian Steinberg et David Garza.
Le son y est brut. Ce qui marque, surtout, dès la première écoute, c’est une rythmique très présente sur chaque morceau et qui fait office de fil rouge tout au long de l’album. A la musique, teintée de jazz, de pop, de blues et de gospel (Ladies, Relay, Newspaper, Heavy Balloon) se mêlent toutes sortes de sons rendant l’album encore plus percutant comme des aboiements de chiens, des bruits métalliques, des bruits de casseroles, des percussions faites sur une table, sur les murs, le plancher…. Il y a aussi des cris, des sifflements, des chuchotements, des respirations. Le piano, bien évidemment, est présent, comme sur le très beau et mélodique morceau d’introduction, I Want You to Love me ou le très marqué Under The Table. Il faut aussi noter la présence du top model Cara Delevingne sur le titre Fetch the Bolt Cutters.
Les mots, eux, sont très forts. Fiona Apple manie parfaitement et précisément leurs sens. Les textes sont féministes et traitent de sujets lourds comme la mort, l’abus masculin, l’injustice ou les violences sexuelles, comme les titres For Her, Relay ou encore Under The Table, dans lequel la chanteuse répète « Kick me under the table all you want, I won’t shut up » (Donnez moi des coups sous la table, tant que vous voudrez, je ne la fermerai pas).
Le retour de Fiona Apple est ici magistral, tout est parfaitement construit, parfaitement produit et la chanteuse confirme, avec ce cinquième album, un parcours musical absolument sans fautes.
Fetch the Bolt Cutters, est un des albums les plus marquants de l’année.
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