Après un album et deux EP, dont le magnifiquement onirique Blueland, Ladylike Lily est revenue avec un nouvel opus. A l’écoute des six titres qui composent Dans La Matière, on comprend parfaitement pourquoi Miossec a fait appel à elle pour assurer les premières parties de sa tournée. Un petit instant de grâce poétique à savourer dès à présent.
Depuis On My Own en 2010, la jeune femme a continué de grandir, et ce tout comme sa musique qui s’est progressivement enrichie d’arrangements électroniques légers, ajoutant en profondeur sans jamais tomber dans le superflu. Mais étoffer les mélodies ne suffisait pas, et Ladylike Lily s’est lancé le délicat pari de jouer avec la langue de Molière. Or, dans cette période où l’anglais règne encore sur l’industrie musicale, tenter des percées en français est audacieux ; mais la jeune femme y parvient avec brio.
La barrière de la langue tombée, la musique de Ladylike Lily prend une tout autre saveur. On pénètre alors dans une sphère beaucoup plus intime où la jeune femme se dévoile délicatement, tout en conservant une touchante pudeur. Elle transforme sa langue maternelle en un instrument doté d’une palette de sonorités et d’émotions différentes. Et, maniant ces sons et ces mots avec agilité, elle parvient à créer un univers aérien où perce une certaine fragilité qui nous rappelle avec plaisir les récentes compositions d’une Emilie Simon.
Mais bien plus qu’une simple oeuvre musicale, Dans La Matière est une véritable histoire que la jeune femme nous compte de sa belle voix, décrivant la noirceur intérieure (Tir à Blanc) jusqu’à une certaine forme de renaissance (Mirages). A la fois diablement charmante et angéliquement attachante, Ladylike Lily nous hypnose et nous transporte sur ses savoureuses eaux musicales. La folk minimaliste s’est transformée en une pop douce et légère, et la chrysalide est devenue papillon.
www.ladylikelily.com www.facebook.com/ladylikelilymusic Photo article © Elise Pez / Post production Photo © Yoann Buffeteau