Le festival Hop Pop Hop a également été l’occasion d’échanger avec Namdose, groupe né de la fusion de deux autres projets : Ropoporose et BRNS. Pourquoi cette fusion et peut-on réellement parler de fusion ? Comment réapprendre à travailler avec une nouvelle structure de groupe ? Quelles suites pour ce projet et les projets annexes ? Romain (Ropoporose) et Antoine (BRNS) nous racontent tout.
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> Namdose, c’est la fusion de Ropoporose et de BRNS. Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble ? On dit que l’idée est partie du festival Les Nuits du Botanique et du festival des Rockomotives. Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Romain : Oui c’est bien ça et en l’occurrence c’est surtout un festival qui s’appelle Les Nuits du Botanique à Bruxelles. Les BRNS sont Bruxellois et nous étions programmés le même soir du festival, BRNS et Ropoporose. Le festival a proposé qu’on fasse quelque chose d’un peu étonnant, qui sorte d’une programmation ordinaire et qu’on fasse une création commune de quelques morceaux que nous proposerions ce soir-là, en plus de nos passages respectifs. On a dit oui. Sans bien se connaître, si ce n’est artistiquement et on s’est dit que ça pouvait être intéressant. Nous nous sommes donnés des plages de composition, on s’est vus à différents endroits, à Bruxelles, à Vendôme et ailleurs. On a composé 40 minutes de musique, ce qui était le deal minimum et on a réussi à rentrer dedans dans un temps assez court. On a fait ce premier concert aux Nuits du Botanique, qui nous a bien plu, puis à Vendôme, à l’occasion d’un festival qui s’appelle Les Rockomotives, qui est un peu notre festival parrain avec Ropoporose et où les BRNS sont passés aussi. Richard, le programmateur, avait trop envie que ce truc-là continue donc il nous a aussi programmés aux Rocko. Il y a eu une impulsion collective de plein de gens sur le fait que ce projet ne reste pas ponctuel. On s’est dit qu’on pouvait aller un peu plus loin, d’où la sortie de l’album en février, puis cette tournée qui passait notamment par Orléans ce samedi soir.
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> Comment se passe la fusion de deux groupes qui ont déjà deux carrières bien distinctes, leurs propres influences, un travail de composition bien personnel ? Comment chacun arrive-t-il à trouver sa place ?
Antoine : Il y a mille manières de le faire. On a rapidement réfléchi à une sorte de dispositif. On s’est dit que dans un premier temps on allait vraiment se mettre dans un local, faire de la musique ensemble et voir ce qu’il en sortait. Cela a donné des ébauches de plusieurs morceaux et parallèlement à ça on avait deux-trois petites idées qui trainaient que nous avons retravaillées ensemble. Le but était vraiment de refaire un répertoire neuf qui n’était ni du BRNS, ni du Ropoporose et justement de faire un nouvel objet et je pense que nous y sommes parvenus, même si on ressent forcément la patte de certains. C’est quand même un projet qui dépasse nos deux univers respectifs.
Romain : Pour cela on s’est vraiment dit que la composition devait être collégiale. On ne se l’est pas imposée, mais c’est ce qui est naturellement sorti puisque quand nous nous sommes vus pour la première fois, nous étions tous les cinq à se regarder un peu dans le blanc de l’oeil, à se dire « bon, c’est parti », faire un rythme, l’arrêter au bout de dix minutes, se dire qu’on va peut-être faire ça… Ce n’est pas facile mais ça peut très bien fonctionner et comme nous étions tous très excités de se retrouver dans cette situation, en n’ayant pas d’acquis puisque effectivement on ne se connaissait pas tant, il y a eu quelque chose qui a bien fonctionné dans l’instinctif. Je pense que les morceaux dépeignent ce truc-là. Ils n’ont pas été travaillés pendant des mois et des mois, il y a quelque chose d’assez rapide.
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> On parle souvent de Namdose comme d’un groupe de scène. Est-ce que c’est cet aspect instinctif lié à votre fusion qui apporte cette dimension particulière à vos live ?
Romain : Je pense. C’est compliqué à expliquer. Effectivement c’est toujours agréable d’entendre que c’est un groupe qui est bon en live. L’album est bien lui aussi, les morceaux sont biens enregistrés, je pense… Il y a aussi le fait que notre musique est assez puissante, parce que nous sommes cinq et deux batteurs. Visuellement c’est chouette. Effectivement les morceaux ont été composés live, nous nous sommes pas renvoyés de bouts de maquettes et les morceaux ont aussi été enregistrés live sur l’album donc ce rapport-là qui s’impose partout, d’autant plus en concert.
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> Comment le public a-t-il réagi à la fusion des deux groupes ? Chaque groupe possède son propre public, donc est-ce que la création de Namdose a entraîné l’émergence d’un nouveau public commun ?
Antoine : Je pense que ça a réuni une partie de nos publics respectifs et ce qui est assez amusant c’est que dans nos propres itinéraires on a eu un certain succès dans certains circuits mais il y a plein de circuits dans lesquels nous ne sommes pas allés et il y a plein de gens qui ne connaissent ni BRNS ni Ropoporose, qui découvrent tout et sont très enthousiastes… Ou pas. Ceux qui ne sont pas enthousiastes ne le disent pas donc il n’y a que des enthousiastes autour de nous. C’est assez marrant parce que le fait que nous ayons changé de nom et que nous ayons pris ce vilain nom qu’est Namdose nous a permis de voir ce qu’on valait aussi en tant que groupe à cinq et pas juste comme une fusion des deux.
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> Quand on écoute l’album, on a justement cette sensation que vous avez toujours travaillé ensemble. Il y a quelque chose de très cohérent, de très naturel. Envisagez-vous de continuer à travailler ensemble ?
Romain : Il n’y a vraiment aucune raison de limiter l’expérience de ce groupe à cet album-là. Après, par la force des choses, du calendrier et de nos groupes respectifs qui sont importants, on va chacun reprendre nos itinéraires à la fin de cette année. On a encore une dizaine de concerts, ce qui aura fait une belle tournée, ce qu’on ne préméditait pas du tout au départ. Et pour BRNS et Ropoporose, cela va repartir sur d’autres projets pour l’année à venir. Mais on ne ferme pas la porte du tout. Namdose a aussi permis que cette année, qui était une année de transition où il aurait pu ne pas se passer grande chose, soit plus remplie. C’est vrai que Namdose est un groupe à part entière et pas tant une fusion, donc ça pourrait être chouette que dans les mois et les années à venir, on reprenne le temps de faire un autre album, si nos agendas respectifs le permettent. On peut aussi faire en sorte qu’ils le permettent. Cela peut être marrant que ce soit un groupe qui puisse revenir ponctuellement.
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> Donc vous envisagez de conserver vos deux projets ?
Romain : Bien sûr oui.
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> Ces derniers jours, vous avez mis en ligne le titre Shelter, qui est déjà un titre que vous jouez en live…
Romain : Oui, il ne fait pas partie de la première salve de compositions. Ce morceau a été composé après les premiers concerts car nous n’avions que 40 minutes de set donc on s’est remis à composer au printemps dernier. On peut dire que ce morceau est issu de la deuxième partie de compositions. Et ce titre nous plaisait bien donc on s’est dit qu’on l’enregistrerait pour le sortir à la rentrée, avec les derniers concerts. Effectivement il est sorti vendredi dernier (le 13 septembre) mais nous allons ressortir un clip et vraiment le sortir officiellement dans quelques jours.
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> Mais il ne sera jamais intégré à une autre production ?
Romain : Non je ne pense pas. Il appartient à cette année-là aussi. Et c’est bien de garder des bulles, comme ça… Ce sera le dernier petit truc de cette année.
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Un grand merci à Namdose d’avoir accepté de répondre à nos questions !
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www.facebook.com/namdose
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