Once there was a song, the song yearned to be sung,
It was a spinning song about the King of Rock ‘n’ Roll…
Il n’y a pas à dire, Nick Cave possède le sens de la mise en scène. L’annonce surprise de la sortie de son nouvel album ce 4 octobre 2019 en a ravi plus d’un.e.
Ghosteen. Un titre évident, accompagné d’une pochette aussi déroutante qu’intrigante.
Nick Cave donne une suite logique plus apaisée bien que toujours très douloureuse à son album précédent Skeleton Tree, sorti en septembre 2016, dans lequel il exprimait le désespoir sombre et poignant de la perte de son fils. La où Skeleton Tree sonnait fatal comme un coup de glas, ce nouvel album se fait intense sans oublier une certaine clarté.
Ghosteen est cependant un album exigeant, qui demande une bonne concentration afin de saisir la délicatesse de ses variations. C’est une expérience méditative qui exige de baisser sa garde et de se laisser envelopper par son étrangeté. On y trouve des sonorités cristallines et fantomatiques par lesquelles Nick Cave nous guide à travers ses brumes, à la recherche de son chemin vers la rédemption. Avec cet album, Cave fait preuve d’une vulnérabilité bouleversante dans sa manière de chanter. Sa voix se fait tantôt sombre et caverneuse, tantôt douce et déchirante. Surprenante, par des éclats aigus qu’on ne lui connaissait pas forcément et qui l’habille à merveille. Malgré tout, la douleur n’y est pas pesante. Elle est sublimée, orchestrée dans une superbe rêverie.
Malgré la profondeur de sa tristesse, Ghosteen est aérien, intime, et donne le goût de salut que son interprète semblait rechercher à l’heure de Skeleton Tree.
Les fantômes de Nick Cave ont quelque chose d’hypnotique. Ténébreux, mais surtout d’une grande douceur.
www.nickcave.com
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