La musique est un éternel recommencement, une boucle sans fin. Avec Oracular Spectacular, son premier « vrai » album (Climbing To New Lows étant en réalité une compilation des premiers maxis du groupe), MGMT confirme cette règle. Souvenez-vous des années 60-70, de Pink Floyd, The Byrds, Cream, The Zombies, et même d’une certaine période des Beatles…C’est dans ce même courant musical singulier et créatif, qu’Andrew VanWyngarden et Ben Goldwass s’inscrivent en signant un album au psychédélisme certain. Quasiment un demi-siècle après leurs prédécesseurs.
Si Oracular Spectacular est sans contexte un album psychédélique, il se veut également résolument pop, avec des touches électroniques, rock et même funk. Sans jamais se perdre dans l’expérimental, ce premier disque propose des sonorités étranges et sans nul doute perturbantes pour les non-initiés au genre. Cependant, il parlera à tout à chacun en reprenant les gênes de la musique pop. Ce parfait équilibre est à l’origine des nombreux hits qui composent l’album, dont les fameux Kids, Electric Feel, et Time To Pretend. Difficile de passer à côté de ces titres, tant ils ont été très largement diffusés en radio, sur les chaines musicales, ou encore lors de l’habillage d’émissions de télévision, de séries et de films. Outre ces trois incontournables, l’album se compose de sept autres pistes qui ne manquent pas d’arguments : on pense au nostalgique The Youth, au terriblement religieux The Handshake avec son orgue, au touchant Love Always Remains, le presque folk Pieces of What, au surprenant Of Moons, Birds & Monsters, à l’entêtant Weekend Wars… Absolument rien est à jeter, tout participe à la claque que fut Oracular Spectacular au beau milieu du paysage musical de 2007.
Succès retentissant, mais succès inattendu pour le groupe, qui ne pouvait imaginer atteindre une si large audience avec un tel choix artistique. Il faudra d’ailleurs un certain temps pour que les deux compères s’adaptent à ce nouveau statut : en témoigne des premières prestations live maladroites, et une certaine timidité sur les plateaux tv. Malgré le million de copies vendues, le groupe n’aura par la suite que faire de plaire ou non. C’est en maintenant ce même cap artistique que MGMT sortira Congratulations (2010) et MGMT (2013), quitte à s’enfoncer dans le marginalisme avec des albums de plus en plus psychédéliques.
En quelques mots, Oracular Spectacular est culte, intemporel, et ne peut laisser indifférent. Fan d’un âge d’or musical quasi révolu ou avide de découverte, il serait criminel de passer à côté d’une telle création musicale.
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