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En interview avec Jeanne Added !

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A l’occasion de la sortie de son premier album Be Sensational ce 1er juin, nous avons rencontré Jeanne Added. L’artiste se livre, nous parle de son parcours, de la réalisation de son album, de ses projets et de son ressenti face à sa sortie et aux concerts à venir.

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     > Votre album Be Sensational sort aujourd’hui, comment vous sentez-vous ?

J’ai l’impression que c’est mon anniversaire. Je suis surtout émue et très heureuse, profondément heureuse. Quelque chose de profond. C’est assez fort et joyeux.

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     > Fin avril, vous avez joué au Printemps de Bourges, comment avez-vous vécu cette date, où vous avez été très mise en avant et où vous sembliez très attendue ?

Pour moi la chose la plus importante est comment je me sens sur scène. C’est vrai qu’il y a des soirs où l’environnement interfère un peu avec ce qui se passe sur scène et je travaille très fort pour que ça n’arrive pas. Le moment de la scène, c’est un moment où je souhaite être complètement là avec la musique qu’on est en train de jouer et les gens qui viennent l’écouter. Pour Bourges, dans mon souvenir, j’avais des bonnes sensations en terme de concert. Je suis sortie de scène contente. Après en terme de retour, je crois que ça s’est bien passé.

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     > Dans votre album, il y a une grande diversité rythmique, des titres très puissants comme A War is Coming, d’autres un peu plus posés comme Look At Them… où trouvez vous votre inspiration ?

 L’inspiration, c’est toujours quelque chose de très nébuleux, qui n’est pas forcément très identifiable. J’ai écrit parce que j’avais besoin d’écrire. Après je me rappelle avoir pris des notes, par exemple, lors de l’exposition de Gerhard Richter, qui correspond à la période où j’étais en train d’écrire. J’ai pris des notes à propos d’un sous-texte ou de quelque chose qui puisse avoir plusieurs couches, ce qui est le cas des grandes peintures  abstraites de Richter, qui me bouleversent. J’avais pris des notes sur des sensations physiques que j’avais eues en regardant ses peintures, qui correspondaient très très forts à ce que je sentais alors que j’étais en train d’écrire, donc ça ça peut être une inspiration. Elles sont partout en fait. Et puis il y en a plein que j’ai oublié mais qui sont là. Pour être très concret, pour un titre comme It, je l’ai écrit en pensant beaucoup à Peaches.

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     > Comment définiriez-vous votre musique finalement ?

 C’est un peu compliqué de répondre à ce type de question. Effectivement il y a des choses assez différentes des unes des autres. Par exemple, un titre comme Back to Summer est assez loin de Be Sensational. Il y a des choses très variées mais après pour moi c’est venu d’un même endroit. Je pense qu’on est toujours un peu plusieurs à l’intérieur, j’écoute avec autant de plaisir Snoop Dog avec Justin Timberlake que d’autres artistes qui n’ont rien à voir. Mais après il ne s’agit pas d’essayer de faire un grand écart et de mettre tout dans un même disque. Ce n’est pas ça la question. Pour moi ça vient de la même source. Après pour la définir, pour moi c’est de la pop parce que c‘est des mélodies, de l’électro parce que c’est fait avec instruments virtuels pour la plupart et du rock parce qu’en terme d’énergie il y a quelque chose qui s’apparente à ça.

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     > Vous vous êtes formée au Conservatoire de Paris en classe de jazz, enfant vous avez joué du violon, vous avez un parcours classique en premier lieu, puis vous êtes passée par le jazz, maintenant vous faites plutôt du rock, de l’électro. Comment on passe d’un style à un autre ?

 Pour moi tout s’apparente à une grande période de formation qui aurait duré quasi 27, 28 ans, dans laquelle j’ai, à la fois, fait des études et travaillé avec plein de gens pour arriver au moment où j’ai été en capacité d’écrire pour moi et de faire ma musique et d’avoir le courage de regarder là dedans. Et à ce moment là, effectivement, la question ne se posait pas, je n’allais pas faire du jazz, je n’avais pas envie de chanter comme ça et je ne voulais plus chanter comme je chantais depuis des années. Pour moi, c’est un long chemin qui amenait à ça. Tout amenait à ça en fait. C’est à la fois une rupture et pas du tout, c’est-à-dire que la rupture, elle était dans le fait d’avoir besoin de faire ma musique.

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      > Comment s’est passée la collaboration avec Dan Lévy de The Do ?

 Super bien ! En tout cas, je pense que je n’aurais pas pu trouver mieux, un meilleur allié que Dan Lévy, pour faire ce disque-là. Evidemment, le chemin n’a pas toujours été facile, parce que j’étais en prise avec plein de doutes et de peurs, et du coup son rôle par rapport à ça, malgré lui, dépassait un peu celui de réalisateur et je pense que ce n’était pas son truc préféré dans la vie, mais il était obligé de me pousser un peu par moment et pour ça je le remercie infiniment. Ça s’est bien passé, magnifiquement passé. Je suis tellement heureuse de ce qu’on a produit ensemble. C’était une période très très forte.

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     > Vous avez sorti un premier titre fin 2014, extrait d’un EP sorti en février 2015, après un passage aux Trans Musicales de Rennes, comment avez-vous composé votre premier album ? Quand avez-vous commencé à l’écrire ?

 Ça date d’il y a deux, trois ans. Une période qui s’est écoulée sur une bonne année et demi, deux ans. Et il y a quasi une année qui passe une fois que l’album est terminé et avant qu’il ne sorte.

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     > Vous êtes française, originaire de Reims, pourquoi avoir choisi de chanter en anglais ?

 Je ne crois pas avoir choisi. Tout est venu en anglais d’abord. Et puis ça correspondait très fort avec la musique que j’avais envie de chanter. Ça allait avec l’esthétique dans laquelle j’avais envie d’évoluer.

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     > Vous êtes programmée aux Francofolies de La Rochelle, aux Eurockéennes de Belfort, à Rock En Seine… entre autres, comment appréhendez-vous tous ces concerts ?

 Je suis juste extrêmement heureuse, je répète ça tout le temps mais c’est vrai, la période est un peu dingue. Faire autant de concerts alors que l’album sort aujourd’hui c’est incroyable. Puis le concert c’est quelque chose d’important pour moi. Que cet album se concrétise en concert c’est exactement ce que je voulais donc j’ai l’impression d’être fort gâtée, d’avoir beaucoup de chance.

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     > Vous envisagez de faire le même set pour chaque concert ?

Pour le moment on reste sur le même concert. On va faire l’été comme ça. Je vais d’abord continuer à écrire des chansons, on ré-adaptera quelques trucs pour la rentrée.

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> Quels sont vos projets à venir ? Vous allez exploiter au maximum votre album, en dehors des concerts, vous avez prévu de sortir un nouveau clip ?

On va enregistrer le clip de Look At Them dans quelques jours, qui sortira fin juin si tout va bien.

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Un grand merci à Jeanne Added pour avoir accepté de répondre à nos questions !

www.facebook.com/jeanneaddedpage

Photos © Narumi Hérisson

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Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

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