Mais que pourrait-on bien dire ? Que pourrait-on rajouter de plus qui n’a pas déjà été dit ou écrit depuis ces deux ans ? Comment parler de ces deux derniers Olympia, dates finales de sa tournée, sans évoquer le tourbillon que fut tout le reste ?
Dans ce paysage musical français actuel complètement fou, Clara Luciani est devenu absolument incontournable. Avec son album Sainte Victoire d’abord, dans lequel la poésie de ses mots et son sens précis et parfait du sentiment ressenti vous touchent en plein cœur et font de cet album et de ses chansons, des merveilles de sincérité, d’émotion, de délicatesse et d’élégance.
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Avec sa tournée ensuite, débutée il y a presque deux ans, pendant laquelle Clara Luciani a su brillamment défendre son album, en commençant par des salles de trente personnes et terminer ici en véritable apothéose avec deux Olympia archi pleins. Et s’il est des concerts qu’il ne fallait très certainement pas manquer cette année, ces deux ultimes dates en font clairement partie. On savait qu’elles allaient être très chargées en émotion.
Ceux qui sont déjà venus la voir le savent forcément, Clara Luciani dégage cette force émotionnelle impressionnante dans chacune de ses interprétations. Elle est follement chanson bien sur mais elle est aussi tellement pop et surtout tellement rock. Elle s’est surtout réinventée soir après soir avec une liberté totalement grandissante et assumée.
Aussi retient-on un peu son souffle lorsque commencent les premières notes du morceau Sainte Victoire qui ouvre merveilleusement le set. La voix de Clara Luciani résonne dans une avalanche de lumières blanches sur ce fameux décor de cathédrale, dessiné par la chanteuse elle-même. Elle arrive sur scène déjà très émue en tapotant tout doucement sur son cœur. Chaque chanson ensuite est un véritable tableau magnifiquement mis en lumière. Le public est complètement conquis et le sol de l’Olympia tremble lorsque démarre le morceau La Baie, mais surtout La Grenade, encore une fois, véritable hymne de l’année dont ce public connait les paroles absolument par cœur.
Les arrangements sont fabuleux. Cette tournée les a montré en perpétuels mouvements, en perpétuels changements, en perpétuels renouvellements. Ils emmènent les morceaux dans une autre dimension laissant cette incroyable impression de toujours les redécouvrir et surtout de ne jamais assister au même concert. On est frappé d’entendre une note ou une harmonie que l’on n’avait pas entendue ou perçue les fois précédentes et c’est merveilleux. L’introduction hypnotisante du morceau Les Fleurs avec les cuivres d’Adrien Soleiman et du chanteur Voyou restera mémorable. On citera aussi bien évidemment Alban Claudin, Benjamin Porraz, Franck Amand et Adrian Edeline, musiciens impeccables, véritable colonne vertébrale de scène, en cohésion et en harmonie totale.
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Pour ses ultimes dates, Clara Luciani était bien entourée. Vladimir Cauchemar et Philippe Katerine le premier soir puis, Pierre Lapointe et Alex Kapranos, le chanteur de Franz Ferdinand, le second. Elle reprendra La Chanson de Maxence du film Les Demoiselles de Rochefort, sa comédie musicale de référence, avec Vladimir Cauchemar dans une version chanson doucement électro très belle et elle répètera Qu’est ce que t’es beau inlassablement à Philippe Katerine, comme elle l’avait déjà fait sur les bonus de son album. Pierre Lapointe racontera avec beaucoup d’humour leur rencontre avant d’entamer Qu’est ce qu’on y peut?. Puis, Alex Kapranos rentrera sur scène pour un duo d’une élégance et complicité rare sur le morceau de Nancy Sinatra et Lee Hazelwood, Summer Wine. Va t’on se remettre de ce moment d’ivresse classieuse ? Telle est la question.
Clara Luciani terminera ses deux concerts en veste à paillettes violettes et restera sans voix au moment du morceau La dernière fois. Le public ne souhaitant pas évidemment que cela le soit. Il brandira même des affichettes « Certainement pas ». Enfin, elle chantera seule à la guitare, Jean Bleu, sa reprise en français de Lana Del Rey. Lorsque les derniers applaudissements retentissent, son émotion et celle de ses musiciens est plus que palpable. Tous sont en larmes. On reste ému aussi forcément et totalement heureux d’avoir un peu assisté à cette aventure-là.
Non vraiment, que pourrait-on bien rajouter de plus, à part, en empruntant un instant les mots d’une autre très grande… « Dis quand reviendras tu ? »
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