HomeInterviewsCharlotte Fever nous raconte la sortie d’Erotico

Charlotte Fever nous raconte la sortie d’Erotico

Le duo Charlotte Fever a récemment sorti Erotico, son 2ème EP. Dansante, lumineuse et enjouée, Erotico est une production qui fait du bien et donne envie de bouger. Pour accompagner sa sortie, le duo Charlotte Fever s’est également entouré d’une autrice pour réaliser un recueil de récits érotiques. Cassandra et Alexandre ont accepté de répondre à quelques-unes de nos questions : retour sur la sortie d’un EP plein d’attraits, marqué par une création originale.

.

   > Votre nouvel EP est sorti le 14 février 2021. Comment vous sentez-vous depuis la sortie ? Êtes-vous satisfaits des premiers retours ?

Cassandra : Ça va plutôt bien, nous sommes très contents ! Déjà, nous sommes ravis d’avoir pu finir cet EP parce que cela a été énormément de travail. Quand on commence quelque chose nous ne savons pas toujours si nous allons réussir à le finir, donc nous sommes très satisfaits de cela. Quant aux retours, nous avons conscience qu’il y aura toujours des gens qui aimeront moins, d’autres qui vont beaucoup aimer… Et pour le moment nous n’avons que des bons retours donc nous sommes super contents. Puis nous ne sommes qu’à la sortie de l’EP, il y a encore beaucoup de choses à faire. Nous avons aussi envie de le défendre en live et ça viendra par la suite, quand cela sera possible. Cet aspect là est un peu frustrant mais pour l’instant, vis à vis des retours presse et des retours de ceux qui ont pu écouter l’EP en digital, sur nos réseaux sociaux, nous n’avons que des bons retours, des commentaires sympas. Nous sommes heureux et nous avons hâte de le défendre sur scène mais aussi de le vendre au format physique. Parce que le vinyle et le booklet qui l’accompagne sont une autre forme de promotion et nous avons aussi super hâte de les présenter.

.

   > Comment vivez-vous le fait de sortir cet EP en pleine crise sanitaire, une période qui ne vous permet pas encore de le jouer sur scène et où la promotion ne passe quasiment que par les médias, la diffusion en ligne ?

Alexandre : Dans un premier temps nous le vivions très mal. Puis tu te dis que tu n’es pas le seul à qui cela arrive, à avoir ce souci et ce besoin de s’épanouir sur scène et de ne pas pouvoir le faire à cause du COVID, donc cela fait relativiser un peu. Le fait d’être tous dans la même galère permet d’apaiser la souffrance. Mais globalement c’est affreux.

Cassandra : C’est aussi intéressant de se dire que nous sommes tous dans la même galère, artistes en développement ou super confirmés, organisateurs de festival, programmateurs, techniciens… Nous sommes tous dans le même bateau et quelque part cela rapproche un peu. J’ai l’impression que nous arrivons à défendre un milieu culturel en entier, une espèce de famille, plutôt que juste son morceau de son viande. C’est intéressant de ressentir cette solidarité qui s’est créée et je trouve ça cool pour cet aspect-là.

.

   > Avez-vous une date pour la sortie de l’EP et du booklet en physique ? Où pourrons-nous les acheter ?

Alexandre : À priori cela sortira avant fin avril. Les nouvelles érotiques sont déjà éditées.

Cassandra : Nous avons confié l’impression du booklet à des artistes en risographie donc le temps d’imprimer les 150 exemplaires, tous reliés à la main, nous devrions les recevoir ces jours-ci. Ça va arriver assez vite et après il faudra finir de presser les vinyles. Donc oui, fin avril cela devrait être bon.

Alexandre : Et tout sera en vente sur Bandcamp, notre site officiel et si vous venez toquer chez nous nous pourrons aussi vous en vendre (rires).

.

   > D’où est venue l’inspiration pour l’univers très sensuel et érotique de cet EP ?

Alexandre : Pour moi c’est en écoutant Cerrone, le groupe Space et probablement des films qui m’ont inspiré. Chez moi, les images m’inspirent beaucoup pour faire des sons, écrire de la musique.

Cassandra : Depuis le début de projet nous avons vraiment à cœur de parler de choses agréables, de faire rêver les gens, de faire voyager. Depuis le début nous parlons également d’amour, d’érotisme, d’énormément de choses autour de ces questions. Je ne sais pas, personnellement, ce qui m’a inspirée mais l’univers de la plage, les tropiques, les vacances au soleil, l’amour de vacances… en découle l’érotisme.

Alexandre : Il y a un film qui est assez représentatif de l’inspiration que j’ai pu personnellement avoir pour cet EP, c’est True Romance. Aussi bien au niveau de l’histoire, des images, de la BO… Le Hans Zimmer des années 80 est très inspirant pour nous.

.

   > En sortant cet EP très lumineux, entraînant, enjoué… avez-vous conscience que c’est une production qui peut faire beaucoup de bien, surtout actuellement ?

Alexandre : Ça nous fait très plaisir d’entendre ça !

Cassandra : Le but, depuis le début et même en dehors de cette crise, c’est que nos chansons soient agréables. Donc c’est missions réussie si tu nous dis que ça marche.

Alexandre : Avec Cassandra, nous nous sommes dits que nous sommes en effet dans une période où les gens auraient probablement besoin de rire davantage, d’être enjoués, plutôt que d’avoir des choses qui les font pleurer, même si c’est cool de pleurer devant des œuvres d’art. Personnellement, j’ai du mal à regarder et à consommer des choses tristes. Et quelque part, c’est intéressant que cet EP arrive maintenant.

.

   > Nous en avons parlé plusieurs fois, cet EP est accompagné d’un recueil de nouvelles érotiques. D’où vient cette idée ?

Cassandra : Nous avions vraiment envie de créer quelque chose de spécial. À chaque fois que nous faisons une chanson, nous nous imaginons une sorte film, comme quand nous écrivons la musique, nous voyons des paysages… Il y a cette idée d’emmener les gens dans un univers et pour cet EP nous nous sommes dits qu’il fallait que nous allions plus loin que ce que nous pouvions faire uniquement nous-même et que nous pouvions collaborer avec d’autres artistes pour amener notre univers dans d’autres endroits. Du coup nous avons contacté l’autrice Lucie Brémeault pour lui proposer ce projet d’écriture de nouvelles érotiques, avec cinq de nos chansons. Bien entendu, il fallait déjà que le projet et les chansons lui plaisent, que ça l’inspire. Ce n’était pas forcément évident et au final ça lui a plu tout de suite. Elle a été très inspirée dès le début, donc c’était cool pour nous. Puis comme nous avons toujours travaillé avec des illustratrices et qu’avec Alex nous adorons l’art, les illustrations, les peintures, les sculptures… toute forme d’art, nous avions énormément envie de travailler avec des illustratrices. Nous l’avons fait sur le premier EP avec Anna Wanda Gogusey et nous nous sommes dits qu’il fallait aussi illustrer ce deuxième EP. Comme c’est un booklet érotique il faut que nous ayons des images qui accompagnent les nouvelles pour que les gens puissent se projeter.

Alexandre : Il y avait aussi cette idée de vouloir quelque chose autour de l’EP qui ne soit pas forcément de l’image. Parce qu’en général ce qui accompagne un EP musical ce sont des images et des clips vidéos. C’était vachement cool de se lancer dans l’écriture parce que cela a rarement été fait. Il y a plein de gens qui trouvent l’objet vinyle cool et en plus de cela, s’il y a des choses à consommer autour, que ce soit des images ou de la lecture, pourquoi pas… Et de la lecture il y en a rarement.

.

   > Vous connaissiez déjà l’autrice Lucie Brémeault avant de lui proposer ce projet ?

Cassandra : Nous la connaissions déjà avant oui. Elle écrit des livres depuis longtemps et elle est devenue une amie. Nous lui avons proposé le projet en tant que professionnelle. C’est compliqué d’écrire, il faut être inspiré. Nous ne lui faisions pas particulièrement de faveur. Nous avons croisé les doigts pour qu’elle accepte. Ce n’est pas forcément évident de trouver des auteurs qui veuillent se lancer dans l’érotisme. Elle avait déjà écrit des nouvelles érotiques et cela a matché parfaitement.

Alexandre : Et elle adore notre musique !

.

   > Vous parliez d’art, de cinéma, d’image… Et il semblerait que vous prépariez un nouveau clip. Pouvons-nous en savoir un peu plus ? Et quel est votre rapport à l’image ? Est-ce important pour vous d’avoir un univers graphique construit, pensé ?

Cassandra : Nous avons très vite compris qu’aujourd’hui, pour se démarquer, tout ne repose pas que sur la musique. Il faut emmener l’auditoire vers un univers entier. Heureusement pour nous il y a des gens qui nous entourent aujourd’hui qui peuvent nous permettre la création de cet univers, parce qu’ils adorent notre musique et qu’ils nous soutiennent. Mais la construction de tout  cela a été longue. Pour le prochain clip nous nous sommes aussi beaucoup entourés et nous en sommes assez contents. On a hâte qu’il sorte.

Alexandre : L’image est hyper importante pour nous. Avec Cassandra, quand nous faisons de la musique, nous avons plein d’images en tête. Il y a un univers qui se créé en même temps que nous composons la musique. Et le fait d’avoir des gens autour de nous qui peuvent représenter cet univers que nous avons en tête et qui mettent leurs touches personnelles est une satisfaction incroyable.

.

   > Vous faites de la musique ensemble depuis un certain temps. Comment est né votre projet ? Comment travaillez-vous tous les deux ? Qui ramène la première idée ?

Alexandre : Cassandra et moi nous connaissons depuis un moment, je pense que nous nous sommes rencontrés il y a une dizaine d’années. J’avais un groupe de rock psyché il y a cinq – six ans et à la fin de vie de ce groupe, Cassandra nous a rejoints. Le groupe a splité et Cassandra et moi avons choisi de continuer de faire de la musique ensemble. Nous avons monté Charlotte Fever tous les deux. Entre nous les choses sont hyper spontanées. C’est une manière d’aborder la musique que je n’avais jamais connu avant. Nous nous retrouvons tous les deux dans notre studio et nous essayons des sons, des harmonies, des mélodies, des paroles… Je ramène éventuellement une petite base musicale sur laquelle nous commençons à travailler tous les deux mais globalement nous faisons les choses à deux.

Cassandra : J’ai eu un groupe au lycée mais ce n’était pas très sérieux puis j’ai fait une école de musique, j’ai rencontré plein de musiciens et j’ai fait des petits enregistrements par-ci par-là mais rien de bien sérieux non plus. Quand j’ai rencontré Alexandre c’est la première fois que je pouvais m’exprimer librement dans la musique et avoir mes propres envies, mes propres créations. Alexandre aide énormément parce qu’il a une grosse connaissance des logiciels, de la théorie musicale, d’énormément des choses. Il complète mes lacunes, nous échangeons et nous composons ensemble sur des bases musicales qu’il a déjà établi. Nous passons des heures et des heures a rigoler et c’est trop chouette !

.

   > Vous avez sorti un premier deux titres, puis deux EPs en comptant celui qui vient de sortir. Est-ce que vous pensez à la sortie d’un plus long format pour la suite ?

Alexandre : Nous avons déjà un album. Nous avons écrit ce nouvel EP il y a un an et demi donc nous avons écrit d’autres morceaux depuis. Nous avons de quoi faire un album. Nous avons même déjà classé les morceaux. Nous sommes à peu près sûrs de ce que nous voulons.

Cassandra : Pour l’instant nous n’avons pas eu de syndrome de la page blanche donc nous avons de quoi faire un album. Mais nous allons faire attention à la période pour le sortir parce qu’il serait dommage de le sortir alors que la visibilité n’est pas là. Nous ne le sortirons pas en période de Covid, surtout si cela dure sur plusieurs années. Ce que je n’espère pas (rires) !

.

   > Question bonus : quels sont les artistes feel good que vous écoutez ? Qu’est-ce qui inspire Charlotte Fever ?

Alexandre : Nous écoutons beaucoup Sébastien Tellier, Gainsbourg, probablement un peu de Tame Impala touch ; la touche de rock australienne 2010-2020. Dernièrement, gros coup de cœur pour le projet Mondial Toboggan, que je trouve extraordinaire et Muddy Monk que je trouve dingue au niveau son, mélodie, harmonie.

Cassandra : Pour mes anti-coup de blues, je suis une fan inconditionnelle de Abba. Je ne m’en lasse pas. C’est vraiment le groupe que j’écoute si je me sens triste. En récent, je viens de découvrir Tentative, elle a un univers hyper sensuel, avec des synthés… comme notre univers mais un peu plus sombre. Elle n’a pas beaucoup d’écoutes et je trouve que c’est dommage. Et puis je la trouve hyper stylée.

.

.Merci beaucoup à Cassandra et Alexandre pour ce beau moment passer à parler musique, écrits érotiques, univers, influences.. Et merci à Romane d’avoir rendu cette interview possible !

.

www.facebook.com/charlottefever.theband
Photo © Kevin Blain

Written by

Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

No comments

leave a comment