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Anima , le nouvel album de Thom Yorke

Anima selon sa définition est : La représentation féminine au sein de l’imaginaire de l’homme. (Carl Jung 1875-1961)

Il a fallu l’écouter plusieurs fois, afin de s’en imprégner et surtout de peut être constater qu’il est un absolu chef d’oeuvre.  

Avec Anima, qui est très certainement son album solo le plus abouti, Thom Yorke, en parfait virtuose, continu sa quête et ses recherches sur le son, commencées et inspirées avec ses deux précédents albums (The Eraser en 2006 et Tomorow’s Modern Boxes en 2017), avec sa dernière tournée ainsi que ses projets avec Atoms For Peace  et ses collaborations avec Flying Lotus.  

Il le triture, le bouscule et le sublime jusqu’à tenter de lui donner l’aspect d’une production parfaite et rare, même si on aimerait à penser que peut être, cela n’existe pas. 

Réalisé et produit avec Nigel Godrich, son fidèle complice, en studio et en live, les neuf titres s’enchainent dans une déferlante d’harmonies, de variations, de fréquences, de samples, de nappes, de cordes et de boucles électro et techno que le chanteur de Radiohead connait déjà par coeur mais qu’il continu inlassablement d’explorer. On oscille entre expérimentations électroniques et album intime ou les subtilités sonores et musicales sont tout simplement magistrales. 

Les textes tourmentés décrivent une angoisse intérieure et profonde et le ton donné est morose, complètement désespéré, à la limite du cauchemardesque. On cherche cependant peut être une infime, toute petite lueur d’espoir dans certaines paroles. 

On écoutera particulièrement le morceau Dawn Chorus, très certainement le plus beau titre de l’album. Ballade d’une infinie mélancolie, qui parle surtout de nostalgie, dont chaque note, chaque mot et surtout l’interprétation de Thom Yorke sont d’une beauté absolument désarmante.

Il faudrait tout retenir. Traffic pour ses rythmes saccadés, Impossible Knots pour sa ligne de basse ou encore Runwayaway qui clôture magnifiquement l’album avec son intro surprenante à la guitare. 

La sortie d’Anima accompagne aussi celle d’un court métrage réalisé par Paul Thomas Anderson, à voir sur Netflix. Une quinzaine de minutes qui illustrent le climat sombre et pesant de l’album, pendant lesquelles Thom Yorke, en acteur principal, recherche l’apaisement et exécute des chorégraphies contemporaines, créées par Damien Jalet (déjà présent sur l’excellent projet Suspiria, dont Thom Yorke avait fait la bande son). 

Anima est une oeuvre essentielle, d’une richesse et d’une qualité artistique remarquable et il faudra surement encore l’écouter plusieurs fois pour réussir définitivement à en faire le tour. 

Sortie digitale depuis le 27 juin. Sortie physique le 19 juillet.

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Disquaire un jour, disquaire toujours!! J'aime le rock, la pop, la chanson, le jazz, la soul, le... euh...bah tous les styles quoi. Mon 1er souvenir et choc musical était un album de Bruce Springsteen à l'âge de 8 ans et j'ai pleuré quand je l'ai vu sur scène la 1ère fois, presque 20 ans après!!! et.... je connais les paroles du Chanteur de Daniel Balavoine par coeur.

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