Ce 16 septembre, Odezenne marquait son retour. Le groupe bordelais de rap alternatif a vécu une année chargée qui suit une longue période de création à Berlin. Un éloignement géographique inspirant dont ils nous avaient donné un échantillon dans un EP, Rien, et des dates de concert dont une, mémorable, à l’Olympia.
Dolziger St. 2 sera donc le titre de ce nouvel album. Après Sans chantilly et OVNI, Odezenne prend des risques. Ils ont choisi de s’extirper de leurs habitudes pour se propulser dans un nouvel environnement. Aux antipodes de leurs musiques, l’influence de la capitale allemande apporte une froideur, une marque industrielle mais indomptable. Tout cela correspond à merveille à l’état d’esprit des membres d’Odezenne.
« Bouche à lèvres » est le premier extrait de ce disque qui contiendrait dix titres. Beaucoup moins que les généreux disques précédents. Odezenne nous avait séduit par le façon de ne pas faire comme les autres et ils continuent en choisissant de produire un disque qui ressemble aux autres, sur la forme.
Parce que sur le fond, on retrouve toute l’impertinence et l’insolence des bordelais. C’est sale, sexy et séduisant. On se sent attirés par « Bouche à lèvres » grâce à son hypnotique composition et une construction verbale addictive. Les mots rebondissent avec prestance mais toujours dans un sens inattendu. Les formules font mouche et on se sent faible face à leur intelligence.
Accompagné par un clip orchestré par le même réalisateur que « Dedans », « Bouches à lèvres » renoue avec les désirs premiers, sauvages mais humains. C’est tremblant, saisissant et génial. Odezenne frappe à nouveau en plein cœur avec ce premier extrait. Ils nous tiennent et plus dur sera la première écoute de ce nouvel album que beaucoup trop attendent.
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