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Rencontre avec Radio Elvis ! #pdb15

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Pendant Le Printemps de Bourges nous avons interviewé le groupe montant de la scène française Radio Elvis ! Un échange riche en humour et en blagues, qui tourne autour de son parcours et de son futur album.

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  > Vous faites parties des sélections du FAIR 2015, est-ce que vous voyez ça comme un beau tremplin, une belle opportunité ?

Non (rires). Bah bien sur, c’est super bien ! Ça nous apporte beaucoup de choses, beaucoup de conseils, des concerts… plein de choses extra musicales on va dire. Du soutien, des ateliers, des formations sur ce qu’est un label par exemple. Plein de choses comme ça qui sont intéressantes, mais beaucoup de concerts, beaucoup de réseaux, beaucoup de choses bien !

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     > Vous êtes passés l’année dernière par la plateforme Kisskissbankbank pour financer de quoi répéter des concerts, c’est bien ça ?

C’était pour une résidence d’artistes.

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     > Et comment s’était passée la collecte puis la résidence ?

Très bien. En fait on avait déjà fait une collecte pour presser le premier EP. Là c’était la deuxième, c’était un peu plus dur parce que du coup les gens avaient déjà donné une première fois peu de temps avant, mais c’est bien, on a du monde et c’était en partenariat avec le tremplin des Inrocks. On avait eu une bourse avec eux. Et la résidence c’était bien ! C’était pour bosser la scène avec des nouveaux morceaux.

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     > Ce système se généralise, on en voit de plus en plus, des artistes et des tas d’autres personnes, est-ce que ça ne risque pas finalement de se disperser et de risquer que ça ne fonctionne plus ?

Oh ben si. Comme tous les trucs Internet, comme Myspace, comme plein de trucs… Je crois que c’est le principe même d’Internet, c’est que c’est éphémère. Mais c’est aussi ce qu’il y a de bien, ça a des défauts et des bons côtés, ça permet, au final, de maintenir un flux tendu de créativité sur Internet. Il y a beaucoup de start-up sur Internet. Je pense que c’est grâce à ça, parce que de toute façon un progrès c’est vrai que ça dure dix ans et au bout de dix ans ça commence à être déjà bien enterré. Mais ça pousse tout le temps à avoir de nouvelles idées pour les personnes qui créé des start-up, pour nous ça ne change pas grand chose. Enfin si, on gagne moins notre vie. Ce que je veux dire c’est que nous dans la musique même, dans notre salle de répétitions, ça ne change pas. Mais c’est vrai que toutes les start-up qu’il y a sur Internet finalement… Je pense que Kisskissbankbank c’est voué à disparaître, j’imagine. A moins marcher en tout cas. Je pense. C’est ma théorie, je viens de l’inventer. (rires)

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     > Vous pensez réutiliser cette plateforme et le système de financement participatif pour d’autres projets (EP, album…) ?

On a signé en label, on a un tourneur maintenant, qui savent faire ce boulot, qui peuvent dégager de l’argent pour nous aider financièrement dans ces choses là, donc Kisskissbankbank c’était juste un premier pas. Sinon peut-être pour un projet parallèle. Pour partir en vacances… (rires)

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     > Du coup vous avez un projet parallèle ?

Non non, on n’a pas de projet parallèle. Artistiquement, on essaye de se concentrer sur le groupe et ça prend beaucoup de temps, on a surtout envie de le vivre tous les trois donc on le fait.

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     > Quelles sont vos prochaines dates ?

Là on est en train de préparer l’album. On est en train de s’y pencher très très sérieusement. On est en train de gérer toutes les histoires de studio, de réalisateur… On est en train de mettre en place l’organisation de l’enregistrement. On est en train de préparer des choses pour cet été aussi, que l’on va garder secrètes. (rires) Des petites surprises pour cet été… Puis on a beaucoup de dates. On a encore la deuxième session du Chantier des Francos en mai et puis on a pas mal de belles dates qui s’annoncent pour juin et jusqu’à la fin de l’année, qui seront actualisées sur notre site radioelvis.fr. Donc on continue.

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     > On peut en savoir un peu plus sur l’album ?

On est en train de le préparer. On va l’enregistrer bientôt. Je crois qu’il sortira début 2016.

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     > Et il y aura un travail de collaborations ?

On va surement travailler avec un réalisateur, ce qu’on n’a pas fait jusqu’à présent. Pour l’instant on travaillait avec notre manager, qui a réalisé le premier EP. Et là on va changer pour l’album, pour essayer de passer une étape. Donc ça c’est déjà une collaboration, en soi. C’est la première fois qu’on va rentrer longtemps en studio aussi et dans un studio qui n’est pas le notre. Ça, c’est encore une autre étape. En plus on va surement partir à l’étranger, en Belgique.

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     > Vous allez enregistrer au studio ICP ?

Oui ! Puis après, au niveau artistique, finalement, on va essayer de reproduire un peu ce qu’on fait en live. On va travailler les textures sonores un peu plus qu’en live mais les morceaux qui seront sur l’album seront, à quelque chose près, ce qu’on joue en live. Quand on nous donne la chance de jouer trois-quarts d’heure/une heure, c’est à peu près ce qu’on va faire sur l’album.

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     > Au niveau de la composition, vous avez composé à trois ? C’est un travail que vous avez fait tous ensemble ?

Oui. Moi j’apporte les guitares-voix, avec le texte et puis après on retravaille vraiment à trois, on recompose tout à trois. On prend l’idée de base et après chacun apporte son truc sur le morceau et il y a vraiment un travail de composition à trois.

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     > Les textes sont très littéraires, ce sont eux qui viennent avant la musique ?

Il n’y a pas de règle. Par moment c’est le texte qui vient avant, par moment c’est la guitare et par moment c’est en même temps. Il n’y a vraiment pas trop de règle. C’est vrai que le texte est assez mis en avant dans nos morceaux. Ensuite, un mot peut déclencher une idée musicale, une musique déclenche un mot. Des fois j’ai un texte avec l’idée de chanson en tête. J’écris en fonction de cette idée que j’ai avant de le faire. Le principal c’est qu’on soit convaincu, qu’on n’ait pas de doute sur tel mot, sur telle composition. On essaye d’être le plus sincère possible.

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     > En fait vous prenez un certain plaisir à ce que le sens du texte ne soit pas compris tout de suite, qu’il y ait une recherche, une seconde écoute, une seconde lecture… Ça va se retrouver sur cet album ?

Oui… alors je ne sais pas si on prend un certain plaisir, parce que ce n’est pas réfléchi. On fonctionne à l’instinct et d’instinct j’écris comme ça. Moi j’ai l’impression que c’est toujours très clair ce que je dis. Quand je lis, pour moi mes métaphores sont claires. En fait, pas du tout. (rires) Mais c’est tant mieux. Ce n’est pas que des accidents heureux, on sait très bien ce qu’on fait, mais on ne le réfléchit pas plus que ça non plus. Disons qu’on apprend à se connaitre à travers la composition et l’écriture. Au début c’était très flou, j’écrivais, je ne savais pas trop où je voulais aller. Maintenant, plus ça va, plus je joue avec les gars, plus j’écris pour le groupe, plus je sais où je veux aller dans l’écriture, plus je sais que je veux produire tel effet. On cherche surtout à produire des effets au final, plus qu’à raconter purement et simplement une histoire, qu’on aura peut-être déjà entendu un milliard de fois. Finalement on raconte des choses qui ont été dites un milliard de fois, mais ce qui fait la personnalité d’un groupe, je pense que c’est l’effet qu’il produit à travers sa manière de travailler, à travers ce qu’il propose, le propos et la manière dont il arrange tout ça. Parce que le thème, en soi… la vie, l’amour, la mort, c’est toujours ça. Après chacun y met les mots et la musique qu’il a envie d’entendre dessus.

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     > Le festival de Bourges, c’est un belle vitrine, une belle façon peut-être de conquérir un nouveau public. Vous avez préparé quelque chose de spécifique pour l’occasion, au niveau des morceaux choisis, de la scénographie…  ?

En fait on a pas mal jouer depuis le début de l’année et je crois que ce qu’on a envie de faire à Bourges c’est continuer le set qu’on est en train de jouer en ce moment et pas forcément faire un set adapté parce que Bourges, c’est aussi un concert comme tous les autres au final. C’est un concert quoi. Malgré le fait que ce soit un peu court, on joue trente minutes, donc on est obligés d’enlever des morceaux qui sont un peu forts aussi pour nous, qu’on aime bien jouer. Mais on va faire ce qu’on fait habituellement depuis le début de l’année. Le but c’est de montrer qui on est, d’être le plus sincère possible, comme à tous les concerts. On s’adapte. Quand on nous demande de jouer plus longtemps, on joue plus longtemps. Donc là on nous demande de jouer peu de temps donc on va jouer peu de temps. Le tout c’est de choisir les bons morceaux. Après ça c’est une discussion interne : qu’est-ce qu’on décide de mettre en avant ? Est-ce qu’on décide de mettre en avant un set un peu plus calme, un peu plus éthéré ou un set un peu plus coup de poing. Ça dépend de notre envie du jour et de comment on va sentir les choses. Après il y a un nouveau morceau qu’on va jouer, qui est tout frais, qu’on a joué plusieurs fois là, qui est vraiment encore en construction mais on va le jouer ce soir, parce que c’est un peu le défi aussi.

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     > Titre qu’on retrouvera peut-être sur l’album ?

Oui oui bien sûr !

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     > Le groupe est en pleine expansion, vous avez plein de projets, donc peut-être pas beaucoup de temps libre, mais est-ce qu’il y a encore des passions, des choses que vous arrivez encore à vivre ?

On ne vit plus rien maintenant. (rires) Oui comme tout le monde. C’est vrai que le groupe nous prend beaucoup de temps mais tant mieux, on a envie de le faire à fond. Après on a tous une vie à côté. Ce n’est pas vraiment un boulot. C’en est un sans en être un. Moi j’ai toujours voulu faire ça… Là ça nous arrive, ce n’est que le début d’un truc. Moi partir en tournée c’était ce que je rêvais de faire depuis longtemps, donc finalement, c’est ça mon truc à côté. C’est à la fois ce qu’il se passe tous les jours et c’est à la fois mon hobby. Depuis quelques mois on ne pense qu’à ça tous les jours, toutes les heures. C’est vraiment un sacerdoce maintenant. Il y a vraiment ce côté-là et le plus dur c’est le retour au final. C’est de réussir à retrouver un rythme, d’essayer de retrouver un peu de temps libre. Là j’avais trois jours de libres je les ai passé à dormir et à avoir mal à la tête. Le plus dur c’est la redescente. La tournée ça met vraiment dans un état particulier. Surtout dans un petit camion. (rires) Ça met le dos dans un état particulier.

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     > Puis partir en tournée comme ça, faut se supporter tous les trois, tout le temps…

Jusqu’ici, tout va bien ! Il y a des mises au point régulières, avec Manu, ou avec Colin, pas avec moi, parce que je suis parfait. (rires) 

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     > Là vous êtes sobres et il y a l’air d’avoir une bonne complicité, plein de clins d’œil…

Un vrai groupe ! Puis vous n’avez pas vu notre ingé son, c’est quelque chose ! Quand on est quatre, c’est encore mieux au final. Il y a le manager qui est là pour nous recadrer, les attachées de presse aussi nous recadrent pas mal ! (rires) Il y a quand même des gens autour de nous pour dire quand ça va ou quand ça ne va pas, quand c’est la blague de trop.

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     > Pendant plusieurs années, Radio Elvis c’était un solo, après vous vous êtes mis en trio, comment s’est passé le changement de line-up ?

Déjà au niveau fiche technique, il n’y en avait pas quand j’étais en solo vu que je tournais très peu, donc pour ça, ça a été très simple, on partait de zéro. Moi je faisais beaucoup de cafés-concerts, donc c’était en guitare-voix, c’était vraiment très formateur pour moi. Mais Radio Elvis a toujours été destiné à devenir un groupe je crois, même quand j’étais en solo. C’est juste que j’attendais de rencontrer les bonnes personnes. J’attends toujours d’ailleurs… (rires) Ça s’est passé très simplement. Colin et moi on se connaissait depuis le lycée. On se connaissait de loin et on s’est rencontrés un peu par hasard à Paris. On était tous les deux montés à Paris, Colin pour la musique et pour d’autres projets et moi pour ce projet-là, pour me lancer. Et on a enregistré l’EP il y a deux ans jour pour jour. C’était juste avant Bourges. Et sur l’enregistrement de l’EP, Manu est venu faire des prises de basses un peu par hasard aussi. C’est Julien le réalisateur qui l’a invité, comme ça, pour tester. Finalement, il est venu jouer avec nous sur scène. On ne s’est jamais dit « tiens, est-ce que tu veux faire partie du groupe ? », ça s’est fait très naturellement pendant l’enregistrement de l’EP, on en n’a jamais parlé. C’est ce qui est plutôt marrant dans l’histoire. Donc ça s’est fait très simplement, il y a eu une petite période de duo, deux-trois mois avant l’enregistrement on a joué ensemble, à deux, avec Colin. Après Manu nous a rejoints, tout ça s’est fait en trois-quatre mois, petit à petit, au fur et à mesure des concerts. Puis au fur et à mesure des concerts, ça confirmait l’envie de jouer ensemble. Et c’est après avoir fait les concerts qu’on s’est dit que c’était cool d’avoir un groupe. Alors qu’au début on jouait tous les trois, mais c’était encore un projet solo avec des musiciens, petit à petit on s’est vraiment soudés, sur scène.

Merci à Radio Elvis pour ce bon moment de partage et de rigolade !

radioelvis.fr
www.facebook.com/radioelvis

 

Photos © Laure Clarenc

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Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

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