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Rencontre avec Ben Mazué ! #pdb15

Pendant le Printemps de Bourges, Ben Mazué s’est confié à nous. Il revient sur son parcours et sur la réalisation de son dernier album 33 ans.

> Tout d’abord, tu es diplômé de médecine. Comment tu en es venu à la musique ? Parce que ce sont quand même deux univers très différents…

Ben Mazué : C’est vrai. Je pense que c’est pour ça d’ailleurs. Je me suis lancé dans cette aventure médicale j’étais petit, j’avais 17 ans. Je n’étais pas assez « abouti » dans ma tête pour savoir tout à fait ce que je voulais faire parfaitement et je trouvais que c’était un métier magnifique, universel. Je l’ai fait et je ne regrette pas, c’était super, j’ai vécu cette aventure jusqu’au bout. En plus, c’est un métier d’apprentissage, donc ça vient au fur et à mesure, donc c’est vraiment une vraie aventure. Puis à un moment j’avais envie d’autres choses, j’avais envie d’être créatif, j’avais ça qui était en moi, fallait que je le sorte et je l’ai fait et j’ai eu la chance que des gens s’intéressent à mon projet et que du coup je puisse en vivre. C’est venu comme ça. Je ne savais pas si j’allais vraiment en faire un métier et je ne sais pas encore si c’est vraiment un métier.

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     > Tu as sorti ton deuxième album après plusieurs EP, d’ailleurs, tu as sorti un EP entre tes deux albums, pourquoi ce choix ?

Ben Mazué : J’ai sorti cet EP parce que j’avais envie de savoir ce que j’étais capable de faire tout seul. Du coup j’ai pris des chansons que je venais d’écrire et je les ai faites dans un appartement avec des musiciens que je faisais venir, mais c’était moi qui décidais de quelle chanson je mettais, quelle musique, quel arrangement… C’était moi qui réalisais. Et du coup ça m’a permis de savoir ce que j’étais capable de faire et ce que je n’étais pas capable de faire. Cela m’a bien aidé sur l’album d’après. Parce que je suis parti avec des gens qui m’ont aidé à réaliser l’album mais du coup je savais ce que j’étais capable de faire, j’ai dit plus de choses, plus d’envies, donc il me ressemble plus. Le premier album je l’ai vraiment confié à quelqu’un, j’ai juste écrit le scénario finalement, puis il a été réalisé par quelqu’un d’autre. Sur cet album là, grâce à cet EP, j’ai pu vraiment bien le réaliser.

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     > Du coup, comment as-tu composé ton dernier album 33 ans?

Ben Mazué : Je l’ai composé à partir de la fin de la tournée précédente. J’avais déjà écrit 14 ans qui est ce poème qui parle de la première fois pour une fille et pour un garçon et puis j’avais ce portrait qui trainé qui avait un an d’âge. Puis je suis parti au Japon pour jouer, je suis parti au Québec, je suis parti à pas mal d’endroits. A chaque fois j’y allais pour jouer et je restais un peu pour écrire. C’est parti comme ça, j’ai commencé à écrire comme ça, puis j’ai écrit un deuxième portrait et je me suis dit « tiens c’est pas mal ces portraits, cette poésie… ». Et je me suis dit que ça pourrait des faire des bornes, comme ça, sur l’album, avec des âges qui vont de zéro à la fin. J’ai fait ces bornes qui sont des poèmes et puis dedans il y a des chansons de ma vie de ces trois dernières années qui est une vie avec pas mal de reliefs, à la fois dans les bonheurs mais aussi dans les malheurs. Enfin, il y avait des choses à dire.

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     > Ce rapport à l’âge justement, est-ce que tu comptes continuer à le développer dans tes prochaines productions, avec d’autres tableaux par rapport aux différents âges que tu vas continuer à vivre ?

Ben Mazué : Je ne sais pas, je pense que c’est difficile de parler d’un prochain album quand tu viens d’en terminer un. Parce que tu y as tellement mis tout de toi que tu te demandes bien ce que tu pourras raconter. Là je n’ai pas assez vécu pour savoir ce que je vais dire, comment je vais le dire. Je n’ai même pas encore de grandes lignes.

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   > Ta musique est un mélange de plein de genres. Comment la définirais-tu ?

Ben Mazué : Moi je trouve que c’est de la chanson française. La chanson française c’est assez vaste, ça se nourrit de plein d’influences. Je pense que je fais de la chanson française, avec une histoire. J’ai un parcours de chanson française. Je pense que la musique ce n’est pas seulement ce que tu écoutes mais c’est aussi le parcours de la personne que tu écoutes. Moi j’ai vraiment gravité dans ce type de musique, j’ai commencé par faire du live et j’ai surtout fait du live dans des festivals de chanson française. Je pense que ça vient de là. Quand tu fais du rock c’est encore un autre parcours, même si ce n’est pas forcément très éloigné en type de musique, c’est un autre parcours. Quand tu fais du rap, tu as fais des rap contenders, des clash, des freestyles, tu as été sur telle et telle radio… Ce n’est pas tout à fait les mêmes parcours.

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     > Quel public touches-tu avec ta musique ?

Ben Mazué : Je touche un public de masse. Je dirais 100/200 millions de personnes, 300 millions (rires). Non, en fait je n’en sais rien. C’est difficile de savoir. Déjà c’est cool si j’en touche.

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     > Je pense que tu en touches, déjà pour être programmé au Printemps de Bourges…

Ben Mazué : Ben écoute, j’espère que j’en touche. En tout cas, je ne sais pas du tout quel public.

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     > La sortie de ton dernier album s’est accompagnée de plusieurs clips, comment ce sont passées leur réalisation ?

Ben Mazué : Comment c’étaient des portraits de gens je trouvais ça assez visuel. Je trouvais que c’était bien de les accompagner de vidéos. Donc j’ai écrit des espèces de scénarios avec les gars qui ont fait « Bref ». Après on a monté des petits films. Parce que c’est ça, c’est comme des petits films, c’est ce genre d’équipes. C’est beaucoup plus modeste qu’un film mais ça touche un peu à ça. J’ai trouvé ça passionnant à faire. Après, c’était ma première fois et comme dans toutes les premières fois, il y a pas mal d’enseignements. Ce sera à retenter.

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     > Comment adaptes-tu tes albums pour la scène ? Est-ce que tu retravailles tes morceaux ?

Ben Mazué : C’est clair que c’est très très réadapté. En gros, cet album, je trouve qu’il y a beaucoup d’histoires qui sont racontées. Donc j’avais envie de raconter aussi sur scène, d’être un peu conteur, plutôt que chanteur. J’ai enlevé tout ce qui représentait un peu le côté chanteur. Il n’y a pas de micro, il n’y a pas de retours, pas de batterie. Ce n’est pas vraiment un concert, c’est un spectacle musical, c’est un peu entre le stand-up et je ne sais pas trop quoi. Un stand-up musical.

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     > Du coup il y a un échange avec le public ?

Ben Mazué : Non, il n’y a pas forcément d’échange. Je leur parle mais je n’échange pas comme ça. Disons que je raconte des histoires dans une musicalité assez dépouillée et je trouve que c’est ce qui sert le plus l’album.

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     > C’est très original mais est-ce que ce n’est pas aussi risqué ?

Ben Mazué : Si, ça doit être un peu risqué. Mais tout est risqué de toute façon. Dès lors que tu mets un pied sur scène c’est risqué.

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     > D’où te vient cette idée de travailler sur les âges au final ?

Ben Mazué : En fait, j’avais déjà écrit un portrait en poésie, ce 14 ans. Puis après, j’ai tiré un peu sur le fil. Ça m’est venu comme ça. Après j’ai fait 35, puis 25, j’ai fait 54, après j’ai fait 73. J’aimais bien jalonner cet album de portraits, je trouvais ça sympa.

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     > Est-ce que tu as un souvenir particulier qui est associé aux 33 ans ?

Ben Mazué : Les miens ? La naissance de mon fils, je pense que c’est bien. Le deuxième enfant oui. Ça, ça doit quand même être un moment marquant de ma vie, de mes 33 ans. Ce n’est pas très original, mais en même temps c’est quand même très marquant !

Un grand merci à Ben Mazué d’avoir répondu à nos questions !

www.benmazue.com
www.facebook.com/benmazueofficiel

 Photo © Laure Clarenc

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Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

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