A l’occasion de la nouvelle édition du Printemps de Bourges, se déroulant actuellement dans la cité Berruyère, Can You Hear The Music ? a rencontré le duo australien Angus & Julia Stone en conférence de presse, quelques heures avant son concert au W hier soir.
> Comment composez-vous vos morceaux ?
Angus : Une des façons de travailler, et c’est ce que nous avons fait dernièrement, c’est de partir d’un riff de guitare. C’est l’une des premières fois qu’on a vraiment écrit ensemble pour cet album. Donc on s’est posés et on a échangé un peu nos idées.
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> Dans votre travail, vous vous voyez plus comme des frères et sœurs ou comme des collègues de travail ?
Julia : Il y a un respect professionnel entre nous. Nous sommes honnêtes et directs par rapport aux choses que l’on aime bien, à nos similarités et nos différences. Le fait qu’Angus soit mon frère fait qu’il est beaucoup plus honnête avec moi. Il y a une confiance entre nous. Cela rend les choses beaucoup plus simples, ce qui aide beaucoup. J’ai confiance en l’oreille de mon frère.
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> Est-ce que vous êtes fiers de partager l’affiche du Printemps de Bourges avec des grands noms comme Selah Sue, Brigitte… ?
Angus : C’est un festival magique avec la rivière qui traverse la ville, le soleil… C’est un endroit tellement beau. Et on est très contents des gens avec qui on partagent l’affiche. C’est tellement beau pour nous de faire ça dans un cadre si apaisant.
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> Quel est votre meilleur souvenir sur scène ?
Julia : La nuit dernière à Paris était tellement magnifique : le public, les émotions… Musicalement, c’était super et on était très connectés au public. C’était vraiment beau de se retrouver devant 6 000 personnes qui, quand tu commences une chanson, font le silence et t’écoutent vraiment. C’était très inhabituel, on avait l’impression de jouer dans une petite salle.
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> Et à l’inverse, quel est votre pire souvenir ?
Angus : C’est toujours dur quand tu casses une corde de guitare, que ta guitare tombe sur scène quand tu es dans une bonne montée sonore d’un morceau devant des milliers de personnes. Ça fait toujours mal ces moments-là, mais il n’y a pas de souvenirs vraiment tragiques.
> Comment expliquez-vous votre succès en France ?
Julia : C’est un mystère pour nous parce que nous n’avons pas de familles françaises, nous ne parlons pas français. Je pense qu’une grande part de ce succès, nous le devons à notre label qui a vraiment cru en nous et en notre musique. Je pense que c’est une combinaison de plusieurs éléments. On se rappelle particulièrement d’une synchronisation d’éléments pour le film Les Emotifs Anonymes de Jean-Pierre Améris avec notre chanson Big Jet Plane. Je me rappelle avoir mangé beaucoup de chocolats et être tombée amoureuse. Je pense que c’est beaucoup de choses qui sont arrivées au bon endroit et au bon moment. C’est toujours une surprise quand on arrive dans un Zénith avec 6 000 personnes qui viennent nous voir alors qu’ils ne parlent pas anglais.
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> C’est la troisième fois que vous venez au Printemps de Bourges. Est-ce qu’il y a quelque chose de spécial dans ce festival par rapport aux autres ?
Julia : Je pense que les festivals en Europe en général, et en France aussi du coup, ont quelque chose de spécial. Sur scène et même dans les backstages, il y a un vrai sens de communauté. Et je pense que ce sentiment d’union se ressent aussi dans nos performances. Ce qui n’est pas toujours le cas dans les festivals. Le public ici est très réceptif, c’est très organique et agréable.
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> Et quand vous venez ici, vous avez le temps de visiter un peu ?
Julia : Oui, Angus a fait une balade aujourd’hui.
Angus : C’est un très bel endroit.
Julia : C’est super tous ces petits marchés de rue. C’est un festival très différent des autres. Cela se passe dans toute la ville, du coup c’est très cool, il y a une vraie ambiance culturelle.
> Est-ce qu’avoir fait une pause pour vous consacrer à vos expériences solo vous a permis de gagner en expérience et de mieux vous retrouver au sein d’Angus & Julia Stone ?
Angus : Absolument. Changer notre façon de travailler était ce qu’il y avait de mieux pour nous. Comme pour beaucoup de groupes, on venait de passer quatre années sur la route. On était arrivés à une fin de cycle, on était un peu fatigués et on avait besoin de prendre l’air. Faire une pause a été très positif pour nous. Et quand Rick Rubin nous a appelés pour qu’on rejoue ensemble, ça nous a pris par surprise. Ce n’était pas du tout prévu, mais ça a été très intéressant et maintenant nous sommes très contents. Donc oui, nos projets solo nous ont permis de mieux retravailler ensemble.
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> Comment cela fonctionne la musique en Australie ? Avez-vous beaucoup de temps pour vous-mêmes ?
Julia : L’Australie est un lieu spécifique pour nous car c’est là où tout a commencé et nous y avons tellement de soutiens. On y a pas mal de fans fidèles qui nous suivent depuis des années. Et puis il y a une station de radio qui nous a toujours soutenus ce qui nous a aussi beaucoup aidés. Les choses sont plus simples pour nous dans notre pays. Nous avons également un bon tourneur ce qui nous permet de beaucoup jouer dans différents endroits. Après, pour le rythme, nous sommes très travailleurs mais nous essayons aussi de faire des pauses. Nous partons un bon moment en tournée, nous revenons respirer un peu, puis nous repartons. Là, je pense que ça va être le moment pour nous de nous reposer un peu.
Merci au duo pour ce très bon moment !
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Photo © Laure Clarenc