Il est là, le premier album tant attendu de Kid Wise est enfin dans les bacs depuis le 02 mars ! Un petit bijou musical à la croisée des genres, à ne pas louper en cette année 2015.
On les a découverts avec Renaissance, et il y a maintenant L’Innocence. Trois ans après sa formation, le groupe a évolué, expérimenté, il a mûri. Mais même avec leurs nouveaux yeux d’adultes, il y a toujours ce quelque chose qui persiste, cette candeur qui parsème d’une tendresse si singulière leurs dix titres.
Si l’album s’ouvre sur les douces notes de piano d’Ocean, la musique ne tarde pas à atteindre une puissance organique dans laquelle la fragilité de l’existence devient une force. Pendant plus d’une heure, Kid Wise nous transporte dans un monde majoritairement instrumental, sillonnant entre sons synthétiques et impressions naturelles. Les cordes s’entremêlent au clavier dans un tourbillon dynamique. Ça se déchaîne, ça s’apaise, ça déborde d’une fougue juvénile jamais pleinement rassasiée. On savoure l’énergie pop du refrain de Forest, rythmé par des chœurs entraînants, avant de s’orienter vers les rythmes plus sauvages de Hope. Car si la pureté de l’enfance teinte l’ensemble de l’album, comme le prouve les voix et rires d’enfants au début de Miroir, les toulousains jouent sur l’ambivalence de l’être humain en proposant une plongée au centre de ses instincts primitifs. Cadencés par les percussions, Hope et Ceremony nous entraînent dans une spirale musicale brute et spontanée. Ce-dernier nous fait même voyager vers des contrés orientales en collaboration avec le grand artiste iranien Mohammad Moussavi.
Kid Wise nous dépayse par ses multiples influences, sans jamais nous perdre pour autant. La douceur nostalgique berçante de titres comme Miroir, Blue ou Winter nous réveille à la vie. On les suit dans leur savoureuse introspection humaine, qui trouve son achèvement dans les propos du philosophe Gaston Bachelard et notamment dans la phrase « Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides ! ». Cette dernière définit parfaitement l’esthétique onirique du groupe. Au sein de leur authenticité musicale transcendante, chaque titre dégage une émotion, une sensation parfois oubliée qui vient vibrer au plus profond de nous. Leur musique se transforme sous nos yeux, voguant entre les quelques accords acoustiques d’une guitare (Miroir) et les envolées empruntées au hard-rock ponctuant la fin de Ceremony et Echos.
Mais le véritable talent de Kid Wise, c’est leur justesse, leur maîtrise de l’équilibre entre raffinement lyrique et frénésie synthétique. Loin de se mettre des limites, ces six jeunes artistes explorent les moindres recoins de l’indie. Et si Augustin chante majoritairement en anglais, il tente également quelques passages réussis dans un français poétique sur Miroir, ou en duo avec Mathilda Cabezas sur L’Innocence. Après dix titres envoûtants, on peut également savourer deux remix de leur titre Hope par Son Lux et Eduardo Castillo.
Kid Wise, ce sont donc de jeunes adultes, toujours animés par cette curiosité insouciante de l’enfance, qui redécouvrent le monde à travers leurs morceaux. L’innocence tâte, expérimente et goûte à la richesse de la musique qui, malgré ses siècles d’existence, nous offre encore de belles et nouvelles surprises.
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