Pour ce nouvel épisode de notre séquence Flashback notre regard s’est porté sur le groupe français Phoenix, et plus particulièrement sur leur quatrième album, Wolfgang Amadeus Phoenix. Alors pourquoi ce disque et pas un autre de leur discographie ? La question est légitime, nous aurions pu nous intéresser à United qui marque le début de leur carrière, ou encore au très abouti Bankrupt!, leur dernier bébé. Ce choix est motivé par le caractère culte de cet album, c’est celui qui aura permis au groupe de finalement atteindre la notoriété mondiale qu’il mérite (et par la même occasion, la reconnaissance nationale d’un pays qui les aura longtemps ignoré), et qui aura finalement débouché sur le premier Grammy Award français (en 2010, pour le Meilleur album de musique alternative).
Pour cet album et pour la première fois, les Phoenix font appel à une personnalité externe afin d’apporter un regard frais sur leurs compositions, et c’est Philippe Zdar, ami du groupe et membre de Cassius qui se chargea de ce rôle de producteur. Vous pouvez d’ailleurs en apprendre plus sur la conception de l’album et sur le rôle de Zdar à travers une série de vidéos très intéressantes, commentées par le groupe (ici) et par le producteur (ici).
Wolfgang Amadeus Phoenix est indéniablement un album réussi. C’est d’abord un album d’une cohérence comme on en voit rarement, et c’est d’ailleurs l’une des forces du groupe pour chacune de ses productions. Nous ressentons bien que chaque morceau est constitué du même ADN et fait partie d’un même ensemble. Une véritable ode à l’amour, au romantisme, et à l’insouciance (Countdown). La savante harmonie entre la guitare électrique et les synthétiseurs est menée tout au long de l’album, toujours accompagnée par la voix du meneur du groupe, un Thomas Mars impeccable, qui suit chaque envolée musicale, et qui sait aussi calmer le rythme quand il le faut (le break sur Rome). Wolfgang Amadeus Phoenix sonne comme un levé de soleil un matin d’été, un espoir dans la solitude. Au détour de plusieurs titres, comme sur la fin de Love Like a Sunset, Phoenix semble à deux doigts de nous faire une révélation existentielle sur le sens de la vie.
A noter également l’hommage à la musique classique, avec le morceau Lisztomania référence à Franz Liszt (grande source d’inspiration du groupe), souvent considéré comme étant la première Rock Star de l’histoire, qui n’hésitait pas à se mettre en scène (chose unique pour l’époque) et grand romantique (pile dans le thème de l’album). Et bien sûr une référence à Mozart dans le titre de l’album, si celui-ci était le maître du classique, Phoenix se positionne avec son album comme le maître de la musique alternative.
Avec Wolfgang Amadeus Phoenix, les Versaillais signent une véritable déclaration d’amour de trente-six minutes à la musique. Une déclaration très poétique qui sera comprise par l’essentielle de la presse et du public, et qui amènera une lune de miel de plus d’un an, avec pour apothéose un concert exceptionnel au Madison Square Garden, où ils seront rejoints par leurs amis de Daft Punk pour un final magistral (voir la vidéo).
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