Après nous avoir régalés le mois dernier avec un premier single, Morning Light, Joel Gabrielsson nous dévoile aujourd’hui l’ensemble de Citadel, un opus en quatre morceaux aussi fascinants que troublants.
De son enfance partagée entre l’Asie et la Suède dont il tire ses origines, Joel Gabrielsson a conservé cette ouverture sur le monde et une curiosité qui le pousse sans cesse à explorer et à trouver de nouvelles formes d’expression, loin d’une routine journalière et artistique. De cette capacité à se réinventer est né ce nouveau projet musical, succédant aux musiques électroniques produites sous le nom de Flyinglow. S’il a décidé de dévoiler Citadel sous sa véritable identité, c’est que sa musique a pris un virage à 180 degrés pour toucher à quelque chose de plus personnel, de plus honnête, comme en témoignent ses quatre premiers morceaux.
L’album s’ouvre avec le titre éponyme et ses notes de piano qui, avec une grande délicatesse, viennent tisser une toile dans laquelle nous sommes immédiatement retenus captifs ; une bulle intimiste qui nous envoûte et nous gardera en son sein durant les quinze minutes de l’EP. Après le piano, c’est au tour de la guitare acoustique de nous emporter avec elle, au gré de ses accords, sur Remain. De ce choix d’instruments acoustiques, à peine soutenus par les synthétiseurs, naît une sincérité qui nous prend aux tripes. Sur Citadel, Joel Gabrielsson ne mise pas sur une musique claire, facilement identifiable et entêtante, mais préfère parier sur une instrumentation plus complexe, enrichie par le violoncelle, la contrebasse et la batterie, qui continue de nous hanter longtemps après la fin de l’opus.
Et si la musique de Joel Gabrielsson est riche en sonorités, c’est qu’elle habille des paroles qui, elles aussi, sont pleines de nuances. Le long de ses quatre morceaux, cet auteur-compositeur explore les sentiments humains et leur instabilité. Tantôt émerveillés, tantôt effrayés, rongés par le doute ou poussés par l’espoir, nous sommes des êtres complexes évoluant dans un monde qui n’est ni blanc ni noir. Même lorsque nous sommes en proie à la mélancolie, une lumière peut soudainement réchauffer nos cœurs, comme il le dépeint sur le très beau Morning Light.
A l’image de sa pochette, Citadel est donc un album flou, en perpétuel mouvement, mais agréablement enivrant. Si nous devons faire un reproche à Joel Gabrielsson, cela serait certainement de n’avoir composé que quatre titres pour cet EP !
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