Les 18 et 19 septembre derniers, l’équipe de l’Antirouille, qui gère la salle de musiques actuelles l’Astrolabe, organisait le festival Hop Pop Hop dans la jolie ville d’Orléans (45). Rare festival organisé en France cette année, Hop Pop Hop nous a permis d’échanger avec quelques artistes et notamment avec Kate Stables, du groupe folk rock This Is The Kit. Nous avons profité d’une jolie rencontre pleine de douceur et d’humanité, au cours de laquelle nous avons notamment parlé de la sortie du prochain album du groupe.
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> Votre 5ème album Off Off On sort le 23 octobre prochain et il fait suite à Moonshine Freeze sorti en 2017. Pourriez-vous nous parler un peu de plus de ce 5ème album ? Comment l’avez-vous composé, qu’est-ce qui vous a inspiré ?
Kate : Je l’ai écris il y a un an. Avec This Is The Kit, nous avions arrêté de tourner en 2018-2019, par la suite, j’ai eu un an où je n’ai pas tourné avec le projet This Is The Kit mais je suis partie avec The National pour chanter avec eux pour leur dernier album. Donc j’ai écrit Off Off On chez moi à Paris, mais aussi pendant la tournée avec The National. Et pour composer ce nouvel album je me suis inspirée de ce que j’observais dans le monde, des choses qui se passaient, dans ma vie mais aussi dans celle des autres, de mes amis. Dans cet album, je soulève beaucoup de questions, mais il n’y a pas de réponse.
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> Votre nouvel album va sortir dans un contexte un peu particulier. Est-ce que cela vous fait peur ?
Kate : Non cela ne me fait pas peur, mais je suis intriguée de voir comment cela va se passer. Personnellement, je pense que j’ai de la chance parce que jusqu’à maintenant, les choses vont bien pour moi. Je me débrouille, je réussis à continuer mon travail. Mais je sais que c’est beaucoup plus compliqué pour d’autres. Donc en comparaison, j’ai de la chance. On verra ce que ça donnera. Je croise les doigts. Ça va aller.
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> Pour la sortie de ce nouvel album, vous allez également proposer un merchandising un peu original puisque vous allez sortir des cartes à jouer. Comment avez-vous eu cette idée ?
Kate : C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. J’adore jouer à des jeux et notamment à des jeux de cartes.
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> Existe-t-il d’autres objets que vous aimeriez faire un jour ?
Kate : Il y a quelques jours, j’ai discuté avec un ami et tous les deux, nous aimons bien les tentes et faire du camping. Alors ce serait assez marrant de faire une tente, un équipement pour faire du camping.
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> Excellente idée ! Cela pourrait donner naissance à un album pour faire du camping…
Kate : Un concept-album (rire) ! Je pense que je ne le ferai pas mais j’adore les tentes.
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> En parlant de tente, vous avez participé à un très beau projet qui s’appelle Cabane… Pourriez-vous nous en parler davantage ?
Kate : C’est le projet d’un ami photographe et musicien qui s’appelle Thomas Van Cottom. Cela fait longtemps que je le connais. Je l’ai rencontré grâce à Jesse, mon mari. Eux se sont rencontrés dans un festival il y a très longtemps et ils ont joué ensemble. J’ai chanté pour son très beau projet Soy un caballo. Et Cabane, son nouveau projet depuis Soy un caballo, regroupe des compositions avec des artistes qu’il aime bien. Les arrangements de cordes sont signés Sean O’Hagan, Will Oldham chante les voix masculines. J’ai chanté les voix féminines avec une amie, Caroline et avec Bost Gehio, un groupe vocal du Pays Basque. Cabane est donc le projet personnel de Thomas mais accompagné de personnes avec qui il aime travailler. C’est très chouette à faire, j’aime bien.
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> Aimeriez-vous collaborer avec d’autres artistes ? Si oui lesquels ?
Kate : Oui, j’ai beaucoup d’amis avec qui j’aimerais travailler. J’ai plein de work in progress chez moi… de fiches avec de la musique que nous partageons pour essayer de construire des choses. Mais il y a aussi des artistes que tu écoutes et dont tu aimes bien la musique et avec qui tu imagines faire de chouettes collaborations. Mais oui, il y a plein de choses que j’aimerais faire. Ce sont plutôt des projets de chant. Quand j’entends des voix que j’aime bien, cela me donne envie de faire des projets autour du chant. À Londres, il y a un musicien qui s’appelle The Magic Lantern : il a une voix magnifique et j’aimerais bien travailler avec lui. Il y a aussi un musicien qui s’appelle Richard Dawson et qui a une voix incroyable. Je ne sais pas si le mélange de nos deux voix pourraient donner quelque chose mais ce serait cool. C’est tellement un plaisir de chanter avec d’autres personnes !
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> Le 23 octobre c’est donc votre 5ème album qui sortira. Cinq, c’est un très beau chiffre ! Est-ce que ce n’est pas difficile de se renouveler après cinq albums ? D’avoir de nouvelles idées ?
Kate : Je ne sais pas. J’ai l’impression que je fais toujours la même chose et en même temps j’ai l’impression que chaque album que je réalise est différent. Mais pour chaque album, j’étais quelqu’un de différent. Nous grandissons. Alors je pense qu’il est inévitable que le résultat soit différent. Nous ne sommes jamais la même personne. Et le simple fait de travailler avec des personnes différentes m’aide à ouvrir mes yeux et mes oreilles à d’autres possibilités. Je ne prémédite pas ce que je fais. Je fais ce que je fais, du mieux que je peux le faire et je vois ce que cela donne. Parfois cela donne quelque chose de nouveau et parfois je me dis « ah oui, c’est vraiment This Is The Kit« . Mais j’espère que, jusqu’à maintenant, j’ai changé… un petit peu au moins (rire).
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> Vous avez prévu plusieurs concerts en 2021. Comment est-ce que vous vivez l’incertitude face au maintien ou non des dates ?
Kate : C’est un peu stressant mais ça ne me dérange pas plus que ça. Je connais des personnes qui vivent mal le fait de ne pas savoir si les choses vont changer ou non. Moi j’aime bien ne pas vraiment savoir. Toute cette période est un bon rappel sur le fait que rien n’est sûr. Cela n’a jamais été sûr, nous ne savons jamais ce qui va se passer demain. Il faut toujours être prêt à s’adapter, avoir un plan B, C, ou D. Il faut être prêt et prêt à aider les autres aussi. Nous sommes tous en train de vivre cette histoire bizarre.
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> Vous avez récemment participé à un festival en ligne organisé par Green Peace ; la cause écologique vous tient-elle à cœur ?
Kate : Oui, depuis toujours. J’ai grandi dans une famille qui était consciente de cela donc cette cause a toujours été très importante dans ma vie et dans ma manière de regarder les choses. Je pense que c’est vraiment important de faire l’effort de sauver ce qui nous entoure. Nous sommes déjà proche du désastre alors si nous pouvions limiter la casse, ce serait bien. C’est à tout le monde de faire l’effort.
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> Vous allez également participer à une exposition d’œuvres d’art avec d’autres artistes comme François and the Atlas Mountain, Rozi Plain… Quel(s) forme(s) d’art va/vont être exposé(s) ? Des tableaux ? Et vous, qu’est-ce que vous allez proposer ?
Kate : Cela dépend de la spécialité de chacun. Je sais qu’il y a des artistes qui font plusieurs choses : sculptures, 3D, photographie, peinture… C’est à eux de choisir les œuvres qu’ils veulent exposer. Personnellement, je suis amatrice de sténopé. J’aime bien fabriquer mes propres appareils et prendre des photos. Je fais cela depuis longtemps mais en 2019 j’ai beaucoup voyagé, j’ai été en tournée avec The National et j’avais mes boites avec moi pour documenter mes voyages. C’est cela que je vais exposer.
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> Par conséquent le rapport à l’image, au visuel est-il important pour vous ?
Kate : Oui mais j’essaye de ne pas trop contrôler cela. C’est aussi important de travailler avec les autres et de ne pas être trop fastidieux. Mais le visuel fait aussi partie du travail. Pour moi, c’est important que l’image résonne avec ce que je fais, ce que je pense. Par exemple, c’est moi qui ait fait la pochette du dernier album mais l’artwork de celui qui va sortir en octobre a été réalisé par un ami, un artiste de Bristol qui fait de la bande dessinée. Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec lui.
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> Petite question finale : étiez-vous déjà venue à Orléans ? Connaissiez-vous la ville ?
Kate : Je pense que c’est la première fois que je viens ici. Mais j’ai hâte d’explorer un peu…
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Un grand merci à Kate pour cet échange !
Photos © Laure CLARENC
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