The Wave, le sixième et dernier album de Patrick Watson est émotionnellement très fort et très certainement son album le plus intime.
Après avoir traversé une série d’épreuves personnelles, d’abord le départ de son complice de toujours le batteur Robbie Kuster, une séparation avec sa compagne puis le décès de sa mère, Patrick Watson exprime, dans ce nouvel album, ses états d’âmes et oscille ici entre flou existentiel, chagrins et mélancolie flamboyante. Mais le chanteur refuse que ses textes et sa musique soient décrits comme tristes mais préfère qu’ils soient plutôt vus comme inspirants. Il traduira aussi cette période en disant : « Il faut laisser aller ton corps, et te laisser porter vers où ça va.… C’est le sentiment que tu as quand tu ne peux pas faire grand-chose et que tu te dis que tu vas juste faire le mieux possible ».
Pour écrire et composer l’album, Patrick Watson s’est inspiré de sons pop folk comme John Lennon, Léonard Cohen (dont il a travaillé sur un album posthume) et même Franck Ocean.
Tout est fort et tout est beau. Chaque note vous saisit entièrement. Les harmonies sont élégamment amenées et il y a pratiquement sur chaque morceau une intensité, une ampleur et une progression incroyables dans les arrangements qui vous transportent intégralement au fur et à mesure de la musique. Le piano résonne dès le premier titre Dream for Dreaming. Il sonne comme une sorte d’écho sur Look at You. Il est en rengaine sur Broken, déjà sorti en 2017 et l’un des plus beaux titres de l’album. Il faut évidemment aussi parler des cordes qui, en parfaites compagnes, sont parfois subtilement pincées comme dans les couplets du titre The Wave, ou partent en envolées magistrales comme sur le très émouvant morceau final Here comes the River, jusqu’à presque noyer délicatement la voix de Patrick Watson. Une voix d’ailleurs que le chanteur a du retravailler après une perte dans les aigus. Elle est ici plus posée, plus douce mais aussi plus intense et plus profonde.
« Faire le mieux possible » et « se laisser porter », c’est exactement ce qui se ressent à l’écoute de l’album. Il y a quelque chose de réconfortant, de planant, d’envoutant et le temps semble parfois aussi suspendu. Aussi, les dix titres de l’album vous emportent et vous submergent totalement. A travers The Wave, Patrick Watson donne ici une magnifique leçon d’humilité et de résilience.
L’artiste prépare déjà la suite avec un mini album, Bleu Nuit, en français dans le texte, prévu pour le printemps prochain et il sera à l’Olympia le 26 février 2020.
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