Lors du festival Terres du Son, nous avons rencontré Sun Gazol, quelques heures avant que le groupe lance les festivités sur la scène Propul’son. L’occasion de discuter avec eux du tournant de 2019 et de leur évolution musicale et esthétique.
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> Bonjour Sun Gazol ! Comment vous sentez-vous à quelques heures de votre concert ?
Sun Gazol : Bien, pressés et excités !
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> Vous êtes programmés en tant que Sun Gazol, mais il y a quelques mois vous vous appeliez encore INK. Pourquoi ce changement de nom ?
Edwige Thirion (basse) : C’est un problème de référencement sur Internet et sur les réseaux sociaux. On a un peu galéré avec le mot INK, ne serait-ce que sur l’aspect visuel avec seulement trois lettres. Et il y avait trop d’info sur ce mot ; beaucoup de gens, souvent en lien avec le tatouage, s’appelaient INK + quelque chose. Donc on a pris la décision, avant le deuxième album qu’on sortira prochainement, de changer le nom et l’esthétique.
Luc Jarrion (chant) : Oui, pour le coup ça allait vraiment avec un changement d’esthétique. Enfin plutôt une évolution car ça se base beaucoup sur ce qu’on faisait avant. C’est un système d’entonnoir, c’est-à-dire qu’on a fait plein de choses différentes, on a vu ce qu’on avait la sensation de faire le mieux et on a creusé là-dedans. Donc on s’est dit que c’était le bon moment pour prendre ce coche-là et changer de nom.
Edwige : On savait qu’on devrait le faire à un moment, et le plus tôt était le mieux.
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> C’est une chose à laquelle vous réfléchissez beaucoup, ce poids sur Internet, sur les réseaux sociaux ?
Edwige : On est obligés d’y penser, même si ce n’est pas tous les jours non plus.
Luc : En vrai, c’est un peu soûlant. On n’a pas envie de faire ça, on a juste envie de faire de la musique. Mais pour le coup, on n’a pas trop le choix. Il y a une telle offre de groupes de musique aujourd’hui, que si on se passe complètement d’Internet, on est à côté de la plaque.
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> Vous avez accompagné ce changement par la mise en ligne de trois sessions live. Pourquoi avoir choisi ce format, plutôt que celui d’un enregistrement studio ?
Léo Puyraud (guitare, chœurs) : C’était un peu pour montrer l’évolution du groupe de manière naturelle, sans passer par les artifices d’un enregistrement studio. Le son live, c’est quelque chose de très direct, et c’est ce que les gens veulent voir.
Luc : Mais au-delà du fait que c’est ce que les gens veulent voir, c’est avant tout pour nous qu’on l’a fait ; pour affirmer ce côté live, direct et honnête de la musique.
Edwige : Ça nous traînait en tête depuis un petit moment cet aspect live session…
Luc : Et puis, on a la chance énorme de connaître des gens qui ont les compétences pour le faire ; Léo qui monte son studio d’enregistrement, et des amis qui font de la vidéo.
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> Est-ce qu’on peut en savoir un peu plus sur le deuxième album ? Est-ce qu’il sera également très axé sur le live, ou est-ce qu’il y aura plus d’arrangements ?
Edwige : Les arrangements sont déjà un peu pensés en répétition, ne serait-ce que sur les chœurs, ou les guitares. Après, pour ce qui est de la manière de l’enregistrer, on ne sait pas encore, on verra sur le moment.
Luc : En fait, on a deux semaines en août qui seront réservées à ça. On va faire un peu à l’ancienne ; on va arriver, on va enregistrer des trucs et on va voir ce qui se passe. Bon, on sait quand même les morceaux qu’on va jouer ! (rires) Mais il y a cette volonté de tester des choses en studio.
Arthur Pouchoux (guitare) : L’année dernière, on avait une semaine de studio et tout était cadré car on avait un planning à respecter. C’est passé très vite. Alors que là, puisque c’est un enregistrement maison par le biais de Léo, on a envie de prendre le temps et d’essayer des choses.
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> L’enregistrement est maison, mais qu’en est-il de la sortie ? Est-ce que vous êtes accompagnés par une maison de disques ?
Sun Gazol : Pas du tout, on reste très indépendants. On s’est structurés il n’y a pas très longtemps avec une association dont Laura, avec nous aujourd’hui, est la présidente. On a une team solide pour nous aider sur tout l’aspect administratif, booking, etc. Mais cela reste indépendant ; on fait ça nous-mêmes avec les amis.
Luc : Après, on verra quand ça viendra. Il faut faire chaque chose en son temps ; d’abord sortir le prochain album pour montrer cette nouvelle esthétique un peu plus en profondeur que sur les trois sessions live. Pour le coup, on est contents car ces sessions ont permis des dates assez importantes comme celle au Supersonic de Paris le 27 juillet prochain. C’est l’occasion de jouer devant un public un peu initié à ce son post-rock et de s’ancrer davantage dans cette scène-là, ailleurs qu’à Tours. Même si Tours, c’est très bien.
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> Est-ce que vous allez repasser par le financement participatif ?
Sun Gazol : Non, ce n’est pas prévu…
Edwige : Il y aura peut-être un système de précommande, mais pas de financement en ligne.
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> Est-ce parce que vous n’en ressentez pas le besoin pour cet album, ou est-ce que cela n’avait pas été une très bonne expérience ?
Sun Gazol : Non, ça avait été une très bonne expérience !
Jonas Veron (batterie) : C’est juste que c’était l’année dernière, donc c’est encore très récent. Et on n’en a pas forcément besoin, comme on fait tout maison.
Luc : Et puis avec les concerts, on arrive à mettre un peu d’argent dans la caisse de l’association, ce qui nous fait déjà une bonne base. Mais pour le coup, le financement participatif avait été une très bonne expérience.
Jonas : Et on les remercie encore tous !
Luc : Quand c’est comme ça, les gens s’engagent vachement et les retours sont assez positifs. On avait mis du temps avant de se décider à le faire, mais on n’a pas de regrets.
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> Est-ce que l’association s’occupe seulement de votre groupe, ou elle soutient également d’autres artistes ?
Edwige : Non, mais on n’est pas fermés.
Laura : L’association a d’abord pour vocation de les accompagner en tant que groupe, mais aussi en tant qu’artistes individuels, donc dans tous leurs projets personnels. Mais pourquoi ne pas ouvrir, dans le futur, une association productrice. Pour l’instant, c’est le début ; on voulait vraiment qu’eux aient une structure et des possibilités administratives pour qu’ils soient indépendants.
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> Vous avez tous d’autres projets musicaux à côté ?
Luc : Alors moi j’ai un projet solo de reprises pop dans les bars et animations, et j’ai aussi un groupe de folk où je suis à la guitare avec un violoncelliste et un batteur.
Léo : J’ai un projet solo et un duo où je suis DJ et arrangeur dans un projet rap/hip-hop.
Edwige : Moi, j’ai un autre projet compo ; un groupe qui s’appelle BIRDSTONE.
Arthur : J’ai une autre formation, rock classique, qui s’appelle Cerise et qui sort un EP fin août. Petite promo ! (rires) Et autre formation, Ténima, un duo guitare/violon dans le cadre duquel on travaille avec des danseurs pour le projet Nima Nimé. Il y aura des choses à venir l’année prochaine…
Jonas : Moi j’ai un duo folk.
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On remercie Sun Gazol pour le temps qu’ils nous ont accordé.
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www.facebook.com/sungazol
Photos © Laure CLARENC pour Can You Hear The Music ?
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