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Printemps de Bourges 2019 : Rencontre avec Clara Luciani

Pendant le Printemps de Bourges 2019, nous avons également eu la chance d’échanger avec Clara Luciani à l’occasion d’une conférence de presse.

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   > Est-ce que vous avez vu/vécu du harcèlement dans votre jeunesse ?

J’ai été victime de harcèlement. C’est très intime mais je mesurais 1m76 à l’âge de 11 ans et j’ai vécu des trucs pas cool oui. Surtout à l’école primaire. Je pense que c’est à moment-là que les enfants ont un espèce de pic de cruauté. (rire) Je suis entrain de m’enfoncer et de dire des trucs horribles… Mais oui on me jetait des cailloux, on découpait des cartouches d’encre et on les mettait sur ma chaise avec des punaises. Mais je crois que bizarrement c’est ce qui m’a poussé à faire le métier que je fais aujourd’hui, dans le sens où ça créé une solitude qui finalement a favoriser mon intérêt pour l’écriture, l’art, la lecture… Il y a toujours plusieurs façons de réagir à un événement un peu malheureux comme ça. Et je crois que finalement ça a un forgé mon caractère.

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   > En fait la musique, pour vous, ça a été une autre façon de s’exprimer ?

Oui c’est plus que de l’expression, le corps. J’aime beaucoup une expression de Otto Dix qui dit « Tout art est exorcisme ». C’était ça, c’était une pulsion de survie quoi. Un truc nécessaire.

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Illustration © Margaux Chetteau

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   > Est-ce que vous pouvez nous parler de l’écriture de l’album, dans quelles conditions ça s’est passé ? Quel type d’écrivain êtes-vous ? Est-ce qu’il y a un lieu particulier pour écrire ?

C’est un album qui s’est écrit en deux temps je pense. J’ai commencé à écrire des chansons en français, en solo après une rupture amoureuse. Donc il y a eu une première phase d’écriture, c’était des chansons vraiment désespérées et puis ensuite il y a eu la reconstruction donc je me suis retrouvée à écrire des chansons beaucoup plus conquérantes, avec quelque chose de beaucoup plus lumineux, de plus solaire. Et pour les lieux, il y en a deux. Il y a deux lieux principaux : chez moi à Paris et chez mes parents dans le sud de la France, qui est un endroit qui est très précieux pour moi, c’est mon berceau. C’est aussi pour ça que j’ai appelé mon album Sainte-Victoire, qui est le nom d’une montagne à côté d’Aix-en-Provence.

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> Il y a votre clip vidéo qui est sorti il n’y a pas longtemps. Comment s’est passée votre collaboration avec Arthur de Feu! Chatterton ?

C’était une collaboration très joyeuse parce que c’est quelqu’un que j’aime beaucoup dans la vie. Moi je ne suis pas très actrice donc j’aurais été très mal à l’aise avec l’idée de jouer ces scènes là avec quelqu’un que je ne connaissais pas, un acteur. Et du coup là c’était super parce que j’oubliais parfois qu’on était en train de faire un clip, je me disais juste que j’étais en train de faire des bêtises avec un pote et du coup c’était chouette, on était naturel.

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   > Le morceau La Grenade remporte un vif succès. Il y a cette basse omniprésente, très dansante. Est-ce que c’était l’enjeu de base de faire un morceau dansant ou pas forcément ?

Pas que en tout cas. L’enjeu de base c’était de réussir à faire un morceau dansant sans enlever de poids au sujet. Je disais toujours à Yuksek et à Benjamin Lebeau « je veux que ce soit disco-dark« . Je veux qu’on puisse danser dessus mais je veux que ce soit quand même une chanson qui pousse à l’introspection et à la réflexion.

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   > Et le choix de la langue française ?

Ce n’est pas vraiment un choix quand on parle anglais comme je parle anglais. C’est une obligation.

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   > Vous êtes venue il y a un an ici au 22 d’Auron, une petite salle ambiance tamisée.  Ce soir c’est la grande salle, un peu la consécration, un peu comme le fil de votre carrière déjà. En un an, comment avez-vous senti l’évolution de votre carrière et votre personnalité ?

Je crois que je n’ai pas évolué dans ma personnalité mais effectivement je crois que ma carrière s’est développée et qu’elle s’est développée très sainement aussi. Que tout est allé lentement et que c’est une chance parce que je crois que je n’aurais pas eu les épaules pour vivre un buzz comme certains le vivent de nos jours. Il y a plein d’artistes, de plus en plus, qui mettent une chanson et qui sont propulsés super star du jour au lendemain. Ce qui n’est pas du tout mon cas, moi ça fait 7 ans que je fais de la musique à Paris, que j’essaye de construire quelque chose. Et finalement d’un point de vu extérieur moi je me rends bien compte, il y a plein de gens qui me disent « mais c’est allez vraiment vite pour toi parce que finalement en un an tu as fait plein de choses » mais je pense que ce sont des gens qui ne voient pas en amont tout ce qui a été fait, les 7 ans de galère et de travail. ?

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   > Est-ce que vous pouvez nous parler du décor que vous utilisez sur scène ? Je crois que vous en êtes assez fière ?

Oui j’en suis fière, déjà parce que je l’ai dessiné et parce que je ne pensais pas qu’on allait pouvoir le rendre réalité. Je suis tombée sur quelqu’un de génial, qui s’appelle Antoine Jorel, qui a eu une idée merveilleuse, qui était d’agrandir mes dessins et puis de les faire découper au laser sur du tissus. Et c’est tellement bien fait. Je tremble beaucoup, tout le temps et du coup quand je dessine on voit un peu les tremblements et là quand je suis sur scène je me retourne et je retrouve exactement mon trait. C’est tellement précis. Du coup je suis heureuse d’avoir quelque chose qui me ressemble autant. Mes chansons c’est tellement moi, tellement intime que je pense que c’était logique que j’ai quelque chose qui me ressemble comme ça.

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   > Qu’est-ce qu’ils représentent ces dessins ?

Ils sont associés à des chansons de l’album. Il y a la grenade, il y a des fleurs. J’ai dessiné aussi une sorte de blason « SV » Sainte-Victoire. Et il y a aussi un profil que je dessine assez souvent. En fait quand j’ai commencé à faire des autographes, j’étais un peu embêtée parce que je ne savais pas trop quoi écrire aux gens. Les gens on ne les connait pas et je trouvais bizarre de marquer « bisous », je me suis dis il faut que je trouve une espèce de signature originale et du coup c’est devenu ma signature, un espèce de profil qui est derrière moi maintenant chaque soir.

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Photo © Laure Clarenc

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   > Quand on est adoubée par des artistes comme Benjamin Biolay et qu’on partage même un duo avec lui sur scène, qu’est-ce que ça fait ?

Ça fait un peu comme tout ce qui se passe depuis un an, ça fait bizarre. Et c’est bien sur une fierté immense. J’ai d’ailleurs écrit cette chanson qui s’appelle Nue qui parle de ça. Il y a un truc où parfois j’ai du mal à y croire.

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   > Vous avez fait un duo avec Philippe Katerine. Comment s’est passée cette expérience ?

C’était, comme vous pouvez l’imaginer, à la fois très poétique, comique, génial. A son image.

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   > Vous avez aussi fait un duo avec Pierre Lapointe. Est-ce qu’il y a d’autres artistes avec qui vous aimeriez faire une collaboration ?

Il y en a plein oui. La personne qui me vient en premier à l’esprit c’est Françoise Hardy mais il y en a évidemment beaucoup. Je dis toujours que la musique c’est un peu comme une bouteille de bon vin, je trouve ça encore meilleur quand c’est partagé en bonne compagnie. C’est aussi pour ça que j’ai aucun mal, une fois que j’ai écrit une chanson, à la confier à des producteurs, parce que pour moi la musique ce n’est que ça. Ce n’est que communion et le duo c’est une belle forme de communion. J’adore faire des duos.

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   > Il y a des envies absolues de duo du coup ?

Oui vraiment, Françoise Hardy ça me tient beaucoup à cœur. En boucle (rire). Et puis… Françoise Hardy aussi (rire).

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   > Quels conseils vous donneriez à l’adolescente que vous étiez ou à tout autre adolescent, pour se lancer dans la chanson ?

Je donnerais deux conseils qui me semblent des conseils essentiels et pas que pour les gens qui veulent réussir dans la musique, mais juste pour la vie en général : c’est très cliché mais c’est de cultiver ses différences. J’ai beaucoup souffert du fait d’être grande, du fait d’avoir une voix grave et puis aujourd’hui je me rends compte que finalement j’ai réussi à retourner la situation et à en faire ma signature. Je crois que c’est un peu le secret pour être bien dans ses baskets. Se dire « okay, de ce côté-là je ne serai jamais comme tout le monde, tant mieux« . Et le deuxième, c’est la persévérance. Moi je travaillais dans une pizzeria, j’étais là à récurer les toilettes… J’étais à ça d’arrêter et je pense que ce qui fait qu’aujourd’hui j’ai réussi à sortir un album, je pense que c’est plus lié à ma persévérance qu’à mon talent. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ont mille fois plus de talent que moi et qui peut-être avait un petit peu moins de persévérance.

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   > Je te suis sur Instagram et j’ai une question hors musique : d’où vient ta passion pour Stéphane Bern ?

Est-ce qu’on peut vraiment expliquer nos passions les plus ardentes ? Je ne crois pas (rire). C’est simple, il correspond un peu à mon idéal masculin. Je le trouve élégant, intelligent, drôle et il a l’air de sentir bon (rire).

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   > Sur Instagram vous vous amusez pas mal, en général, des détournements que peuvent faire les personnes qui vous suivent, de votre album, de votre image. C’est quelque chose sur lequel vous avez pris beaucoup de distance ?

Franchement, il faut. Je suis plutôt du genre à m’amuser de tout, de façon générale. Surtout de moi, parce que sinon c’est compliqué.

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   > Ils sont drôles ceux qui vous suivent ?

Oui franchement parfois ils m’étonnent. Il y a un Instagram qui s’appelle « out of context Clara Luciani »  et elle prend toutes les bêtises que je dis et elle les détourne et c’est vraiment comique.

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Illustration © Margaux Chetteau

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   > Vous avez été signataire du manifeste « Femmes ». Vous pouvez nous en parler un petit peu ?

Je pense que vous avez tous un peu suivi tout ça et que vous avez vu le texte. Ce que je peux dire juste moi c’est que je suis heureuse que quelqu’un ait eu le courage de lancer ça parce que ça avait déjà eu lieu dans différents secteurs, notamment nos camarades du cinéma et il était temps, je crois, que nous même on signale ce sexisme là même si je pense qu’on se doutait un peu qu’il existait malheureusement dans tous les secteurs.

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   > Est-ce que c’est compliqué, selon vous, de faire de la musique dans votre genre (rock, folk, chanson française, à texte…), quand en France, il y a un patriarcat qui est très installé dans les métiers de l’ordre culturel ?

Ah oui mais ça ce n’est pas lié au fait que je sois une femme, c’est lié au fait que ce ne soit pas à la mode, de faire de la musique avec des guitares. C’est factuel je pense. Je n’ai pas les chiffres en tête mais il me semble en tout cas qu’il y a des tendances, autant dans la mode que dans la musique et que là on est quand même dans une ère où l’urbain est quand même un petit peu plus en vogue que les guitares électriques etc. Pour autant ça ne m’intéresse pas de faire autre chose que ce qui me ressemble.

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   > Par rapport aux artistes avec qui vous partagez le plateau ce soir, est-ce qu’il y a des gens dont vous êtes proches, dont vous vous sentez proche peut-être ? Des gens que vous avez déjà croisé ?

Moi j’aime beaucoup Flavien Berger. Je suis hyper heureuse de pouvoir voir son spectacle ce soir mais je ne le connais pas très bien.

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   > Plus d’un positionnement public en fait, de pouvoir aller le voir et l’écouter…

Oui voilà.

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   > Vous prenez le temps de le faire ? D’aller écouter les autres sur des festivals ?

Oui c’est important. Je n’ai pas trop eu le temps cet après-midi, mais je suis allée écouter Hervé et j’ai trouvé ça génial. Je pense que vous devriez tous écouter Hervé. Vraiment, c’était super bien.

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   > Est-ce que vous êtes superstitieuse avant de monter sur scène ?

Non, je ne suis pas très superstitieuse.

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   > Vous avez remporté le concours des Inrocks. Est-ce que vous êtes sensible à ce genre de prix, de récompense ?

On l’est tous je pense, en tout cas quand on démarre sa carrière et qu’on a besoin de signaux d’encouragements. Ça en fait partie et les Victoires de la Musique c’est ça aussi. C’est finalement un espèce d’encouragement. Moi j’en ai vraiment eu besoin, surtout quand j’ai gagné ce prix là c’était en 2016 et je commençais tout juste et c’était précieux d’avoir ce soutien là.

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   > Après la musique est-ce que vous pourriez, d’ici 5 ou 10 ans, écrire des livres ou faire du cinéma, du théâtre… Avoir une plus grand pluridisciplinarité que celle que vous avez déjà ?

Oui j’adorerais. Moi ça m’excite vachement de m’imaginer écrire des livres ou de jouer la comédie mais il faudrait que je vois si j’y arrive.

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  > Quelle est votre bande-son du moment ? Est-ce que vous consommez de la musique et comment ?

Je consomme de la musique de façon très fidèle. Du coup il y a parfois des gens qui me disent « qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ? » je leur réponds et puis ils reviennent 5 ans après et je suis encore en train d’écouter le même disque. Je suis par exemple une inconditionnelle de Nick Cave et c’est terrible à quel point je n’écoute presque que ça.

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   > C’est une addiction ?

Vous voulez que je m’allonge et qu’on en parle ? (rire) Oui peut-être. Non c’est plus un truc de fascination pour le personnage. J’ai regardé un live de lui à Copenhague et je trouve ça important quand on est sur scène soi-même de regarder comment l’autre…. Enfin j’observais tout, je disséquais tout… Sa façon de tenir le micro, sa façon d’interagir avec le public. Je me nourris beaucoup de son esthétique.

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Photo © Laure Clarenc

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   > On parlait tout à l’heure de Benjamin Biolay et de Françoise Hardy. J’ai vu qu’on vous considérait comme la nouvelle Françoise Hardy, j’imagine que c’est le plus beau compliment qu’on puisse vous faire ?

Oui et non à la fois. Déjà je pense qu’il n’y aura jamais une autre Françoise Hardy et puis moi ça me met une pression monstrueuse parce que je l’admire tellement que j’ai jamais osé faire de reprise de Françoise Hardy. Pour moi c’est du domaine du sacré. Mais évidemment je suis flattée qu’on me rapproche d’elle.

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   > Et Nick Cave vous pourriez le reprendre ?

Non. C’est radical (rire). Il y a des gens… je ne peux pas.

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   > Votre premier album vient d’être réédité, bien sur il faut qu’il tourne mais est-ce qu’il y a déjà un projet, des choses qui murissent pour le prochain ?

Oui je crois, j’ai quelques chansons. Je manque un peu de temps je vous avoue. C’est peut-être le seul truc qui me manque dans ma vie.

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  > Avec des couleurs différentes je suppose ? Celui-là était écrit sur une rupture…

Oui mais rassurez-vous j’en vis régulièrement (rire). Ce que je veux dire par là c’est que bien souvent les gens me disent « ah mais il sera peut-être plus optimiste » et je suis là « ah non je ne crois pas« . Il ne faut pas oublier ce qui pousse les artistes à écrire des chansons… J’aime écrire sur ce qui ne va pas, sur mes failles. Donc je ne suis pas certaine que ça, ça change un jour. Après ça n’empêche pas qu’il y a des chansons qui soient plus solaires que d’autres. Mais je ne suis pas certaine que du jour au lendemain je vais me mettre à écrire des trucs sur la plage, le soleil et à quel point la vie est belle. Même si on a besoin d’entendre ces chansons-là.

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    > Mais sur le premier album il y a une ambivalence dans tous les titres. Pour moi Sainte-Victoire c’est une belle montagne quand on quitte Marseille et qu’on remonte alors que pour vous c’est la victoire sur la déception…

C’est les deux évidemment.

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   > De même pour La Grenade. Ça évoque un fruit plein de richesses…

Je ne pensais pas du tout au fruit. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui symbolisent ça avec un fruit. C’est drôle moi quand j’ai écrit cette chanson-là je pensais vraiment à l’arme et pas au fruit. Après vous parlez d’ambivalence et je trouve que c’est assez juste comme terme. J’aime bien aussi parler de clair-obscure. Il y a quelque chose comme ça dans cet album je trouve. Et plus généralement dans ma personnalité et plus généralement dans l’être humain je trouve. C’est un truc qui définit pas mal d’être humain, ce truc d’être capable à la fois du pire et du meilleur, d’être jamais ni tout blanc, ni tout noir et j’ai voulu montrer tous ces aspects là de ma personnalité dans ce disque. C’est ce qui fait qu’il a ces reliefs là et il y a effectivement presque deux visages.

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   > Comment aujourd’hui vous expliquez votre réussite ?

Vraiment, encore une fois, je pense que c’est la persévérance. Et j’ai aussi une très bonne équipe. C’est un travail d’équipe. Parce qu’il y a des moments où soi-même on y croit plus trop et là il faut être bien entouré parce qu’il faut des gens qui continuent à y croire pour vous. Et je crois que c’est ce qu’il s’est passé. Et il y a aussi quelque chose de l’inexplicable, pourquoi tout à coup une chanson qui était sorti en janvier de l’année dernière s’est mise à passer à la radio, personne, je pense, ne peut l’expliquer. Et c’est très bien aussi qu’il n’y ait pas de recette miracle. Je pense que ça donne de l’espoir à plein de gens.

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   > Par rapport aux salles de concerts, je pense à l’Olympia mais il y en a d’autres aussi et peut-être même d’autres pour vous. Est-ce qu’il y a justement des salles ou des scènes qui sont un peu fétiches ou qui mettent un peu plus de pression ou des endroits où vous vous sentez plus chez vous ?

Oui l’Olympia c’est un très bon exemple pour ce qui est de la pression et je pense que tous les artistes vous diront la même chose. C’est la date où on fait venir la famille, où il y a quelque chose de l’écrin et qui est très stressant. Et puis si je devais parler d’endroit où j’ai l’impression de jouer chez moi c’est le sud. Dès que je joue à Marseille la moitié de la salle c’est des Luciani.

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Merci à Clara Luciani pour cet excellent moment d’échange !

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Actuellement chargée de communication, je suis passionnée par les musiques actuelles. J'observe, j'écoute, j'interroge et j'écris.

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