Ce n’est pas aujourd’hui que l’on apprendra que l’artiste en question apprécie délivrer des projets différents & non uniquement des albums électriques enregistrés en studio, pouvant figurer dans une sorte de trame principale. Au contraire, on a droit avec elle à des quêtes loin d’être annexes, sachant nous faire voyager vers d’autres sphères. Ceci du CD/DVD en concert Rendez-vous à l’Elysée Montmartre, à l’EP Tenki Ame avec la participation d’Asaoka Suzuka aux textes, jusqu’à ce nouveau CD de Manu, Entre deux eaux Vol. 1, proposant un certain concept.
En l’occurrence une approche avec harpe et violoncelle qui, au travers de plusieurs sorties, sera composée de réarrangements de ses chansons en solo, de reprises, d’inédits et de duos, comme sur l’EP évoqué, avec Emmanuelle Monet (chant/guitare acoustique), Patrick Giordano/Matt Murdock (guitare électrique/chant), Christophe Saunière (harpe) & Damien J.Jarry (violoncelle) mais avec en plus cette fois Thierry Nirox (batterie/guitare acoustique) & Vincent Dudignac (sitar/grelots/chœurs).
On entre délicatement au sein de cet univers alternatif de Manu. Entre deux eaux Vol. 1 démarrant par un doux Goodbye, qui au-delà de son nom possède un véritable ton de conclusion. Ceci tant par son côté féérique durant sa première partie, que par la puissance nous portant jusqu’à un final typé conclusion de disque. On s’en retrouve ainsi assez retourné… comme un gant ! Justement Comme Un Gant (E2E Version) galvanisera la puissance établie tout à coup sur la piste précédente.
Dans l’éventualité où vous penseriez qu’une telle approche retirera tout l’univers rock de Manu. Entre deux eaux Vol. 1 n’hésitera pourtant pas à démontrer l’inverse, notamment sur Un Baiser Dans Le Cou (E2E Version). À Bout Pas Au Bout permet d’assister au duo Manu/Noël Matteï. Dont l’on connait une autre version sur l’album de ce dernier, L’Écho Des Liens Enfuis. Celle présente ici s’avère très douce, si ce n’est troublante. De quoi s’allier comme il se doit au fragile Amaku Ochiru (E2E Version).
Faites chauffer les sitars, Vincent Dudignac insufflant une originalité & une ambiance envoutante au cours d’Entre Deux Eaux (Sitar Version). Alors que l’on se laisse porter par l’identité voluptueuse de You Call My Name (E2E Version).
Pour les adeptes de longue date, ainsi que pour celles & ceux ayant rattrapé l’époque qu’elles/ils ont pu manquer pour cause de jeunesse par exemple, les sensations s’avèreront fortes durant Je N’veux Pas Rester Sage. Évidemment un titre phare de Dolly, découvert sous un autre jour, tout d’abord posé, puis d’une énergie explosive.
Manu adore jouer à changer l’atmosphère & après cette puissance, c’est L’hiver très épuré qui fait son apparition. Nous emmenant vers Le Paradis (E2E Version), dont le long final associe des « Woho » se laissant aller au gré du vent, avec une force au niveau des guitares, offrant ainsi un relief saisissant. Le moment où l’électrique sonne le départ de cette phase reste l’un des instants marquants du disque.
La bien-nommée conclusion Je Suis Déjà Parti, originellement interprétée par Taxi Girl, montera également en tension. Pour un combo dément amenant à son terme. Soulignons la somptueuse illustration de Faustine Ferrer en guise de pochette. Nous aspirant davantage encore dans ce conte sonore, tant on a la sensation d’avoir en face de nous la jaquette d’un tel ouvrage, où figurent Manu, Matt, Damien & Christophe.
Tantôt poétique, tantôt puissant, Entre deux eaux Vol. 1 est loin de s’avérer une légère gourmandise en attendant le prochain album électrique (décembre 2018). Si vous ne connaissez pas Manu, ces versions vous enchanteront au moins tout autant que si vous avez les premières constamment en tête. Dans ce second cas, la découverte sous une nouvelle approche est juste magique, avec aucun sentiment de « c’était mieux avant « .
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